Entretien réalisé par Fofana Ali source: L’Expression
Le palais des Congrès de l’hôtel Ivoire Sofitel abrite ce soir à partir de 20h, la 15ème Nuit de la communication, Soirée des Ebony. À quelques heures de l’événement, le président de l’Unjci, Traoré Moussa dit «MT» parle.
Cette édition 2013 des Ebony est annoncée comme celle de la maturité. Qu’est ce qui fera la différence au niveau de l’organisation et de l’attribution des prix ? J’aimerais rappeler qu’un comité d’organisation est à pied d’œuvre depuis plusieurs mois pour réduire les ratés des précédentes éditions. Nous avons également pris les dispositions à notre niveau pour qu’au cours de la cérémonie l’aspect didactique soit véritablement mis en avant. Nous avons réduit l’aspect festif. Il est vrai que les journalistes ont réclamé le dîner-gala cette année. Ce n’était pas ma volonté. Aujourd’hui les faits me donnent raison car presque tous les journalistes de Côte d’Ivoire m’appellent pour avoir un carton d’invitation pour la soirée. Or lorsqu’on rentre dans la formule du dîner gala, on ne peut pas distribuer plus de 400 cartons d’invitation. Mais le problème est que si ces 400 membres de l’Unjci viennent accompagnés de leurs épouses, nous nous retrouvons déjà à 800 personnes. C’est pourquoi, j’étais contre l’idée du dîner-gala. Car je voulais permettre à tous les journalistes de se retrouver dans la salle. Au niveau du prix, nous avons fait
venir des sommités mondiales de la presse pour que les journalistes ivoiriens puissent se frotter à ces personnalités et copier certaines valeurs et modèles. Mais comme je l’ai dit tantôt, c’est veritablement l’aspect didactique que nous allons mettre au devant de cette soirée.
Confirmez-vous que de nombreux journalistes n’auront pas accès à la salle ?
Nous sommes véritablement coincés. Car sur les 650 membres de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, nous avons demandé à 400 journalistes à jour de leur cotisation de retirer une carte d’invitation à la maison de la presse. Ce qui a été fait. Nous devons également compter la part de nos partenaires, notamment le groupe Nsia, Air France et les autres sponsors de la soirée. L’année dernière, nous avons permis à tout le monde de participer à la soirée. Cette année, c’est seulement 400 journalistes qui auront le privilège d’être dans la salle. Je crois que l’année prochaine, nous allons nous asseoir pour tirer les conséquences et prendre de nouvelles dispositions.
Les candidats aux prix Ebony ont été invités à déposer leurs productions auprès du jury permanent comme par le passé. N’est ce pas une régression au niveau de l’attribution du prix ?
Non. Le prix Ebony ne régresse pas. A la vérité, aucun prix décerné à un journaliste à travers le monde ne se fait sans que ce dernier n’ait déposé sa candidature ou ses productions. Nous avons souhaité, comme notre rôle n’est pas seulement de primer, amené la presse ivoirienne vers l’excellence. Nous avons décidé de mettre en place un jury permanent chargé de lire tous les journaux sur toute l’année. Cependant, nous demandons aux journalistes, qui estiment qu’ils ont des productions capables de remporter le prix, de venir les déposer auprès du jury permanent. Nous avons constaté plus tard que tous les postulants déposaient des articles qui étaient déjà aux mains du jury permanent.
Comment l’Unjci comptet-elle s’y prendre pour assurer le bon fonctionnement du jury permanent ?
Le président du jury permanent, César Etou, a affirmé que si son équipe doit fonctionner de façon permanente, il faut 52 millions de F cfa. L’Unjci n’a pas les moyens de mettre cette somme à la disposition du jury permanent. C’est pourquoi, nous attendons le dernier trimestre pour mettre ce jury au travail. Et même cette formule coute extrêmement cher à l’union car il faut acheter tous les journaux, le matériel d’enregistrement et de visionnage des bandes des radios et de la télévision.
Louis Dreyfus, Directeur du journal français «Le Monde» et le président de la Fédération internationale des journalistes sont les invités spéciaux de cette soirée. Pourquoi le choix de ces deux personnalités ?
Beaucoup de mes collaborateurs et des journalistes n’ont pas cru à l’annonce de l’arrivée de Louis Dreyfus à Abidjan pour la soirée des Ebony. Et pourtant en plus du patron de «Le Monde», un Bureau exécutif de l’union avait voulu inviter le directeur du «Washington post». Ces deux quotidiens sont des références pour moi. Louis Dreyfus est là. Et nous devons, si les dieux sont avec nous, accueillir ce vendredi ou demain (Ndlr : Aujourd’hui), le président de la Fédération internationale des journalistes. Ce dernier a enregistré une perturbation majeure au niveau de son agenda. Mais nous espérons toujours l’avoir avant le début de la soirée. Donc, l’Unjci place la barre haut pour le choix de ses invités. Nous sommes déjà en train de plancher sur les invités spéciaux des Ebony 2014. Car nous travaillons pour les journalistes de Côte d’Ivoire.
L’action d’assainissement du Cnp, avec la suppression de plusieurs journaux, a-t-elle eu un impact sur le prix Ebony 2013 ?
Je pense que le Conseil national de la presse n’a pas encore travaillé sur la qualité des productions. Il a simplement demandé aux entreprises de presse d’être en règle vis à vis de la loi. …
Mais cette action a certainement eu des conséquences sur les productions des futurs candidats aux prix Ebony ?
Il faut que le Cnp aille plus loin. Mon souhait est que le Conseil passe à une autre phase qui consiste à l’amélioration des conditions de travail des journalistes. Il s’agit essentiellement de l’application de la convention collective. C’est ce que tous les journalistes attendent de la part du Cnp. Si l’organe de régulation avait durci le ton pour l’application de cette convention, j’aurais pu conclure que ce travail a eu un impact sur les productions. Si la convention collective est appliquée cela peut avoir un impact sur la production des journalistes, donc sur le niveau du prix
Ebony
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