Côte d’Ivoire – 3 morts à Duekoué dans un grave accident de la route

Archices image
Archices image

Trois hommes sont morts vendredi dernier tués sur le coup, quand le véhicule dans lequel ils avaient pris place s’est retrouvé sous un vieux car en panne stationné en bordure de la voie, à 6 km de la ville de Duékoué en provenance de Daloa. Le car était certes mal stationné, mais les occupants du véhicule roulaient à vive allure. Selon des témoins, la violence du choc a littéralement broyé la voiture «personnelle». Ironie du sort, l’un des hommes tués, laisse une veuve qui venait de donner naissance par césarienne à un nourrisson, trois jours à peine avant l’accident.

Par Pékoula Gustave

La sécurité routière en question face à l’incivisme et à l’irresponsabilité

Par Mamadou Cissé | LIDER | 20 décembre 2013

La route a, une fois de plus, été meurtrière en Côte d’Ivoire. En l’espace de quelques jours, ce sont près de 50 personnes qui sont décédées dans des accidents de circulation. LIDER présente ses plus profondes condoléances aux familles des trop nombreuses victimes et exprime sa compassion aux blessés, leur souhaitant un prompt rétablissement.

Selon les statistiques officielles rendues publiques par le ministère des transports lors de la célébration de la journée africaine de la sécurité routière, 6 000 accidents de la route sont enregistrés par an en Côte d’Ivoire, avec 600 personnes tuées et 11 000 autres blessées, soit 40% de piétons dont 50% d’enfants. Des chiffres effarants, mais pour lesquels il est aisé de trouver des explications.

Des sommes dédiées à la sécurisation routière ont été gaspillées ou détournées par les régimes successifs dans notre pays, mettant ainsi en danger la vie humaine. Des autoroutes sont construites, sans le moindre dispositif de secours d’urgence. Pas d’ambulance. Pas de pompiers. Pas de moyens d’intervention rapide. Pas de médecins. Des hôpitaux sans équipements et sans moyens pour soigner les blessés.

Il faut également remarquer que nos automobilistes ne savent pas non plus conduire. Nous les affrontons tous les jours à Abidjan. Le permis de conduire pour beaucoup est un permis de chasse à l’homme. Résultat: insécurité routière. Les permis sont achetés alors que l’apprentissage n’est pas fait. Les voitures sont mal assurées, la visite technique est complètement corrompue, à l’image du pays. Tout cela concoure à rendre la route, le voyage dangereux en Côte d’Ivoire. Cette hécatombe meurtrière est l’un des effets pervers de la corruption, de l’incivisme et de l’inconscience que nous tolérons si souvent et qui nous rattrapent toujours, d’une façon ou d’une autre.

LIDER regrette l’irresponsabilité collective, l’ignorance coupable des uns, la cupidité destructrice des autres qui assombrissent toujours plus le quotidien des populations : des routes impraticables, des autoroutes sans infrastructures de secours, des immeubles au Plateau sans moyens d’éteindre un incendie qui se déclencherait au 10ième étage, des universités sans laboratoires ni bibliothèques, un peuple sans droits, des opposants sans statut, des juges sans justice, un président de la République sans serment, un État sans droit…

LIDER a identifié la nécessité d’entreprendre des actions dans trois domaines pour mettre fin à ce carnage routier : La sensibilisation de la population, le comportement des usagers de la route et la sécurité des véhicules et de l’infrastructure routière. Dans ce cadre, nous proposons une série de réformes et de mesures, dont :

Des mesures préventives : renforcement des capacités des moniteurs d’auto-écoles, extension du réseau de radars de contrôles sur l’ensemble du territoire, introduction d’amendes dissuasives pour les infractions au code de la route, notamment les excès de vitesse, création de stations ou unités mobiles d’éthylomètres, vulgarisation de l’usage des éthylotests, campagnes de sensibilisation à la sécurité routière, renforcement de l’éducation routière à l’école.

Des mesures répressives en cas de délits graves et de non respect des règles en vigueur : Afin de combattre la corruption qui sévit lors de la visite technique, il est impératif de sanctionner et de poursuivre en justice toutes les personnes qui autorisent la circulation de véhicules visiblement complètement inadaptés au transport routier. Egalement à implémenter : la confiscation du véhicule, le durcissement des peines en cas de délits de chauffard, la réévaluation obligatoire de l’aptitude à conduire, la prolongation de la durée de retrait du permis, l’obligation de suivre des cours d’éducation routière pour les conducteurs fautifs, la lutte contre le racket etc.

Des mesures d’infrastructures, qui passent par l’amélioration de la praticabilité du réseau routier, notamment à l’intérieur du pays, ainsi que la mise en place d’infrastructures de secours opérantes. Le gouvernement investit dans l’amélioration de quelques infrastructures routières, qui avaient été négligées du fait de la rébellion qui a plongé le pays dans une crise profonde et entraîné une déliquescence des valeurs. C’est un début qu’il faut saluer, même si la qualité des travaux laisse à penser que ce ne sont pas les meilleures entreprises qui ont été retenues ou alors que le suivi et le contrôle des travaux n’ont pas été faits correctement par le ministère des Infrastructures.

Des mesures d’optimisation de la statistique des accidents : l’identification et la signalisation des endroits dangereux; la mise en place et l’exploitation de meilleures données sur les accidents.

Mamadou Cissé est le Délégué national LIDER à l’Emploi et à la Jeunesse

[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]

Commentaires Facebook