Côte d’Ivoire – guerre de succession et de clans au RDR (parti de Ouattara)

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Par Ouattara Abdoul Karim – L’Expression

A l’approche de l’élection présidentielle de 2015, les républicains ne sont pas à l’abri des convulsions internes que connaissent des formations politiques après leur arrivée aux affaires.

Depuis le congrès de février 2008 (le dernier) qui a reconduit Alassane Ouattara à sa tête, le Rassemblement des républicains (Rdr) ne pense plus, semble-t-il à renouveler ses organes. A la différence de son allié le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) qui depuis avril 2002 n’est allé en congrès qu’en octobre 2013. Le vieux parti a reconduit, Henri Konan Bédié à sa tête. Idem pour l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) qui a refait confiance le 20 décembre, à l’issue de ses assises, Mabri Toikeusse. Dans deux mois, en février, Anaky Kobenan n’aura certainement pas de mal à se faire réélire à la tête du Mouvement des Forces d’avenir (Mfa) lors de son congrès. Pour revenir à la rue Lepic, Alassane Ouattara, réélu à la tête du Rdr après le congrès de 2008 est devenu président de la République en 2010. Du coup, il ne peut plus prétendre diriger son parti d’origine, conformément à la Constitution. Depuis lors, sa succession taraude l’esprit des observateurs de la scène nationale. Le parti des républicains est le seul des quatre du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) qui n’avait pas évoqué jusqu’à hier, l’organisation d’un congrès. En effet, son secrétaire général a annoncé hier, au cours d’une conférence de presse, la tenue de son 3è congrès ordinaire

du Rdr avant 2015. Mais ces assises ne se tiendront pas avant la fin du premier semestre, a précisé Amadou Soumahoro. Malgré la bonne foi qu’on peut lui accorder, le leader de la Case n’a pas su donner la date de cette échéance avec précision. Démontrant la difficulté qu’il ya à organiser ce rendezvous considéré comme celui « de la vérité » avant les élections générales de 2015. En effet, 2014 est une année charnière au cours de laquelle tous les partis seront en ordre de bataille, en attendant les consultations nationales. Mais au pouvoir, le Rdr fait face-et c’est normalàdes convulsions internes. Surtout que les ambitions se font de plus en plus voir pour monter plus haut au sein de la machine du parti. Il est clair que les prétentions sont grandes après les efforts que les militants et cadres ont fournis depuis la création du « Vivre ensemble ». Si certains ont été récompensés, d’autres attendent encore-patiemment ou impatiemment- leur tour. Menaces sur la cohésion La tenue d’un congrès sera l’occasion pour les uns de tenter de franchir un pas, et pour les autres, de se faire une place au soleil. Il est indéniable qu’à quelques vingt mois de la présidentielle, les appétits s’aiguisent. Et si le Rdr prend le risque d’organiser une telle assise avant octobre 2015, il est sûr de subir de sérieuses brouilles. A la vérité, le vrai problème demeure la succession d’Alassane Ouattara à la rue Lepic. Certains pensent être mieux placés que les autres pour succéder au ‘’baobab’’ qui a su fédérer les énergies pour la conquête du pouvoir. De même, d’autres croient être plus aptes à diriger le secrétariat général. Pis, ils prient pour qu’Amadou Soumahoro ne soit pas à la hauteur de la tâche pour espérer être promus. La question de l’élection des secrétaires départementaux, élus en 2007 est également sur le tapis. Sept ans après, ils « gèrent » et personne n’ose parler d’élection les concernant. Il est vrai que parti au pouvoir comprend, qu’un besoin de restructuration s’impose. Mais les responsables, en fins manœuvriers, pèsent le pour et le contre de l’organisation d’un congrès à l’approche de consultations nationales aussi importantes que capitales pour leur avenir et celui de leur formation. Ainsi, ils comprennent qu’il est bien préférable de se passer de telles assises en sauvegardant la relative entente qui règne au sein de la famille. Plutôt que d’aller à un « rendez –vous » où le collectif sortira fragiliser. Pour éviter le clash généralisé, des responsables évoquent une convention qui devrait permettre tout simplement d’arrondir les angles et faire des recadrages. Le temps de calmer les ardeurs de ceux qui réclament à n’en point finir des assises. Cette démarche peut mettre les choses en ordre au sein du parti Orange. Vrai ou faux ? Les mois à venir nous situeront.

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