Les violences se poursuivaient samedi en Centrafrique, avant-veille de l’élection d’un nouveau président de transition. Cette élection est censée stabiliser le pays.
« Il y a des violences un peu partout, à Bouar (dans l’ouest), Sibut (au nord de Bangui) et Boali (dans le nord-ouest) », a dit à l’AFP un officier de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA).
« Les gens sont dans une situation de désespoir et plus on va aller vers l’élection plus ça va aller crescendo. (…) On essaye de faire ce qu’on peut, mais on ne peut pas mettre un militaire dans chaque maison », a-t-il ajouté.
Les quelque 4.400 hommes de la MISCA et les 1.600 soldats français de l’opération Sangaris tentent de rétablir l’ordre en Centrafrique.
Ils sont déployés à Bangui, la capitale du pays, où le Parlement provisoire enregistrait samedi les dernières candidatures à la désignation d’un président de transition. Le vote prévu lundi doit déboucher sur la désignation du successeur de Michel Djotodia, qui a démissionné le 11 janvier. En même temps que son Premier ministre Nicolas Tiangaye.
M. Djotodia est accusé par la communauté internationale de passivité face aux violences. Il a été remplacé provisoirement par Alexandre-Ferdinand Nguendet, le président du Conseil national de transition (CNT), le Parlement centrafricain.
« Aucune force pour nous protéger »
La Centrafrique est déchirée par des conflits interreligieux – entre chrétiens et musulmans surtout – depuis que les ex-rebelles Séléka ont pris le pouvoir en mars 2013.
« Je lance un cri d’alarme. Ça tire et nous sommes terrorisés. (…) Les Séléka règnent en seigneurs de guerre dans la ville, et il n’y a aucune force étrangère pour nous protéger. La majorité des habitants se sont réfugiés en brousse », a déclaré un habitant de Sibut.
La MISCA a indiqué qu’une de ses unités faisait route vers cette localité.
A Boali, « des centaines de peuls (nomades musulmans) effrayés sont réfugiés dans mon église. (…) Il y a au moins une dizaine de blessés, dont un bébé de sept mois atteint au visage par un coup de machette », a déclaré l’abbé Boris Wiligale.
« Trois musulmans dont une femme ont été tués par les anti-balaka et un chrétien qui revenait des champs a été tué par des Séleka », a-t-il indiqué.
Les parlementaires ont clôturé le dépôt des candidatures – dont la liste sera publiée dimanche – à l’élection du futur président.
Au moins une dizaine de candidats ont déposé leurs dossiers, dont la maire de Bangui, Catherine Samba Panza, mais aussi Sylvain Patassé et Désiré Kolingba. Ces deux sont respectivement fils des présidents Ange-Felix Patassé, au pouvoir de 1993 à 2003, et André Kolingba, de 1985 à 1993.
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