Mikhaïl Khodorkovsky le 22 décembre à Berlin.
Le Monde.fr avec AFP
Le plus célèbre opposant au président Vladimir Poutine, l’ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski, a annoncé dimanche 22 décembre qu’il s’était engagé à ne plus faire de politique, après sa libération surprise vendredi du camp de Russie où il était détenu depuis dix ans.
Lire l’interview de son fils : Pavel Khodorkovski : « J’ai retrouvé l’homme d’il y a dix ans »
« Je ne vais pas m’engager dans la politique et je ne vais pas me battre pour la restitution des actifs de [son ancien groupe pétrolier] Ioukos », a déclaré M. Khodorkovski dans un entretien publié dimanche par le magazine d’opposition The New Times. Il a également ajouté que le pouvoir moscovite voulait son départ de Russie, et qu’il ne rentrerait au pays que s’il était «sûr de pouvoir en repartir si besoin».
KHODORKOVSKI EST « LIBRE DE REVENIR EN RUSSIE »
Si la soudaineté de son départ pour Berlin – dès le lendemain de l’annonce de sa grâce –, avait déjà accrédité la thèse d’un exil forcé, un porte-parole de Vladimir Poutine avait démenti catégoriquement cette hypothèse. Khodorkovski est « libre de revenir en Russie. Absolument », avait assuré samedi le porte-parole, Dmitri Peskov.
« Les autorités [russes] peuvent dire en toute honnêteté qu’elles ne voulaient pas m’envoyer en exil et que c’est moi qui l’ai demandé. Mais, connaissant la réalité russe, on comprend parfaitement qu’elles voulaient que je quitte le pays. » Il reconnaît que son départ éclair a obéi à une mise en scène. « On n’aurait pas pu faire mieux si on avait voulu faire un film sur les années 70 et l’exil d’un dissident », souligne-t-il.
Il a en outre ajouté qu’il était toujours sous le coup d’une condamnation au civil dans son pays. « Du point de vue juridique ma condamnation au civil pour la première affaire n’est pas levée. Il s’agit d’une injonction à payer 550 millions de dollars, et selon la loi russe, cela donne la possibilité de ne pas m’autoriser à quitter le pays »
L’ex-première fortune de Russie devait donner une conférence de presse en début d’après-midi, à 13 heures. Un peu avant, il s’adressera à une poignée de journalistes russes. Pour ces deux rencontres avec la presse, il a choisi un lieu hautement symbolique, un musée consacré au mur de Berlin, près de Checkpoint Charlie, mythique point de passage entre l’ouest et l’est de la ville à l’époque du rideau de fer.
Samedi, M. Khodorkovski a retrouvé ses parents dans la capitale allemande, en particuliers sa mère, Marina, 79 ans, et dont l’état de santé inquiétant a motivé la demande de grâce qu’il avait formulée auprès du Président Poutine. Ce dernier, également soucieux d’améliorer son image auprès de l’Occident, à quelques semaines de Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, avait évoqué cette raison « humanitaire » lors de l’annonce de sa grâce, jeudi.
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