Côte d’Ivoire – les leaders de l’opposition doivent enterrer les égos pour ressusciter le pays

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Texte proposé par PRAO Yao Séraphin

Le 6 mai 2013, le Président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) a lancé l’idée d’une coalition pour la rupture, pour sauver la Côte d’Ivoire. En effet, depuis que le Président Ouattara est aux affaires, la Côte d’Ivoire montre un visage hideux : mauvaise gouvernance, corruption, totalitarisme, népotisme, tribalisme, régionalisme. Le Président Ouattara attaque constamment la république et la nation. Il déconstruit la nation et la république par des actions qui accentuent la fracture sociale. Sur le plan économique, en lieu et place d’une politique économique pour sortir les ivoiriens de la pauvreté, le régime Ouattara sert aux ivoiriens une croissance appauvrissante. Le régime actuel a tourné le dos à l’indépendance financière pour s’adonner à un endettement sans fin, hypothéquant ainsi l’avenir des futures générations. La réconciliation est en panne sèche et les ivoiriens vivent dans une atmosphère de paix fragile et illusoire.

Face à cet échec cuisant du régime actuel, les démocrates ivoiriens doivent passer à l’offensive pour sauver la Côte d’Ivoire. Si la coalition au pouvoir nourrit toujours son rêve légitime de s’incruster au pouvoir à tout prix en rempilant une fois de plus pour un deuxième mandat, de leur côté, les opposants au régime actuel doivent rivaliser d’imaginations et de stratégies pour secouer le cocotier et amener la Côte d’Ivoire à tourner définitivement la sombre page du régime actuel. Cette présente réflexion est un appel aux leaders des partis d’opposition, à enterrer les égoïsmes pour sauver notre pays, la Côte d’Ivoire, qui est au bord de l’éclatement. Le texte présente dans un premier temps, un cadre théorique très simple qui rappelle que les élections se gagnent au centre, c’est-à-dire, avec des idées fédératrices. Dans un second temps, le texte insiste sur la nécessité de se coaliser. Dans un troisième temps, le texte revient sur l’importance d’un programme de rupture pour permettre à la Coalition de remporter les futures élections.

Faut-il encore la concurrence politique pour gagner des élections ?
Les chercheurs en science politique ont depuis longtemps défini un cadre théorique simple, qui permet d’analyser la concurrence entre les partis politiques. Ce modèle montre comment les partis politiques définissent leurs programmes électoraux et au final leurs choix de politique publique en fonction des préférences des électeurs. Supposons que deux partis soient en concurrence. Pour simplifier, nous supposons également qu’aucun des deux partis n’est porteur d’une idéologie spécifique : leur unique objectif est d’arriver au pouvoir. Ils sont tout à fait disposés à promettre n’importe quelle mesure permettant de remporter l’élection. Supposons en outre que le débat politique ne porte que sur une question unique : le niveau d’ouverture du pays. Enfin admettons que les électeurs n’ont pas tous les mêmes préférences politiques. Imaginons, par exemple, le cas de notre pays qui exporte des biens intensifs en travail non qualifié et qui importe des biens intensifs en travail qualifié. Dans ce cas, les électeurs hautement qualifiés seront favorables à une protection et les électeurs peu qualifiés réclameront une protection limitée. Tous les électeurs sont classés et alignés en fonction du niveau de la protection qu’ils souhaitent voir appliquer. Ceux qui sont favorables à une faible protection sont placés à gauche et les autres à droite. Les niveaux de protection sont P_A> P_(B )> P_M où P_M est la protection de l’électeur médian.

Dans ce cas, quelles politiques vont alors proposer les deux partis politiques ?
Supposons que l’un d’eux propose d’appliquer une protection P_A. Cette protection dépasse celle que souhaiterait l’électeur médian P_(M.) L’électeur médian coupe la population en deux parts égales : une moitié de l’électorat souhaite un niveau de protection faible, et l’autre un niveau plus élevé. Dans ce cas, il suffira au parti adverse de proposer une protection inferieur P_B pour que son programme recueille la majorité des suffrages. A l’inverse, si le premier parti avait défendu une position plus ouverte, une protection inferieur à P_M par exemple, alors la stratégie de son adversaire consisterait à proposer une politique plus protectionniste. S’il existe une véritable concurrence électorale, les deux partis finiront par converger vers une proposition commune, qui correspond à la politique souhaitée par l’électeur médian. En somme, ce modèle simple apporte un fondement théorique à l’adage selon lequel les élections se gagnent au centre.

La nécessité de se coaliser pour gagner
Avec le multipartisme, il est devenu difficile pour un seul parti de gagner les élections sans une coalition avec d’autres partis politiques. En Côte d’Ivoire, pour évincer le régime actuel, il faut une coalition forte et organisée. Face à la souffrance des ivoiriens, les partis politiques de l’opposition doivent sortir du sectarisme et du jeu de rôles des partis politiques. Pourquoi ne pas se mettre ensemble pour dézinguer le régime actuel lorsqu’on est unanime sur son caractère nocif pour la nation ? Il s’agira pour tous ceux qui constatent l’éclatement de la nation, de se mettre ensemble, pour défendre des valeurs communes. Ce rassemblement politique doit fédérer autour des valeurs communes, au-delà des clivages habituels. Il est urgent que la Coalition soit une réalité pour mener les combats préélectoraux. En effet, il faut une révision de la liste électorale pour prendre en compte les nouveaux majeurs et les exclus de l’enrôlement passé. Il faudra également revoir la composition de la Commission électorale indépendante (CEI) où siègent encore des membres de l’ex-rébellion. Il faudra certainement lutter pour la mise sur pied d’une nouvelle Commission Électorale Indépendante paritaire. La question du recensement général des populations devra faire partie des préoccupations de ce rassemblement. Les ivoiriens souhaitent pour les échéances prochaines, des élections paisibles et démocratiques. C’est pourquoi la question sécuritaire devra faire partie des points de discussions avec le régime actuel. Ce grand rassemblement devra également exiger du gouvernement un statut clair de l’opposition et des libertés dans notre pays. Dans tous ces combats, la victoire dépendra de la capacité des partis d’opposition à se coaliser.

L’opportunité d’un programme de rupture
Au-delà des combats à mener, il faudra écrire ensemble un programme de rupture en cohérence avec les enjeux actuels. Les leaders des partis membres de cette Coalition devront sceller un engagement solennel à travers une charte commune de gouvernance. Ressusciter la Côte d’Ivoire, c’est rendre les citoyens maîtres de leur destin, ce qui implique la définition d’un programme de rupture en faveur des ivoiriens. Il s’agira de se rassembler pour défendre l’intérêt de nos compatriotes. La question de la terre divise les ivoiriens et nous devons dans ce rassemblement résoudre le problème de la terre dans notre pays. Le chômage des jeunes, la vie chère, la question des retraites, la question du contrôle des gouvernants, sont autant de sujets qui pourront sans doute intéresser les ivoiriens. La coalition devra chercher le vote populaire et non le vote communautaire car l’appel à la Coalition s’adresse à tous les ivoiriens, à la société civile, aux partis politiques, à tous ceux qui veulent le changement en Côte d’Ivoire.

Conclusion
La coalition pour la rupture 2015 doit prendre forme maintenant pas demain.
Si l’opposition veut changer la gouvernance actuelle, elle doit gagner les prochaines élections présidentielles. Pour y arriver, elle doit concentrer tous ses efforts pour une organisation libre et transparente des élections futures. Il est urgent que l’idée de la Coalition pour la rupture prenne forme. Il faut penser maintenant à la création d’un Présidium, d’un Secrétariat Général et des Secrétariats techniques et fonctionnels. Le temps qui nous est imparti n’est pas long car la présidentielle se joue aujourd’hui. Il revient aux leaders des partis d’opposition de considérer la souffrance des ivoiriens afin d’éviter les problèmes de leadership. Le choix du leader de la Coalition n’est pas la priorité car ce qui est important c’est se mettre d’accord sur les combats à mener et le programme de rupture. Il reviendra à l’Histoire de choisir pour nous le leader de cette Coalition.

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