L’ancien chef des services de renseignement extérieur du Rwanda, Patrick Karegeya, opposant au président rwandais Paul Kagame, a été retrouvé mort dans un hôtel de Johannesburg, a indiqué jeudi 2 janvier la police sud-africaine. Une enquête pour meurtre a été ouverte.
Le corps de Patrick Karegeya, 53 ans, qui vivait en exil en Afrique du Sud depuis plusieurs années, a été retrouvé mercredi 1er janvier. « Les premiers éléments de l’enquête ont montré que son cou était enflé. Une serviette tachée de sang et une corde ont été trouvées dans le coffre de la chambre. Il est possible qu’il ait été étranglé », a précisé la police sud-africaine dans un communiqué.
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« IL A ÉTÉ ÉTRANGLÉ »
« L’opposition du Rwanda est très triste d’annoncer l’assassinat du colonel Patrick Karegeya à Johannesburg », avait indiqué dans la nuit son parti, le Congrès national du Rwanda (RNC). « Il a été étranglé par les agents du [président rwandais Paul] Kagame », a de son côté accusé Frank Ntwali, le président du RNC, précisant que M. Karegeya devait assister à un meeting de son parti dans cet hôtel du quartier des affaires de Johannesburg, où il a été retrouvé mort.
Longtemps proche de Paul Kagame, Patrick Karegeya était peu à peu entré en opposition au président rwandais. Il avait été rétrogradé au rang de porte-parole de l’armée, avant d’être arrêté et emprisonné, puis privé de son grade de colonel en 2006. Il avait fui le Rwanda pour l’Afrique du Sud l’année suivante.
Un autre dissident rwandais appartenant au RNC, actuellement en exil en Afrique du Sud, Faustin Kayumba Nyamwasa, a subi deux tentatives d’assassinat en juin 2010. Selon le RNC, les enquêteurs ont trouvé « des preuves accablantes de l’implication d’agents de renseignement rwandais dans ces tentatives » de meurtre. Le Rwanda a vigoureusement nié toute implication dans ces affaires.
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