Le FPI aboie, le CPD avance !
La 15eme rencontre entre le gouvernement et les 11 partis politiques de l’opposition ivoirienne a eu lieu hier, jeudi 9 janvier 2014 au Bat C de la Primature à Abidjan.
Ont participé côté gouvernement, entre autres, l’ex Premier ministre Ahoussou Jeannot, les ministres Hamed Bakayoko, Mabri Toikeuse, Aly Coulibaly, Affoussy Bamba, Koffi koffi et côté opposition, Fologo, Mamadou koulibaly, Gervais Coulibaly, Kabran Appia, Mel Eg Théodore, Danielle Boni Claverie, Henriette Lagou, Coulibaly Climanlo Jérôme ect. Le PIT y était représenté pour la première fois. Invité à y prendre part, le FPI de Pascal Affi Nguessan a botté en touche cette énième main tendue du gouvernement qui bénéficiait cette fois de la caution de la quasi-totalité des partis d’opposition. Se braquant sur sa position : Etats généraux de la République ou la bagarre ! Hein ? Même en 2014 ? Nous étions en 1990, au lendemain de l’acquisition du multipartisme. Une lutte certes incarnée par Laurent Gbagbo et le FPI mais non sans l’apport des autres partis de gauche d’alors tels, l’USD de Zadi Zaourou, le PIT de Francis Wodié ou encore le PPS de Bamba Moriféré. Au partage du gâteau, le FPI n’est-il pas allé d’arrogance au mépris ? Qui ne se souvient pas de la fameuse phrase des frontistes d’alors : « Le FPI est le fleuve. Toutes les rivières doivent y converger ». Fin de citation. 24 ans après, Affi Nguessan et ses camarades récidivent. Traitant plus de 11 formations politiques de « petits partis » !
A ce niveau, une précision s’impose :
Pour espérer gagner les élections présidentielles de novembre 2010, le président Laurent Gbagbo a dû ratisser au-delà du FPI. Ce qui donna naissance à la LMP (La majorité présidentielle). Et on le voit, ce sont les mêmes partis et leaders politiques qui composent aujourd’hui le CPD qui formèrent la LMP. Et si on s’en tient au résultat reconnu par la communauté internationale qui donne au candidat Laurent Gbagbo 46% des votes, il n’est pas sûr que ce soit le FPI seul qui revendiquerait ce score. Leçon à retenir. Sauf cataclysme, le FPI qui souhaite faire cavalier seul, tant pour le dialogue que pour les élections à venir ne sera pas capable d’atteindre ce score en 2015. Deuxième leçon à retenir. Aujourd’hui, ce n’est pas la masse qui détermine la politique d’une nation. C’est malheureusement une minorité d’intellectuels. C’est cette fine partie du peuple qui s’assoit et réfléchit sur l’action gouvernementale. Ainsi dit, on comprend mal l’arrogance du FPI dont les membres toutes professions confondues sont loin d’égaler d’imminentes personnalités qui composent la crème du CPD. Affi Nguessan, en tournant dos au CNRD et au CPD signe ici la mort certaine du parti de Laurent Gbagbo. Et donc la mort politique de Laurent Gbagbo lui-même. A cette allure, on continuerait de se poser la question de pour qui roule réellement le sieur Affi Nguessan ? Et quand nous publions un papier qui appelle à la vigilance du FPI afin que celui-ci prenne des décisions idoines, un article dans lequel nous rappelions tout simplement que Ouattara qui n’est pas éligible constitutionnellement parlant pourrait modifier notre loi fondamentale dans les mois à venir ou bien jouer sur les revendications du FPI pour demander un report des prochaines échéances électorales (au nom de la cohésion et de la paix sociale), il était pour nous une indication au FPI afin que celui-ci prenne des décisions courages mais dépourvues d’hypocrisie et de malice.
Finalement, nous constatons que Affi Nguessan, comme le dit Amadou Soumahoro du RDR, n’a rien appris. En prenant la lettre de notre publication sans en associer l’esprit, le FPI tente ici de distraire le peuple de Côte d’Ivoire en ressortant des cendres de milliers de morts, la question de la nationalité de Alassane Ouattara. Une question qui a conduit la Côte d’Ivoire là où nous sommes aujourd’hui. Un pays en crise et sans repère. Un peuple sans son chef. Donc un peuple perdu.
En tout cas, le FPI peut continuer d’aboyer. Quant à la rencontre d’hier qui relance ici le vrai dialogue inter ivoirien, celle-ci s’apprête à mettre en œuvre les acquis des précédentes rencontres : La suite de la libération des prisonniers politiques, le statut des partis d’opposition, le financement des partis politiques, le dégèle des avoirs des pro-Gbagbo, la réinsertion des ex FDS dans l’armée ect…Il est annoncé un séminaire entre le gouvernement et l’opposition dans les mois à venir pour déterminer ensemble un vrai chronogramme en vue des élections de 2015. Aussi selon des informations en notre possession, il revient désormais au CPD, d’indiquer au gouvernement l’inventaire des partis politiques à financer ainsi que la liste des personnalités qui verront leurs avoirs dégelés.
Rappelons que le tout premier conclave entre le Gouvernement et les Partis Politiques de l’opposition s’est tenu à Grand Bassam les 27 et 28 avril 2012. C’est de là que les parties en présence ont convenu notamment de la mise en place du Cadre Permanent de Dialogue (CPD), «une plate-forme d’échanges, de réflexions, de propositions et d’actions en vue de l’amélioration des relations et de la consolidation de la confiance entre le Gouvernement et les Partis Politiques de l’opposition ».
C’était l’une des rares occasions après la sanglante crise postélectorale pour les Partis Politiques de l’Opposition de s’assoir autour d’une même table avec le nouveau pouvoir. A cette occasion ceux-ci ont clairement identifié des questions d’urgence que le Gouvernement s’est engagé à examiner. Il s’agit, entre autres :
-De la libération des prisonniers issus des rangs de l’Opposition ;
-Du retour des exilés ;
-De la libération des domiciles occupés et la restitution des biens confisqués ;
-De la suspension de l’exécution et l’annulation des mandats d’arrêt;
-Du dégel des avoirs ;
-De l’élaboration d’un statut de l’opposition et du financement des Partis Politiques ;
-De l’accès de tous aux medias d’Etat ;
-Du respect de la liberté d’expression et de manifestation ;
-Des questions électorales dont la recomposition de la Commission Electorale Indépendante (CEI);
-De la lutte contre l’impunité dans notre pays ;
-De la question du foncier etc
Enfin, après maintes négociations, les « petits partis » de l’opposition ont obtenu l’élargissement de certains de leurs camarades détenus dans les prisons du nord du pays dont le président du Front populaire ivoirien (Fpi, ex-parti au pouvoir), Pascal Affi N’guéssan et aussi l’adoption en conseil des ministres du projet de loi portant financements des partis politiques et bientôt le dégel des Avoirs et la réinsertions des ex FDS dans l’armée. En attendant les Etats généraux de la République !
Philippe Kouhon/ Diaspo Tv
Mail : pkouhon@gmail.com
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