L’information émane d’une source crédible proche du ministère de la Justice. Alassane Dramane Ouattara a pris la décision de faire arrêter Pascal Affi N’Guessan, président du Fpi (principal parti d’opposition). Il aurait instruit son ministre, Coulibaly Gnénéma, il y a quelques jours à cet effet, afin qu’il prenne toutes les dispositions nécessaires pour faire «taire»M. Affi. Dont les critiques et les déclarations lors de ses différentes tournées politiques à l’intérieur du pays sont jugées «séditieuses» par l’actuel chef de l’Etat. Les chefs d’accusation que prépare le régime Ouattara contre le président du Fpi sont les suivants : «Incitation à l’atteinte à la sûreté de l’Etat et troubles à l’ordre public». Au dire de notre source, cette arrestation pourrait se faire au cours de la prochaine tournée politique d’Affi N’Guessan. «La décision est prise. Il s’agit maintenant d’attendre le moment jugé propice pour procéder à l’arrestation du président du Fpi», précise la source.
Toutefois, ajoute la source, cette décision de M. Ouattara ne fait pas l’unanimité au sein de son régime. Si certains de ses proches collaborateurs sont d’accord pour que M. Affi soit arrêté, d’autres par contre estiment que cet acte pourrait cri sper davant age l’atmosphère sociopolitique. «Ces derniers pensent qu’il faut donner une chance aux pourparlers entre le gouvernement et le Fpi qui se sont ouverts avec le Premier ministre Daniel Kablan Duncan et vont se poursuivre avec l’ex-Premier ministre et ministre d’Etat, Jeannot Ahoussou-Kouadio». Concernant justement ces pourparlers, la rencontre entre le Fpi et l’émissaire du Pouvoir, Ahoussou-Kouadio, prévue pour ce mardi a été reportée à une date ultérieure. Quel profit Ouattara tire-t-il de l’arrestation et du musellement de ses opposants ? Assurément, beaucoup d’intérêts puisque depuis le 11 avril 2011, les Ivoiriens vivent sous une dictature où la liberté d’expression, de presse etc. constitue une chimère. Les partis d’opposition sont interdits de rassemblement et tous leurs meetings sont saccagés par les milices armées proches du Pouvoir. Alors qu’hier, sous Laurent Gbagbo, l’opposition dont le Rdr, parti d’Alassane Dramane Ouattara, avait droit à la parole, aux meetings etc. Les médias d’Etat lui étaient ouverts. Même la rébellion armée n’était pas frappée d’ostracisme. M. Ouattara, non seulement avait déclaré qu’il n’attendrait pas cinq ans avant de prendre le pouvoir, mais avait même menacé de «mélanger le pays»lors d’un meeting en 2001 dans le nord du pays. Il n’avait pas été inquiété outre mesure par le régime Gbagbo qui l’avait laissé poursuivre ses activités politiques. Une manière de faire comprendre à tous que même s’il n’est pas d’accord avec les propos séditieux du président du Rdr, Gbagbo ne pouvait pas le mettre aux arrêts parce que la liberté d’expression est consacrée par la loi fondamentale ivoirienne.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
Notre Voie
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