Côte d’Ivoire – Eau et electricité, SOS pour des communes d’Abidjan

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Abobo

PAR MATHIEU SOHOU OULAI (*)

Nous nous désolons de constaterqu’il semble que pour se faire entendre dans ce pays, il faut avoir une grande capacité de nuisance et hurler plus haut que le loup. Depuis plus d’une semaine, voire deux ou trois dans certains quartiers, les populations de la C o m m u n e d’Anyama, commune du District d’Abidjan, sont privées d’eau. Un spectacle désolant Le spectacle désolant et surréaliste qui est donné à voir, c’est celui des habitants de cette ‘’cité des colas’’, bassine sur la tête, allant dans tous les sens, à la recherche de puits, autant dire à la quête de la goutte d’eau qui sauve. Ceux qui avaient encore quelques réserves du précieux liquide sont à bout de souffle aujourd’hui. Et cela semble n’émouvoir personne jusqu’à présent. Les premiers responsables de la société de distribution de l’eau ne proposent pas de solution durable à cette pénurie et, plus grave, ne communiquent pas sur la situation. Qui, du reste, est récurrente ces derniers temps, surtout dans les cités dortoirs et les banlieues d’Abidjan (Yopougon, Abobo, Anyama, etc.). Nous nous posons la question de savoir comment pareille déconvenue aurait été traitée, s’il s’était agi de la distinguée commune de Cocody, privée d’eau pendant une ou deux journées entières. Les autres, contrairement aux uns, n’ont-ils pas le droit, eux aussi, de mener une vie décente ?

Le plus triste, c’est que cela fait prospérer l’idée que pour se faire entendre, il faut poser des actions d’éclat avec conséquences dommageables pour que tous les projecteurs soient braqués sur ce drame qui est vécu au quotidien par des populations. On attend sans doute que le Président de la République (encore) vienne trouver une solution à ce problème qui perdure. Des faits et situations de ce genre sont vécus régulièrement dans nos sociétés et cela, dans plusieurs secteurs d’activité. Est-il nécessaire d’en arriver à des extrémités pour qu’un problème social soit résolu ? Pourquoi des dirigeants laissent-ils les situations atteindre leur stade de pourrissement avant d’agir ? Pourquoi n’ontils pas une vision anticipatrice des choses ? Comme on le voit, la noble ambition du président de la République de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 passe d’abord et avant tout par une reconversion de nos mentalités. En effet, bien plus que les routes, les autoroutes et autres infrastructures de base qui sont construites et dont l’utilité n’est pas à démontrer, le plus grand chantier à ouvrir est celui de la reconstruction de nos mentalités qui font tant mal à notre société. Réformer les mentalités. Il nous faut, en réalité, des architectes de l’esprit, capables de nous bâtir des consciences neuves en vue d’atteindre l’émergence voulue. Car le véritable indicateur qui devra nous permettre d’apprécier notre statut de pays émergent, ce sera nos comportements et attitudes. La tâche, nous en convenons, ne sera pas facile, car le gros œuvre dans cette singulière construction ou reconstruction (c’est selon) se trouve au niveau des élites, des cadres, à qui sont confiées d’importantes responsabilités et qui en ont très peu conscience. Mais il va falloir bien commencer un jour pour espérer réussir le challenge. A moins que ce ne soit encore l’une de nos “nègreries ’’!

(*) ENSEIGNANT MBA SPÉCIALISÉ EN MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES

In Fraternité Matin

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