Transfèrement de Blé Goudé : Abidjan demande un “sursis” de trois mois à la CPI

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Abidjan, 14 jan- Le gouvernement ivoirien demande à la Cour pénale internationale (CPI) un “sursis” jusqu’au 13 avril, concernant sa demande de transfèrement de Charles Blé Goudé, ex-leader des “jeunes patriotes” proches de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l’humanité.

La CPI a rendu public, le 1er octobre, un mandat d’arrêt à son encontre. Le 2 décembre, ladite Cour demandait aux autorités ivoiriennes “de présenter, au plus tard le lundi 13 janvier 2014, leurs observations sur le statut de la mise en œuvre de la demande d’arrestation et de remise de Charles Blé Goudé”.

Dans un document contenant ses “observations” remis par ses “représentants” à la CPI lundi, le gouvernement ivoirien “prie la Chambre préliminaire I (de la CPI) de bien vouloir : faire droit au sursis d’exécution par la République de Côte d’Ivoire de la demande d’arrestation et de remise à la Cour pénale internationale de M. Charles Blé Goudé, conformément à l’article 94 du Statut de Rome, (et) de fixer au 13 avril la date de clôture du sursis”.

Cette requête d’Abidjan, dont copie a été transmise à l’AIP mardi par la CPI, se fonde selon le document sur “des poursuites judiciaires en cours” contre M. Blé Goudé dans son pays.

Selon l’article 94 du Statut de Rome régissant le fonctionnement de la CPI, “si l’exécution immédiate d’une demande devait nuire au bon déroulement de l’enquête ou des poursuites en cours dans une affaire différente de celle à laquelle se rapporte la demande, l’Etat requis peut surseoir à l’exécution de celle-ci pendant un temps fixé d’un commun accord avec la Cour”.

Charles Blé Goudé est détenu à Abidjan, après son arrestation en janvier 2013 au Ghana. Il a été inculpé par la justice ivoirienne pour des “crimes de guerre” ayant été commis durant la crise postélectorale de 2010-2011. Cette dernière a fait plus de 3000 morts en Côte d’Ivoire.

La crise postélectorale est née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, après sa défaite au second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010, à son adversaire Alassane Ouattara.

M. Gbagbo est lui-même détenu à la CPI, à La Haye (Pays-Bas), depuis fin novembre 2011, où il est soupçonné de crimes contre l’humanité commis sur la même période. Il est en attente de la décision de confirmation ou non des charges retenues contre lui.

Lundi, le procureur Fatou Bensouda a déposé son dernier “document amendé” d’accusation à l’encontre de l’ex-président ivoirien auprès de la Cour préliminaire 1, un document qui évoque un “Plan commun” de crimes conçu et mis en œuvre par M. Gbagbo et ses proches pour se maintenir au pouvoir.

(AIP)

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