Air France et « le flou » sur le démarrage de la desserte régulière d’Abidjan par A380

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L’Airbus A380, signe extérieur de richesse en Côte d’Ivoire

Le Point.fr

Par THIERRY VIGOUREUX, À ABIDJAN

Nuit de liesse mardi soir à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Pour la première fois, un Airbus A380 a atterri en Afrique subsaharienne. L’avion d’Air France, arrivant de Roissy-CDG, a d’abord été baptisé par les pompiers, qui l’ont arrosé avec leurs lances. Exceptionnellement, le parking dédié à l’avion présidentiel lui a été réservé. La marraine du vol, Dominique Ouattara, l’épouse française du chef de l’État ivoirien, a été accueillie par le Premier ministre et une partie de son gouvernement. La présence de la première dame montre l’importance attribuée à cet événement retransmis en direct par les télévisions africaines. Le Tout-Abidjan s’est ensuite pressé dans les jardins de l’aérogare présidentielle pour la réception.

Pour la Côte d’Ivoire, l’arrivée de l’A380, à la veille du Forum de l’investissement organisé dans le pays, est un signe extérieur de richesse vis-à-vis de l’Afrique et du reste du monde. Le PIB ivoirien a crû l’an dernier de 9,5 % et devrait passer à deux chiffres cette année, dans un pays où les richesses agricoles (cacao, café, bois) et minérales (pétrole, gaz, or, argent, etc.) sont immenses et commencent seulement à être exploitées. Le trafic aérien est aussi un bon indicateur économique avec une hausse de 34 % du nombre de passagers enregistrés par l’aéroport l’an dernier. Plus d’un million de passagers viennent d’Europe, mais aussi de l’Afrique, où des alliances entre compagnies aériennes commencent à se nouer. Tout est à reconstruire après la guerre civile d’il y a trois ans.

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Concurrence du Brésil

Air France, qui n’est pas philanthrope, réserve l’A380 à ses lignes à fort trafic (New York, Los Angeles, Washington, Shanghai, Tokyo, Johannesburg, etc.). En 2014, Abidjan est inscrite au programme. La desserte actuelle offre dix vols par semaine et pourra, à capacité légèrement supérieure, être réduite à sept vols. Avec ses 516 sièges, le super jumbo va permettre de fusionner des vols qui étaient assurés en Boeing 777-300 (303 sièges) et en Boeing 777-200 (247 sièges). Des économies d’échelle seront alors réalisées par la compagnie tandis que le passager pourra apprécier le confort et le silence de l’A380. « 46 % des tarifs sont des promotions à partir de 500 euros environ », constate Patrick Alexandre, directeur commercial d’Air France. La concurrence de Corsair au départ de Paris n’est pas étrangère à cette baisse des tarifs moyens de 16 %.

À partir de quelle date l’A380 va-t-il desservir régulièrement Abidjan ? C’est une question sur laquelle Frédéric Gagey, P-DG d’Air France, reste un peu flou, situant la desserte régulière d’Abidjan à partir de l’été ou de l’automne. Cela dépendra… des travaux de l’aéroport de São Paulo avant le Mondial de foot. Le terminal moderne indispensable pour accueillir l’A380 ne devrait en effet pas être terminé à temps au Brésil. Air France, qui reçoit au printemps un dixième A380, sera tenté de l’affecter à Abidjan. Mais si les entrepreneurs brésiliens rattrapent leur retard, il faudra attendre le coup de sifflet final du championnat du monde et le retour des supporteurs.

THIERRY VIGOUREUX

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