FPI / Déclaration 001/2014 Relative aux effondrements d’immeubles à Abidjan.
« … Sur les 5 immeubles effondrés, ce sont bien quatre (4) immeubles et non un seul un (1), qui ont été construits sous la gouvernance de Ouattara, contrairement à ce que veut faire croire le gouvernement… »
Le FPI « exige la démission pure et simple de MAMADOU SANOGO, l’actuel ministre de la Construction… »
Depuis un certain temps, les effondrements d’immeubles dans le district d’Abidjan sont devenus un phénomène quasi récurrent, avec leur corollaire de blessés et de pertes en vie humaine.
Tout récemment encore, le mardi 7 janvier 2014, un immeuble de cinq (5) niveaux (R+4) s’est écroulé dans la commune de Yopougon au quartier Maroc près de l’hôtel KIMI.
Sensible au drame des familles, le Front Populaire Ivoirien (FPI) déplore ces tragédies, s’incline devant la mémoire des disparus, souhaite un prompt rétablissement aux blessés et compatit à la douleur des parents des victimes.
A travers la présente déclaration, le FPI rappelle les faits (I), analyse la situation (II) avant de donner sa position (III).
I. LES FAITS
Ø Le dimanche 5 mai 2013, un immeuble en construction (coulage de la dalle) à Angré-Châteaux dans la commune de Cocody, s’est effondré, faisant un ouvrier tué et au moins quinze blessés ;
Ø Le samedi 14 septembre 2013, s’effondrait à la Riviera Palmeraie, commune de Cocody, un immeuble de 2 étages (R+2) non habité (heureusement) faisant de nombreux dégâts matériels ;
Ø Le lundi 25 novembre 2013, toujours à la Riviera Palmeraie, non loin de l’Institut Marie Rose Guiraud, s’écroulait un immeuble de 4 étages (R+4) en pleine construction ;
Ø Le mardi 3 décembre 2013, s’est écroulé aux alentours de 22H, un immeuble récemment construit dans le quartier « Manguier – Adama Sanogo » à Angré dans la commune de Cocody ;
Ø Le Mardi 07 Janvier 2014, s’est effondré un immeuble de cinq (5) niveaux (R+4) en pleine modification par ajout au niveau initial de R+3 de deux (2) étages supplémentaires. Ce dernier accident s’est produit dans la commune de Yopougon près de la résidence KIMI. L’effondrement de ce bâtiment, propriété de l’Adjudant MAMADOU Sanogo, sous-officier des Forces Aériennes de Côte d’Ivoire a occasionné, au bilan provisoire, cinq (5) blessés.
Rapportant ces faits gravissimes, le porte-parole du gouvernement KONE Nabagné Bruno citant le ministre en charge de la construction Sanogo MAMADOU, affirme que quatre(4) des cinq (5) immeubles effondrés auraient été construits entre 2000 et 2010 sans indiquer ni les dates de début et d’achèvement des travaux, ni les étapes successives de finition de ces ouvrages. Nulle part, aucune piste ou explication plausible des sinistres n’est ébauchée par le gouvernement.
II. NOTRE ANALYSE
Suite à cette dernière catastrophe qui apparaît aux yeux du FPI comme l’atteinte du seuil de l’intolérable (5 immeubles effondrés en moins d’un an), le Parti a diligenté une enquête sur les lieux du drame. Il se dégage les constats ci-dessous.
1. Au plan sécuritaire
Nos enquêtes notent l’absence autour du site sinistré d’un cordon de sécurité dont le rôle en pareille circonstance est :
a) d’éviter :
Ø la disparition des indices pertinents permettant aux enquêteurs ou aux experts de cerner et d’expliquer les causes du drame ;
Ø la survenue d’éventuels accidents (nouveaux dégâts matériels et physiques pouvant découler d’explosion de bouteilles de gaz ou tout autre matériel sous pression enfouis sous les décombres) ;
b) permettre la fouille et l’enlèvement des gravats pour s’assurer de l’absence de corps humains et d’animaux domestiques en putréfaction susceptibles de contaminer la population…etc.
2. Au plan technique
– une analyse sommaire des prélèvements réalisés sur le site fait apparaître que le dosage du béton était insuffisant (couleur trop blanche qui signifie à priori que la quantité de sable est trop importante par rapport à celles du ciment et du gravier) ;
– les aciers apparents (fer à béton) présentent des diamètres inférieurs à dix (10) millimètres et donc non conformes aux normes pour la construction des poteaux et des poutres d’un immeuble de cinq (5) niveaux (R+4) ;
– la tentative précipitée de renforcement des fondations de l’immeuble entreprise, en dehors de toute expertise reconnue en la matière, par le présumé propriétaire montre que lesdites fondations n’étaient pas aux normes ;
3. une gestion défaillante doublée d’une fuite en avant
Tout cela montre, à l’évidence, la défaillance du Ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme (MCLAU) en matière de suivi des constructions.
Le FPI observe aussi que les problèmes liés à la construction des logements en Côte d’Ivoire, telles que la délivrance du permis de construire et les interventions des architectes et autres techniciens du bâtiment, sont récurrents et se sont empirés depuis que le département de la Construction est dirigé par des Ministres issus des rangs du RDR depuis décembre 2005. Ce qui fait d’eux, les premiers responsables des drames que l’on note actuellement.
Depuis la survenance de ces catastrophes, les Services de la Protection Civile n’ont pu intervenir et l’Etat de Côte d’Ivoire n’a diligenté aucune enquête conduite par des experts en vue de déterminer les causes de ces effondrements aux fins de prendre des mesures appropriées.
Le FPI constate qu’au lieu de chercher des solutions à ces drames, le Gouvernement s’englue dans la recherche de bouc-émissaires pendant la gouvernance pourtant reconnue efficace du Président Laurent GBAGBO. Une telle analyse s’apparente à une fuite de responsabilité et à un manque de considération pour la vie des victimes de ces drames.
Les faits ci-dessus rappelés démontrent que sur les 5 immeubles effondrés, ce sont bien quatre (4) immeubles et non un seul un (1), qui ont été construits sous la gouvernance de Ouattara, contrairement à ce que veut faire croire le gouvernement.
En tout état de cause, une telle déclaration ne saurait dédouaner le Gouvernement et le ministre en charge de la construction des responsabilités qui leur incombent, notamment, le devoir d’information et de protection des populations en vue de prévenir de telles catastrophes. Plus grave est la tentative de dissimulation de la responsabilité indéniable du gouvernement en place, qui tronque les faits par l’annonce de faux chiffres.
Il n’est pas superflu de rappeler à nouveau que de 2005 à ce jour, le Ministère de la Construction et de l’Urbanisme a toujours été dirigé par des Ministres militants du RDR comme évoqué plus haut.
III. NOTRE POSITION
Depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara dans des conditions que tout le monde sait, le FPI et les Ivoiriens constatent que le chef de l’Etat n’a conçu aucune politique cohérente dans les différents secteurs de l’activité économique et sociale et particulièrement dans le secteur du logement.
Le FPI en veut pour preuve, la valse d’hésitations dans la désignation et les attributions des départements Ministériels en charge de la Construction et du Logement e dans l’improvisation tout azimut que l’on note dans le lancement et l’exécution du soi-disant projet de logements sociaux.
En outre, par cette déclaration, le régime d’Alassane Ouattara et notamment le Ministère en charge de la Construction montrent aux Ivoiriens sa propension à la mauvaise gouvernance sans limite dans la gestion générale des affaires publiques.
Au regard se ce qui précède, le FPI :
– stigmatise la manière cavalière dont le Gouvernement gère des accidents ayant des répercussions graves sur la vie et l’intégrité physiques des citoyens ;
– exige que des enquêtes soient diligentées à tous les niveaux hiérarchiques afin que les coupables soient clairement connus et sanctionnés excluant des formules lapidaires de fuite en avant ;
– exige la démission pure et simple de MAMADOU SANOGO, l’actuel ministre de la Construction du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme pour incompétence avérée.
Enfin, le FPI Demande :
* la mise sur pied par le Gouvernement d’une Commission d’experts pour enquêter et trouver les causes des effondrements d’immeubles devenus, hélas, récurrents pour le malheur des locataires et des propriétaires ;
* l’indemnisation par l’Etat de Côte d’Ivoire des victimes ou de leurs ayant-droits pour les préjudices subits ;
* l’imposition aux propriétaires des logements collectifs ou à louer, des contrats d’assurance afin de couvrir les dégâts causés et d’indemniser les victimes.
Fait à Abidjan, le 28 Janvier 2014
TIHI KPAO VICTOR
Secrétaire National chargé de l’Urbanisme,
du Logement, de l’Hydrologie et de l’Assainissement
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