Côte d’Ivoire le parti communiste révolutionnaire dénonce le viol des Libertés démocratiques

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Positions du parti Communiste révolutionnaire sur la question des libertés en Côte d’Ivoire

Mesdames et Messieurs les journalistes, chers amis,
Merci d’avoir répondu nombreux à notre invitation.

Nous vous invitons ce jour pour échanger avec vous sur un thème qui nous préoccupe qui ne vous laisse certainement pas indifférents, vous les femmes et hommes des medias et qui ne peut laisser indifférents aucun parti politique ni aucune personne soucieuse du devenir de notre pays. Il s’agit de la question des libertés et de l’attitude des tenants du pouvoir face à cette question fondamentale.

Le constat que notre parti fait actuellement c’est que les entraves aux libertés se multiplient dans l’indifférence du gouvernement. Certains d’entre vous ont été témoins oculaires des attaques contre une conférence publique de notre parti le samedi 21 décembre 2013 au foyer des jeunes d’Adjouffou dans la commune de Port-Bouet. Des dizaines de personnes menaçantes ont interrompu notre manifestation au motif que toute critique contre le président de la république et son gouvernement leur est inacceptable, qu’elles sont prêtes à molester et même à mettre à mort tous ceux qui oseraient ces genres de critiques. Ces personnes dont certaines portaient la tenue des forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont indiqué qu’elles sont prêtes à défendre « leur pouvoir » par tous les moyens.

La menace était telle que les agents de police commis à la protection de notre manifestation se sont trouvés impuissants et nous avons été dans l’impossibilité de poursuivre notre manifestation.

Cet épisode vient s’ajouter aux tracasseries que nous avons connues depuis le 5 décembre 2013 avec le refus de la télévision et de la radio publiques de diffuser les spots que nous avons payés pour annoncer nos manifestations de Yopougon, d’Adjamé.et de Port-Bouet.

Les agissements de ces personnes qui affirmaient haut et fort défendre le pouvoir en place contre toute critique, dont certaines affirmaient être sur les lieux à la demande du gouvernement ou de leur parti politique rappellent ceux qui ont conduit à des agressions contre les meetings du Front Populaire Ivoirien à Yopougon le 21 janvier 2013 et à Oumé le 5 novembre 2013. Ces agressions ont occasionné des blessés et des dégâts matériels. Les résultats des enquêtes promises par le gouvernement suite aux violences lors de la manifestation du FPI à Yopougon sont toujours attendus.

Oui le gouvernement a l’obligation de diligenter des enquêtes car il est impossible de s’en tenir aux dénégations de certains dirigeants du Rassemblement des Républicains (RDR) qui tentent de cacher le soleil avec la main. Je rappelle que suite à la mise en cause de militants du RDR par les responsables du FPI après les violences au meeting de Oumé, voici la réaction du porte-parole principal du RDR, Joël Nguessan : « C’est de la pure invention. Nos frères du FPI se caractérisent par des informations fabriquées. Ont-ils mené une enquête ? Ont-ils vu ces personnes avec des cartes RDR ? ». Le porte parole du RDR poursuit ses dénégations en indiquant : « il ne faut pas narguer les victimes de la crise postélectorale ». Cette prise de position du porte parole principal du RDR comporte à la fois la négation et un aveux. Et puis, si le gouvernement et le RDR estiment qu’une enquête est nécessaire pour confondre des personnes qui opèrent à visage découvert, alors qu’il le fasse et avec diligence. La réaction de Joël Nguessan nous donne à penser qu’il invite les présumés victimes à se faire justice.

Le porte parole principal du RDR est certainement bien placé pour savoir que ce sont ces genres de prises de positions qui ont précipité la Côte d’Ivoire dans l’abime d’où elle peine à sortir. Des personnes ont relevé depuis les débuts le caractère dangereux de la fameuse thèse de l’ivoirité et se sont continuellement plaints des désagréments que cette thèse leur causait. Les concepteurs de la thèse s’étaient toujours réfugiés derrière l’argument du genre : « la thèse est bonne, il y a seulement des personnes qui l’ont galvaudée ». Les galvaudeurs n’ont jamais été inquiétés. Conséquences : un coup d’Etat en 1999, une rébellion en 2002 et une guerre postélectorale en 2011 ont sanctionné ce mépris. Il faut donc éviter de jouer avec les leçons de l’histoire.

Alors, le PCRCI estime que le gouvernement et les partis qui le soutiennent ont intérêt à ouvrir les yeux sur les agissements de leurs partisans. Ceux qui interviennent avec arrogance et menace y compris de mort pour interrompre des manifestations organisées en toute légalité sont certainement des citoyens protégés, d’autant plus qu’ils affirment ne pas craindre une arrestation par les forces de sécurité. Il est encore temps de mettre fin à ce type de pratiques qui jurent avec les dispositions constitutionnelles et légales en matière de libertés publiques.

L’argument de la nécessité de la réconciliation qui rimerait avec le bâillonnement des libertés ne peut convaincre le PCRCI ni emporter son adhésion. C’est l’ensemble du peuple ivoirien et des personnes vivant en Côte d’Ivoire qui sont les victimes des événements sociopolitiques vécus depuis au moins une décennie. Les douleurs sont identiques, il n’y a pas de grande douleur et de petite douleur. Il n’y a pas de personnes qui ont plus souffert que d’autres.

Pour nous, la réconciliation ne peut advenir sans la liberté d’expression permettant aux victimes d’exprimer leur douleur, de se donner des nouvelles raisons de vivre dans un pays démocratique.

Face aux périls qui avancent à grands pas, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) tire la sonnette d’alarme et invite les forces politiques et les personnalités éprises de liberté, les organisations de défense des droits de l’homme à se serrer les coudes pour éviter d’être écraser une à une.

Fait à Abidjan, le 24 décembre 2013.
Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire

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