Le Front populaire ivoirien (Fpi) est il désorienté par le changement de cap opéré par le président de la république, Alassane Ouattara ? La libération récente de Pascal Affi N’guessan et des principaux dirigeants du Fpi, les récentes dispositions prises par le ministre de l’Intérieur pour faciliter le retour en Côte d’Ivoire des exilés civils et militaires trahissent elles ou contrarient elles les vrais objectifs du Fpi ? Comment comprendre alors cet ultimatum et les propos d’une violence singulière, pour ne pas parler de propos orduriers débités par le président des jeunes du Fpi dans une interview que nous avons publiée, hier ?
Les réactions des lecteurs ont été très nombreuses. Les Ivoiriens se demandent comment nous avons pu publier cette interview qui, à leur sens, n’en est pas une car, les propos de M. Koua Justin sont si «laids t répugnants» qu’ils ont du mal à admettre qu’un homme qui n’a pas quelque chose derrière la tête puisse les tenir même en off ou dans une conversation à huis
clos. «Traiter le Rdr de parti de barbares, d’usine de torture, c’est absolument sidérant et choquant dans un contexte où tout le monde est censé rechercher la paix et la réconciliation nationale après la dure crise que le pays a traversée», regrette un lecteur très ému. Pour lui comme pour la majorité des Ivoiriens qui nous ont joint par téléphone, hier, il y a lieu de passer au scanner cette sortie musclée du président des jeunes du Fpi qui traduit là les sentiments profonds qui animent en réalité les responsables du Fpi. «Koua Justin vient de trahir peut être un secret car, c’est ce qu’ils se disent dans leurs salons n privé qu’il a involontairement dévoilé sur la place publique. Traduisant ainsi le véritable état d’esprit des cadres du Fpi qui ont un partage un grand rêve, celui de voir Alassane Ouattara être éjecté du pouvoir quels que soient les moyens», fait observer un lecteur. On en vient à se demander si le Fpi est réellement heureux quand le président Ouattara multiplie les actes d’apaisement pour déblayer le chemin vers la réconciliation nationale. En effet, après avoir consenti à la libération de Affi N’guessan et des autres ténors du Fpi, le chef de l’état était en droit d’attendre que ces derniers mettent à contribution leurs militants pour que tous les Ivoiriens avancent sereinement sur le chemin de la réconciliation. Mais grande fut sa surprise, Alassane Ouattara a été payé en monnaie de singe par Affi N’guessan qui s’est mis à parcourir tout le territoire pour chauffer à blanc ses militants.
Pour autant, le chef de l’état ne s’est pas laissé gagner par le découragement. Au cours de sa visite dans le Bélier, il lance des appels au Fpi, lui ouvre ses bras et les portes de son gouvernement. Là encore, le Fpi est incapable de jouer la carte de l’élégance politique. Il boude, repousse l’offre. Le ministre de l’Intérieur prend le relais. Au cours d’une rencontre avec le ministre Amani N’guessan, mandaté par son parti, Hamed Bakayoko prend de gros engagements comme s’il avait à cœur de dérouler le tapis rouge à tous les exilés pro Gbagbo. Le ministre de l’Intérieur est allé jusqu’à promettre que la justice n’allait pas les inquiéter et qu’ils pouvaient rentrer à la maison. Une fois de plus, l’on a pensé que cette ouverture ferait avancer les choses. Que nenni ! Damana Pickass donne le ton sur les réseaux sociaux en parlant de « prétendu accord » entre le Fpi et le gouvernement sur sa page facebook. Koua Justin, depuis Abidjan, crache du feu. tout se passe comme si le Fpi réclame une chose, mais veut, en réalité, le contraire. Il veut la réconciliation, mais pose des préalables ; il veut le dialogue, mais refuse le cadre de dialogue fixé par le gouvernement ; il veut le retour des exilés, mais tombe en transe, parle d’un traquenard que le régime veut tendre aux exilés quand on lève tous les obstacles qui, dit on, empêchaient le retour serein de ces exilés ? En réalité, le Fpi a peur de ce changement de cap. Quand Ouattara joue à fond la carte de l’apaisement, le Fpi semble désorienté. Car, pour les ultras du Fpi, il ne serait pas bon que tous les exilés rentrent en Côte d’Ivoire. Ce serait une victoire pour Ouattara, à leurs yeux. tout comme rentrer au gouvernement ou se remettre dans le jeu politique. Le Fpi se sent à l’aise dans la peau de revendicateur : son objectif, détourner le gouvernement de l’essentiel, à savoir, le développement. Aussi, est-il permis de croire que même si le miracle se produisait, et que Gbagbo, Simone, Blé Goudé et tous les autres étaient libérés, le Fpi trouvera toujours et encore des alibis pour retarder le train de la paix.
Akwaba Saint Claver
Le Nouveau Réveil
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