Mise en demeure de démolition
La fin d’année 2013 n’a pas été annonciatrice d’excellentes nouvelles pour les habitants du quartier précaire de ‘’Washington’’ dans la commune de Cocody en face du Lycée technique d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Et pour cause, le 21 décembre 2013 le ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, à travers une mise en demeure de démolition et de déguerpissement, somme les occupants de la parcelle abritant le quartier dénommé ‘’Washington’’ de libérer les lieux sans délai. Selon le formulaire dudit ministère dont nous avons eu copie, «il a été donné au Ministère de constater que les populations continuent d’occuper la parcelle abritant le quartier dénommé ‘’Washington’’ sans titre, ni droits, malgré la mise en œuvre de la politique de recasement initiée par l’Etat depuis 1997. En conséquence, sommation vous est faite de libérer les lieux sans délai. Faute de quoi, sur instruction de Monsieur le Ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, l’Administration se chargera de démolir vos constructions et de vous déguerpir sous la surveillance des forces de l’ordre et, cela à vos frais ». Interrogé par nos services le lundi 6 janvier sur cette situation, M. Konimba Doumbia, chef du quartier reconnait les faits. Il assure que le comité de gestion de Washington Lycée technique Cocody, désire, au nom des populations, être relogé sur leur site de 11 hectares de Biabou II 2e tranche dans la commune d’Abobo. Site acquis et octroyé par l’Etat depuis 1997. M. Doumbia a rappelé que l’opération de relogement de Washington s’est déroulée du 10- 09-1997 au 10-10-1997 et a permis de reloger 850 familles dont 498 familles ivoiriennes. Cette opération a concerné le relogement des résidents de Washington sur la 1ère tranche de Biabou I (commune d’Abobo). « La 2ème Tranche de Biabou II nous était destinée nous qui sommes restés encore à Washington, ancien site. Nous avions été recensés et identifiés par le ministre du logement du cadre de vie et de l’environnement en 1997. Notre effectif avait été estimé à 450 familles dont 156 foyers ivoiriens. Le ministre Tiapani nous avait demandé de rester en place jusqu’à notre relogement à Biabou II. Mais le coup d’Etat de 1999 a mis fin à cette opération », indique-t-il. Ces populations demandent justice, car leurs droits sont confisqués depuis 1997. « Nous vivons un calvaire depuis la réception de la mise en demeure. Nous ne dormons plus à cause des cris d’alerte à des heures indues. Que le Président Ouattara ait pitié de nous et accélère notre recasement », a plaidé le chef Konimba Doumbia.
Olivier Guédé
L’Intelligent d’Abidjan
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