Soro a vu le Président Ado
Si, si, il vient de le mettre sur son site. La nouvelle est fraiche, hier soir elle n’était pas encore consignée sur son mur, C’est donc une information de première main, que nous reprenons sur le site officiel de Soro Guillaume, site qu’il alimente lui-même, ce n’est pas un simple Fan club, géré à la « va comme je te pousse ».
Aujourd’hui également, le président Macky Sall aurait rendu visite à Ouattara à l’hôpital américain. Les médias sénégalais l’annoncent. Soro et lui auraient même pu se croiser, les visites en général n’étant permises que l’après midi, le matin place aux soins et à la rééducation. Mais bizarrement la description des lieux par Soro, et surtout la photo qui accompagne ses propos me font penser que Macky Sall et le Pan n’avaient aucune chance de se croiser, ne parlant pas des mêmes lieux, de la même personne, même si celle-ci s’appelle Alassane Dramane Ouattara.
Revenons à la visite de Soro. Nous noterons qu’aucun détail n’est donné sur le malade, couché, dans un fauteuil, à son bureau. S’il souffre, s’il a retrouvé son appétit, si ses séances de kinésithérapie l’encouragent…Je suis venu, j’ai « revu l’aîné et surtout au mieux de sa convalescence qu’il ne veut point tabou. Chers Tous, » Aucune description de la chambre, savoir si le président est environné de fleurs… Une chose est sûre, Soro l’a vu à Paris, pas à Nice, mais au travail.
C’est un joli conte.
Assurément Soro a déniché un bon nègre en écriture, qui peut rédiger, même à des milliers de kilomètres, un texte sur la bonne santé de quelqu’un, sans jamais l’avoir vu, parce que si Soro ne l’a pas vu, alors le scribe également n’a pas besoin de l’avoir vu. Et comme le dit si éloquemment Soro, s’en prenant à la presse bleue et aux réseaux sociaux: «Les temps ont bien changé. On désacralise tout. Et on ment sur tout. »
Mais il fut un temps…
Oui, il fut un temps où les Ivoiriens qui se respectaient ne buvaient pas le sang de leurs victimes. Il fut un temps où en Côte d’Ivoire comme ailleurs, les grands criminels ne se vautraient pas dans les fauteuils du pouvoir, après avoir envoyé leur maitre innocent dans les geôles du colon détesté !
Rusé, le petit homme:
Officiellement, il fait de Dominique et de son époux ses alliés, même si ce n’est pas vrai. Sans avoir vu Ouattara, sans même nous renvoyer la moindre photo en temps réel, il se permet d’ajouter à sa prose une photo tirée de ses archives. Probablement une chambre d’hôtel, ou un salon d’une suite d’hôtel, avec un ameublement classique, confortable, mais pas récent, ce n’est pas le grand luxe et le clinquant auquel ces messieurs sont habitués. Le cadre est assez banal, sans recherche particulière, sans décoration ostentatoire. Certainement une photo souvenir d’un passé tout proche, et pourtant si lointain, quand il rendait des comptes à son patron à l’hôtel du Golf, de sinistre mémoire, quartier général de la Gestapo d’alors.
En aucun cas l’appartement luxueux de Ouattara dans le 16ème parisien, en étage et avec balcon. Et encore moins la chambre 517 de l’hôpital américain, qui comme son numéro l’indique est au 5ème étage, avec balcon peut-être, mais sans terrasse et jardin d’agrément. Imaginez également une chambre d’hôpital, que dis-je une suite d’hôpital avec le drapeau ivoirien. Vraiment pour l’homme international qu’il est, et parce que nous sommes à Paris, la simple décence aurait voulu qu’on y adjoigne celui de la France qui le reçoit, et celui de l’Europe qui lui offert son trône.
Alors, voyage réussi pour Soro?
Il devance les médias en relayant la bonne nouvelle. Mais cette artificielle jubilation, est plus proche de la panique de celui qui s’enfonce dans le crime, et qui ment, ment et encore ment pour gagner du temps. Nous attendons avec impatience maintenant les reportages de la RTI avec les commentaires du brillant Vénance Konan, dont la plume rivalisera avec celle de Soro, pour ce qui est de la broderie autour des images absentes et du mystère de l’Ivoirien Nouveau tantôt dans le sud de la France, tantôt dans son hôtel particulier, tantôt dans son hôpital, version sénégalaise, mais aussi version préférée des médecins et des personnes qui ont connu une opération du même genre. Ibrahima, le petit frère chéri a fait le déplacement, lui aussi pour rendre visite au miraculé qui se relève à 72 ans, là où des personnes plus jeunes n’ont pas encore retrouvé leur mobilité. C’est certainement de bonne grâce qu’il prêtera son concours pour une séquence film afin de permettre à son frère de mieux encore se reposer…
Sacré Soro, il fallait oser !
Il vient de nous servir un petit numéro de virtuose ; Dominique pourra l’embaucher pour son plus grand cabaret du monde, il aura le temps de peaufiner son scénario, de rajouter tous ces détails qui manquent encore dans son narratif de la visite au grand malade
Mais la rumeur ne va pas s’arrêter, bien au contraire; certaines sources dûment autorisées nous rapportent l’apparition aujourd’hui de Soro à l’Elysée, sur le coup de midi. Pourquoi? Que se trame-t-il? On n’invite pas quelqu’un à midi à l’Elysée, si ce n’est un personnage important, autour d’un repas gastronomique. Pourquoi ce passage obligé du Pan, rebelle certes, mais aux ordres de la France, d’abord chez le patron en chef élyséen, avant d’être envoyé chez le patron en second? Et si Soro finalement n’était pas allé voir Ouattara, ayant reçu du maitre de l’Elysée la matière, les grandes lignes et l’atmosphère de son compte-rendu ?
Un Ouattara qui ne se photographie pas, une première dame qui précipite un grand déménagement et qui au lieu d’être au chevet de son époux, se promène dans un hôpital marseillais, à presque 800 km du grand convalescent pour visiter son père malade…
Il y a beaucoup de non dits, de dissimulations. Quand un malade est dans un état stationnaire depuis un certain temps, le stationnaire devient inquiétant.
Et comme l’écrivait un internaute, « Pourquoi faire sa convalescence au froid d’un février parisien quand il pourrait la faire au chaud, chez lui en Côte d’Ivoire! »
« On ment sur tout! » affirmait Soro.
Il parle d’or, lui, l’un des chefs du gang au pouvoir, composé d’hommes et de femmes qui comme le dit le prophète Esaïe (28, v15) «ont fait un pacte avec la mort, passé un contrat avec l’enfer», répétant en chœur avec lui : « Le cataclysme à venir ne nous atteindra pas, nous qui avons fait de la fausseté notre refuge, du mensonge notre cachette».
A l’abri de tout, Soro ?
Peut-être, sauf de la colère de Celui qui, le jour venu, ne lui fera crédit d’aucun compte, ni à lui, ni à aucun de ses compères.
Shlomit Abel
26 février 2014
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