Monseigneur Scarano, ancien employé du Vatican accusé de corruption et de tentative de blanchiment d’argent, a fait l’objet aujourd’hui d’un nouveau mandat d’arrêt judiciaire pour une seconde affaire de blanchiment, a indiqué la police financière. Le prélat, qui se trouvait déjà aux arrêts domiciliaires à Salerne, dans le sud de l’Italie, pour la première affaire, s’est vu remettre ce matin un second mandat de la justice dans une autre affaire impliquant un de ses collaborateurs, un prêtre également, qui servait d’agent comptable. La police financière a mis sous séquestre des biens immobiliers et des comptes courants, dont certains ouverts à l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), la banque du Vatican, d’une valeur totale de six millions d’euros.
Dans cette deuxième affaire, Mgr Scarano est accusé d’avoir blanchi de l’argent de particuliers, entrepreneurs, avocats, médecins et autres, en prélevant des espèces sur le compte du IOR qu’ils donnaient à ces derniers. En contre-partie, ces derniers lui remettaient des chèques ayant pour objet « donation pour les pauvres » et déposaient l’argent reçu en espèce sur des comptes à l’étranger. Le prélat a eu un malaise lorsque les forces de l’ordre lui ont remis ce deuxième mandat d’arrêt et son avocat a demandé l’aide d’un psychiatre en raison de la dépression de son client. Selon un communiqué de la police financière, l’enquête a démarré lorsque Mgr Scarano a dénoncé en janvier 2013 un vol avec effraction à son domicile, assurant avoir subi un dommage de plusieurs millions d’euros, une somme incompatible avec ses revenus déclarés et qui l’a rendu suspect. Dans la première affaire, Mgr Scarano avait été arrêté et incarcéré le 28 juin dernier par la police italienne qui le soupçonne d’avoir servi d' »écran » pour des virements suspects en provenance de Monaco effectués à travers l’IOR.
Le prélat, suspendu depuis de ses fonctions, était chef de la comptabilité de l’APSA, l’institution qui gère le patrimoine du Vatican. Selon les enquêteurs, Mgr Scarano aurait utilisé des comptes bancaires de l’IOR pour procéder à des virements pour le compte d’amis à lui, entre autres pour tenter de rapatrier de Suisse 20 millions d’euros issus d’une fraude fiscale et appartenant à une famille d’armateurs napolitains qu’il connaît. Il a été depuis libéré de prison mais assigné à domicile et son procès s’est ouvert devant la justice italienne en décembre dernier.
Le Figaro avec AFP
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