Le bureau de Mme Bensouda a accusé le Kenya de ne pas coopérer avec la CPI
Fatou Bensouda affirme ne plus avoir suffisamment de preuves après le retrait de deux témoins. Le président du Kenya est poursuivi pour crimes contre l’humanité commis suite l’élection présidentielle de décembre 2007.
L’accusation demande du temps pour compléter son dossier car deux témoins clés se sont désistés. Le premier parce qu’il n’est plus prêt à déposer devant la Cour. Le second parce qu’il aurait fourni de fausses preuves sur un point clé du dossier de l’accusation.
Il appartiendra bien sûr aux juges d’ordonner l’ajournement de l’affaire. Il y a peu de risque qu’ils s’y opposent, puisque la procureure Fatou Bensouda explique ne plus avoir de preuves suffisantes pour conduire un procès contre le président du Kenya.
La magistrate guanéenne se défend d’avoir céder à de quelconque pressions politiques et demande du temps. Mais il y a eu de chance que la Cour puisse un jour conduire un procès contre le chef de l’Etat kenyan.
Tout au long de l’enquête, la procureure avait dénoncé des intimidations sans précédent contre des témoins au Kenya. Un journaliste est même poursuivi par la Cour pour outrage. Mais il faut dire aussi qu’une fois encore, l’accusation démontre de la faiblesse de ses enquêtes.
De son côté et depuis son élection en mars dernier, le président kényan avait mobilisé l’Union africaine, le Conseil de sécurité de l’Onu et l’Assemblée des 122 Etats parties qui sont membres de la Cour, pour obtenir la suspension, voire l’annulation de son procès. Et on peut dire que ce que les diplomates lui ont refusé, et bien la Cour, pourrait, finalement, l’accepter.
BBC Afrique
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