Côte d’Ivoire « Bilan mitigé » pour les bus Bolloré à l’université de Cocody (reportage)

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Par Edwige Fiendé
alerte-info.net

« Les bus sont insuffisants et n’arrivent pas loin, à part l’effet de mode, je ne vois pas trop leur utilité », dit Mariam Traoré, étudiante en économie à l’université Félix Houphouêt-Boigny d’Abidjan, d’un air désintéressé, estimant que le « bilan est mitigé » pour cet « effet de mode ».
L’un des bus électrique au campus de l’université FHB à Cocody

Le groupe Bolloré a fait don de deux bus électriques qui ont été mis en circulation « depuis quelques semaines » à l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan-Cocody.

« Je n’ai jamais emprunté ces bus, ce n’est pas nécessaire pour moi, ils n’arrivent pas loin et sont en nombre réduit pour tous les étudiants et une fréquence insuffisante », déplore Mariam Traoré, étudiante en économie, accoudée à l’une des rambardes du quai, ajoutant qu’ »à part l’effet de mode, je ne vois pas leur utilité ».

Mis en circulation depuis quelques semaines à l’université FHB, les bus électriques assurent gratuitement les déplacements à l’intérieur du campus du lundi au samedi entre « 06h 00mn et 12h 00mn » le matin, 13h 00mn et 18h30″ GMT l’après-midi.

Les bus électriques de couleur bleu et blanc, fonctionnent à l’énergie solaire et ne relient que deux entrées (nord et sud) sur trois du campus en passant par la présidence de l’université sur environ 1 kilomètre de parcours.

« Si je trouve le bus à l’arrêt je monte, mais je ne l’attends pas, on nous avait dit au départ que le tarif était à 100 Fcfa, certains ne savent pas que c’est gratuit désormais », explique une étudiante assise sur l’un des sièges du bus.

Les autorités universitaires et la tutelle avaient proposé un tarif de 100F cfa pour le ticket pour les étudiants qui ont marqué leur désaccord.

Monté à l’entrée nord, proche de l’école nationale de police pour se rendre à l’ouest, non loin du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody, Konan Sévérin emprunte pour la « première fois » le bus électrique.

« C’est la première fois que je monte dans ce bus, au départ je ne voyais pas l’intérêt, mon amphithéâtre étant juste proche de l’entrée du campus, je ne trouvais pas utile d’emprunter le bus et je préférais marcher », soutient-il, arrivé à destination.

Le bus mesurant à peine 4 mètres et demi, intérieur étroit, peut juste transporter une vingtaine de personnes par voyage avec dix places assises, les autres étant tenus de rester debout dans l’allée, accrochés aux barres et piliers en fer.

« Au campus, nous sommes des dizaines de milliers d’étudiants et que pourront bien faire deux bus ou même dix, qui prennent à peine 20 personnes », interroge Yves Dagou, étudiant en science de la santé, déplorant la « volonté des autorités » qui, « au lieu de faire face aux problèmes réels de l’université avec des amphis vétustes et mal équipés, essaient de nous mettre la poudre aux yeux ».

Pour la présidente de l’université Félix Houphouët-Boigny, « en plus de faciliter le déplacement à l’intérieur du campus, les bus utilisent l’énergie solaire, améliorant ainsi la qualité de l’air et la santé », soutient Mme Ly Ramata Bakayoko, révélant que « les étudiants et le personnel sont satisfaits et fiers ».

Le groupe Bolloré (donateur) qui a inauguré dans cette université sa première ligne de bus électrique en Afrique, se dit aussi « heureux » de contribuer ainsi à la fierté des étudiants et prévoit offrir 4 autres spécimens.

Le directeur régional du groupe, Lionnel Labarre a estimé que « C’est l’investissement le plus abouti en terme de potentiel du futur », à une cérémonie de signature de convention entre sa structure et l’université de Cocody.

« C’est une bonne initiative, nous sommes tellement éloignés que ça nous arrange, même si le bus ne nous laisse pas devant nos amphis, ça nous permet de faire la moitié de notre trajet », soutient Loukou Guéi, s’apprêtant à emprunter le bus à l’arrêt devant la présidence de l’université.

La cohabitation dans les bus électriques n’est pas toujours de tout repos, des frictions naissant parfois entre les conducteurs et les étudiants.

« Il ya certains conducteurs qui font le malin, ils refusent souvent de marquer les arrêts, parce que le nombre des étudiants qui attendent est toujours grand », raconte Séry Cédric qui dit avoir commencé à emprunter le bus il ya peu de temps.

EFI/GBK

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