Côte d’Ivoire – le nouveau Cardinal veut combattre « la violence verbale chez les hommes politiques »

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Côte d’Ivoire/Réconciliation: »Les politiques gagneraient à employer le bon ton »(Cardinal)

Par Edwige Fiendé alerte-info.net

L’Archevêque d’Abidjan, Monseigneur Jean-Pierre Kutwa, nommé dimanche Cardinal par le pape François, a invité lundi les politiques ivoiriens « à employer le bon ton » pour « mettre fin à la violence verbale », à une conférence de presse.

« Je l’ai constaté, il ya beaucoup de violences verbales, les hommes politiques gagneraient à employer le bon ton », a affirmé Monseigneur Jean-Pierre Kutwa.

« Ce que je voudrais combattre précisément, c’est la violence verbale chez les hommes politiques dans notre pays, travailler pour que le ton soit un peu plus fraternel », a-t-il ajouté.

Dimanche, le pape François a dévoilé une liste de dix-neuf nouveaux cardinaux, parmi lesquels deux Africains, les Archevêques, l’Ivoirien Jean-Pierre Kutwa (69 ans), et le Burkinabè, Philippe Ouédraogo.

« C‘est un honneur qui comporte une charge très grande », a dit le nouveau cardinal, précisant qu’il continue d’assumer ses charges d’Archevêque d’Abidjan, et conseiller du pape ».

Monseigneur Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan depuis mai 2006 et ses pairs seront fait officiellement Cardinaux le 22 février au Vatican.

Mgr Kutwa est le troisième cardinal ivoirien après feu Mgr Bernard Cardinal Yago (1916-1997) et Mgr Bernard Cardinal Agré (88 ans).

EFI/GBK

Un nouveau Cardinal, l’ancien « politiquement infréquentable » (PAPIER D’ANGLE)

Les Ivoiriens n’avaient jamais connu plus d’un cardinal à la fois de toute l’histoire de leur église catholique, avant l’annonce dimanche 12 janvier par le pape François de la nomination d’un 2e prélat à ce poste en Côte d’Ivoire, alors que son prédécesseur encore en vie, entretient avec l’actuel pouvoir des relations quasi inexistantes.

Annoncé sur la liste des dix-neuf nouveaux cardinaux nommés dimanche par le pape François, l’archevêque d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa, est le troisième cardinal ivoirien après Mgr Bernard Cardinal Agré (88 ans) et feu Bernard Cardinal Yago (1916-1997).

Mgr Agré avait dû attendre quatre ans après le décès du Cardinal Yago avant de se voir confier les rênes de l’Eglise catholique ivoirienne par feu le pape Jean-Paul II, lors du consistoire du 21 février 2001. Mais ce n’est pas le cas pour Mgr Kutwa dont il pourrait de son vivant assister à l’investiture le 22 février.

« Un cardinal, est un évêque qui, grâce à son savoir-faire dans le service à l’église est désigné par le pape pour être son conseiller. Dans un même pays, le pape peut nommer plusieurs cardinaux. C’est le cas de la France où cohabitent les cardinaux de Paris, de Lyon et de Bordeaux. Plus près de nous, au Ghana, c’est aussi le cas », indique à ALERTE INFO le curé de la cathédrale St Paul d’Abidjan, le père Jean-Baptiste Akwadan.

Selon les textes de l’église catholique universelle, le titre de cardinal est « porté à vie », mais l’activité des cardinaux est soumise à des limites d’âges.

A 80 ans révolus, un cardinal ne peut plus participer à l’élection du prochain pape, précisent-ils.

Mgr Agré (88 ans), et porteur d’une « santé fragile » selon des proches, du fait de son âge avancé, demeure donc cardinal, mais en cessation d’activité.

En poste à Abidjan aux grands moments de crise qu’a traversé la Côte d’Ivoire, et principalement en 2002 lors du coup d’état manqué contre l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, le légat avait été critiqué, souvent accusé par l’opposition de l’époque (actuel pouvoir) d’avoir « livré » à ses tueurs, l’ancien chef d’Etat, le général Robert Guéi, auteur du coup d’état de 1999, venu se réfugier à la cathédrale d’Abidjan.

Lors des violences postélectorales de 2000 et 2010 l’Eglise ivoirienne n’avait pas pris position comme l’avaient fait des responsables musulmans qui s’étaient adressés aux populations et aux dirigeants ivoiriens.

« L’histoire de l’Eglise catholique ivoirienne retiendra de lui l’image d’un homme aux traitres silences et aux douteuses compromissions », estime pour sa part André Silver Konan, journaliste-écrivain ivoirien, qui « conseille » au nouveau cardinal ivoirien de « ne jamais faire comme son prédécesseur ».

« On le savait officieusement proche de la majorité présidentielle (LMP, ex-coalition au pouvoir), mais il est littéralement tombé en disgrâce lors de son intervention télévisée du 23 décembre 2010 où il a ouvertement pris parti pour Laurent Gbagbo » avance un cadre du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel).

« A partir de ce moment, comment voulez-vous qu’on lui fasse confiance, une fois arrivé au pouvoir ? « , ajoute-t-il.

L’ex-nonce apostolique en Côte d’Ivoire, feu Ambrose Madtha, ancien doyen du corps diplomatique, accompagné de plusieurs autres ambassadeurs, avait encouragé le président de la commission électorale indépendante (Cei) ivoirienne à proclamer les résultats du deuxième tour de la présidentielle de 2010 donnant vainqueur Alassane Ouattara.

Depuis la chute de M. Gbagbo en avril 2011 marquant la fin de la crise postélectorale commencée en décembre 2010, le nombre des apparitions du cardinal Agré s’étaient réduites au profit de celles de l’archevêque d’Abidjan, Mgr Kutwa, systématiquement sollicité par les autorités ivoiriennes pour toutes les questions relatives à l’église catholique.

Par Ghislaine Atta
alerte-info.net

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