Je ne vois pas se tenir d’élection présidentielle en 2015 en Côte d’Ivoire.
Il ne s’agit pas de souhaiter ou de ne pas souhaiter que le peuple souverain soit appelé aux urnes en 2015.
Si nous sommes sages, nous commencerions à négocier et à convenir d’une transition d’une durée de 24 mois (2 ans) maximum afin de reformuler un nouveau contrat social, c’est à dire une nouvelle constitution à adopter par un référendum. Ce référendum organisé à partir du fichier issu du recensement général de la population et de l’habitat qui n’est même pas encore fait.
Au lieu de cela, on assiste plutôt aux petites batailles, qui, pour se tailler sur mesure un poste de vice-président de la république, qui pour être chef d’un éternel front brasier, qui pour être allié sans tête de fil, qui pour arracher une hypothétique candidature unique d’un rassemblement qui ne veut plus se rassembler…
C’est exactement l’image d’équipes nationales de football qui se préparent activement à aller en compétition dans un championnat d’Afrique de foot, organisé dans un pays détenteur en titre du trophée et qui n’a même pas songé à construire le moindre stade, à deux mois de la compétition.
Dans un tel cas de figure, deux solutions s’offrent aux nations engagées dans la compétition.
Soit, elles font semblant de ne rien savoir, sans prendre des dispositions conséquentes et atterrissement le jour de la compétition et constater que le pays hôte n’est pas du tout prêt. Et comme il a son honneur à sauver, le pays hôte informe les compétiteurs, séance tenante, qu’il a négocié et obtenu les stades de l’Etat voisin avec lequel il entretient de bons rapports. Refus catégorique des équipes invitées suivi de troubles. Compétition annulée par la CAF. Année blanche et perdue pour tous. Mais il n’empêche que le champion en titre demeure champion en titre jusqu’à la prochaine CAN, prévue dans deux ans.
Soit, les pays en compétition apportent chacun, sa contribution et son intelligence afin que dans le laps de temps, des stades sortent de terre afin que la compétition puisse se tenir, bien sûr avec un léger retard, à leur convenance, de sorte que le meilleur gagne et soit félicité par le champion en titre.
Cette image caricaturale commande que les uns et les autres (opposition et gouvernants) taisent leur orgueil et les querelles intestines pour adopter enfin une période de transition, à mettre à profit pour l’organisation sérieuse de la future présidentielle en toute lucidité et en toute sérénité.
Une période qui verra le dégel des avoirs réputés non volés des caisses de l’Etat.
Une période à l’issue de laquelle la question de l’inéligibilité des uns et des autres sera un vieux souvenir;
Une période qui permettra le retour serein des réfugiés dans leur pays;
Une période qui permettra à celui qui ambitionne l’émergence pour son pays de disposer encore de quelques mois afin que les logements sociaux se concrétisent, et que les chantiers en souffrances se réalisent, sans courir le risque d’être abandonnés en souvenir des chantiers de BEDIE (après le coup d’Etat) et ceux d’AFFI N’Guessan, tout dernièrement ceux pour lesquelles M.Touré Ahmed BOUAH faisait rêver les FDS.
Une période propice à l’acquittement sans crainte de troubles dans le pays du prisonnier de la Haye.
Une période qui permettra au Président Ouattara de convaincre aisément et pédagogiquement les Dozo que la détention d’une arme à feu (moderne ou archaïque) sans autorisation délivrée à titre individuel est illégale et illégitime.
Voilà les pistes qui ne manqueront pas d’effaroucher certains comme toujours du côté de la Riviera Bonoumin, qui rêvent d’un match retour pour se venger et laver l’affront de 2011.
Voilà enfin les pistes qui ne manqueront pas non plus de « chauffer le Coeur » (lire « chauffer le cairrr ») du côté d’Abobo et à la Rue LEPIC, où l’idée de vote ne serait qu’une simple formalité en 2015.
Mais passé la période de l’énervement, des incantations, des gesticulations puériles et stériles , les uns et les autres se rendront à l’évidente réalité que la ténue de l’élection présidentielle en octobre 2015 est un casse tête chinois autant pour le pouvoir que pour l’opposition.
K .DAPA Donacien
Chroniqueur Indépendant.
dapadonacien@yahoo.fr
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