Côte d’Ivoire – Le parti de Gbagbo “de retour à Yopougon” son fief (reportage)

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Le parti de Gbagbo, “de retour à Yopougon”, son fief à Abidjan

Par Jacob DJOSSOU

“Libérez Gbagbo, libérez Gbagbo”, scandaient à tue-tête une foule en liesse, à la place Ficgayo de la commune Abidjanaise de Yopougon, “fief du Front populaire ivoirien” (FPI), pour célébrer le “retour” de leur parti, deux ans après le dernier meeting sur cet espace, où un militant a été tué dans des affrontements.

Dimanche vers 09H30 GMT, ils étaient près de 2.000 militants à prendre d’assaut le terrain de la place Ficgayo, trois heures avant l’arrivée du président du parti, Pascal Affi Nguessan pour la rentrée politique du FPI.

Dans une ambiance carnavalesque, militants et partisans, chantaient et dansaient, aux rythmes des morceaux traditionnels et modernes, de quelques artistes acquis à la cause de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, accusé de crimes contre l’humanité après la crise postélectorale en Côte d’Ivoire et incarcéré depuis trois ans à La Haye.

“Le FPI est de retour à Yopougon et dans tout le pays“, lançait Koné Boubakar, membre du parti et président du comité d’organisation, sur l’estrade, un micro en main, pour galvaniser la foule.

De temps à autre, les manifestants, qui arboraient des t-shirt et gadgets l’effigie de Gbagbo, ne manquaient de pousser des jurons à l’endroit du disc joker (dj) quand un disque était rayé et qu’un morceau s’arrêtait brusquement de jouer.

Et, pour compenser les défaillances techniques, jeunes, vieux et femmes, reprenaient a capella des titres et slogans à la gloire de l’ex-président : “C’est comment comment….devant c’est maïs“, entendait-on par moment.

“Nous sommes revenus reprendre le pouvoir à Yopougon. Nous sommes venus leur dire que Yopougon nous appartient. Nous sommes là“, crachait M. Boubakar, dans le micro, sous les clameurs des militants.

Quelques heures avant l’arrivée des premiers partisans, un dispositif sécuritaire avait été mis en place autour de la place Ficgayo. Près de 70 casques bleus, militaires et éléments de la brigade anti-émeutes (BAE) quadrillaient depuis 06H00 GMT du matin.

Samedi, dans la soirée, une poignée de militaires avaient déjà investi les lieux.

Vers 13H30 GMT, sous un soleil de plomb, le nombre de militants est passé de 2.000 à plus de 4.000 à l’arrivée de Affi Nguessan, sous les cris et applaudissements effrénés.

“Nous avons triomphé de la place Ficgayo. Le FPI est ancré dans la tradition, c’est un parti béni du peuple et des dieux“, dira le président du parti, qui bénéfice depuis août d’une liberté provisoire.

Atmosphère calme dans les rues de Yopougon

Dans les rues, l’atmosphère était plutôt calme. A Wassakara, quartier situé à 400 mètres de la place Ficgayo, la plupart des habitants, n’étant pas informés du meeting du FPI, ont préféré vaquer à leurs occupations.

Bon nombre de personnes estiment que le principal parti de l’opposition ne pourra plus reconquérir cette commune, dirigée depuis 2013 par le maire Kafana Koné, issu du Rassemblement des républicains (RDR, coalition au pouvoir).

“Le FPI est cassé. Yopougon ne leur appartient plus“, estime Martin Dosso. Assis sous un hangard avec des amis, le vieil homme se lance dans une discussion sur les chances du FPI de reprendre “leur commune“.

“Plusieurs militants du FPI ont perdu espoir après le dernier meeting qui a fait des morts. Les gens sont fatigués“, dit-il. Et ‘’ils savent que Gbagbo ne reviendra jamais“.

JAD/GBK

Alerte-info.net

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