En Centrafrique l’intervention des militaires français ne change pas la donne

French President Hollande speaks with French soldiers after he paid tribute to two French soldiers who were killed overnight, in Bangui

Selon Amnesty international, les dernières violences interreligieuses en République centrafricaine ont fait près d’un millier de morts depuis le 5 décembre. La communauté internationale est interpellée pour agir.

Dans son rapport publié ce jeudi, l’ONG de défense des droits humains, Amnesty international, affirme que les tueries continuent en Centrafrique, malgré l’intervention des soldats français. Alors que le dernier bilan de l’ONU parle de 600 morts, dont 450 à Bangui, depuis le début des violences en Centrafrique, Amnesty international annonce qu’un millier de centrafricains ont été tués en moins d’un mois de violences. En effet, « la plupart des victimes ont été tuées lors de représailles de l’ex-rébellion Séléka dans la capitale, mais également dans les atrocités des milices d’autodéfense villageoises en province, plus particulièrement dans la région de Bossangoa au nord-ouest de la Centrafrique », publie l’ONG.

Christian Mukosa, un spécialiste de la Centrafrique à Amnesty International déclare à ce propos, « les recherches approfondies que nous avons menées sur le terrain en République centrafricaine ces deux dernières semaines ne laissent aucun doute quant au fait que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont perpétrés par toutes les parties au conflit ». Pour sa part, Susanna Flood, directrice du programme Médias d’Amnesty International, écrit dans un compte rendu que « tous les magasins et les petits commerces sont fermés.

Personne ne va travailler ou suivre des cours. Seuls quelques hôpitaux sont encore ouverts… Nous avons parlé à des gens qui se sentent plus en sécurité … ».

Pour Amnesty International, la communauté internationale doit agir en urgence pour sauver la Centrafrique. Près de 1.600 militaires français sont actuellement déployés en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris.

Par ailleurs, l’ONG critique la lenteur des procédures pour la composition et le déploiement d’une force de l’Union Africaine. Cette dernière avait promis l’envoi d’une nouvelle force de maintien de paix forte d’un maximum de 6 000 hommes pour le 19 décembre. Récemment, l’ONU a lancé un cri d’alarme, 1,3 million de personnes ont besoin d’une aide alimentaire en République centrafricaine.

S.T
Lesafriques.com

Manifestation anti-française à Bangui

Par Le Figaro.fr avec AFP

Plusieurs milliers de musulmans, sympathisants de l’ex-rébellion Séléka, ont manifesté dimanche à Bangui contre l’opération militaire française Sangaris, après la mort le matin même de trois combattants Séléka dans un accrochage avec des soldats français lors d’une opération de désarmement.

Dans l’après-midi, les manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville de la capitale centrafricaine et ont ensuite marché pacifiquement sur une grande avenue vers le quartier musulman PK5. La marche s’est déroulée sans incident. « Non à la France », « Hollande criminel! », scandaient notamment les protestataires, qui entendaient dénoncer « la partialité » des militaires français déployés depuis début décembre en République centrafricaine, où ils tentent de mettre fin à des violences interreligieuses à grande échelle.

Incidents

Dimanche matin, trois combattants Séléka avaient été tués dans un accrochage avec des soldats français, au cours d’une opération de désarmement des groupes armés dans un quartier nord de la ville, selon des sources concordantes. L’état-major français a refusé de s’exprimer sur le sujet jusqu’à présent. L’incident avait provoqué une première manifestation de quelques dizaines de personnes, des sympathisants de l’ex-Séléka qui avaient bloqué une grande avenue allant à l’aéroport avant d’être dispersés par des policiers congolais de la force africaine en Centrafrique (Misca).

Près de 1600 soldats français sont déployés en RCA, dont un millier à Bangui, dans le cadre de l’opération Sangaris, déclenchée le 5 décembre au plus fort d’une vague de violences entre chrétiens et musulmans qui a fait près d’un millier de morts.

Les militaires français tentent depuis lors de désarmer les belligérants. Ils ont neutralisé en priorité les combattants de l’ex-Séléka, aujourd’hui pour la plupart désarmés et cantonnés.

Privés de la protection de ces Séléka dans la rue, de nombreux musulmans sont furieux de l’action des soldats français, s’estimant laissés à la merci des atrocités des milices chrétiennes « anti-balaka » et des exactions des chrétiens, très majoritaires dans la capitale.

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