Par Jacob DJOSSOU
Derrière leurs stands, pourtant bien garnis, certains exposants rongent leur frein, hélant poliment des visiteurs frileux, au Marché des arts et du spectacle africain (MASA) qui se tient dans la capitale économique ivoirienne.
Vendredi, vers 10H30 GMT, sur le patio du Palais de la culture d’Abidjan, quelques visiteurs circulent, allant d’un stand à un autre, sous les regards absents des forces de l’ordre en faction à l’entrée principale.
Sous un grand chapiteau blanc, à droite, à quelques mètres de l’entrée principale, c’est l’espace réservé aux livres et autres bouquins. Ici, les éditeurs se sont donné rendez-vous, dans une ambiance feutrée.
De la littérature africaine aux pièces de théâtre en passant par les nouvelles et romans, tout y est. “Nous faisons de la littérature, c’est un art et c’est ce qui justifie“ la présence des éditions Balafon à cet évènement, confie une jeune dame.
Derrière leurs stands, les exposantes essaient tant bien que mal d’attirer les clients, avec leur plus beau sourire. Pourtant, la clientèle ne se bouscule pas vraiment devant les étals.
“C’est vrai que les gens se renseignent plus sur les prix mais ils n’achètent pas en réalité“, reconnait une exposante “Ils trouvent que c’est chère mais les prix restent toujours les mêmes“.
Devant les stands, des acheteurs font la moue lorsqu’une vendeuse donne le prix des différents bouquins. Si certains préfèrent feuilleter un ou deux livres avant de continuer leur chemin, d’autres par contre essaient de débattre avant de se résigner.
“C’est un peu cher, vous trouvez pas ?“, glisse un acheteur, penché sur le “Best of“ de l’humoriste ivoirien Le Magnific, vendu à 2.000 FCFA.
Masques et objets de décoration ont du mal à trouver preneur
A droite de l’entrée principale, d’autres exposants ont élu domicile. Ici, règne une ambiance de marché, avec des stands de vêtements, chaussures, masques, objets de décorations, poteries, disposés sur deux rangées.
Dans l’allée, des exposants hèlent les visiteurs dont la plupart préfèrent décliner les propositions, en esquissant des sourires maladroits.
Drapé dans un boubou blanc, devant son étal de masques “centre artisanal co.cava“, N’Fally Traoré n’est pas le seul exposant à se plaindre de la mévente. Depuis qu’il s’est installé, l’octogénaire, un Guinée, affirme que les clients se font rares.
“Il y a beaucoup de gens qui demandent seulement les prix et après ils s’en vont“, déplore-t-il, dans un français approximatif.
Le vieil confie que la plupart de ses clients sont “des blancs“ et de “vrais connaisseurs“. “L’art n’a pas de prix et les vrais connaisseurs ne trouvent pas mes masques chères“, se défend-t-il. Des masques dont les prix varient de 1.000 FCFA à 2 millions FCFA.
Le MASA, c’est aussi de la musique
Placée sous le thème : “Les arts du spectacle face au défi du numérique “, la 8e édition du MASA s’est ouverte samedi, après sept ans d’interruption, avec des prestations du groupe Nigérian P-Square, de Magic System et Salif Keita.
Plusieurs autres artistes africains de renom ont également presté à ce rendez-vous culturel qui prend fin le 08 mars, et dont le budget est estimé à un milliard FCFA, contre trois pour les éditions précédentes.
JAD
Alerte-Info.net
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