L’heure est vraiment grave pour les greffiers de Côte d’Ivoire. Dans une unité d’actions, ils ont déserté hier, toutes les juridictions du pays. Motif, protester contre le pouvoir qui, selon eux, s’est engagé à les dépouiller d’un acquis qu’ils ont obtenu sous Gbagbo par ordonnance, après 11 ans de lutte acharnée.
A savoir, le statut particulier, qui améliore significativement leurs conditions de vie et de travail. «Le Garde des Sceaux, ministre de la justice, Gnénéma Coulibaly soutient que le président Gbagbo en 2008, a pris l’ordonnance dans des conditions contraignantes et qu’il va produire un autre texte à son goût qu’il pourra défendre à l’aise en conseil des ministres. C’est ce que nos camarades qui l’ont rencontré, nous ont rapporté. Mais Gnénéma est magistrat de profession. Au même moment, le président Gbagbo a pris une ordonnance relevant le salaire des magistrats, et Gnénéma a bien joui de cette mesure sociale qui fait qu’un magistrat en fonction, touche aujourd’hui plus d’un million de F cfa. Nous lui avons dit que s’il remet en cause notre ordonnance du 16 février 2008-16, sous prétexte qu’elle est prise dans des conditions contraignantes, que celle concernant les magistrats, prise dans la même période et pour les mêmes motifs, connaisse le même sort. Pas de deux poids, deux mesures… » ont expliqué hier, au Plateau, des greffiers grévistes, déterminés, non loin du palais de justice d’Abidjan. Hier des greffiers en chef ont subi des pressions pour prendre les audiences des flagrants délits et des référés, mais en vain. Ces scènes ont été pareillement observées dans plusieurs autres juridictions de l’intérieur du pays, mais les greffiers, à l’unanimité, sont restés intraitables, ne réclamant que la prise de décrets d’application de l’ordonnance de 2008, leur octroyant un statut particulier. Bouaké, Daloa et Agboville sont notamment les localités où des pressions ont été exercées. Fait nouveau dans cette grève d’avertissement de 72 heures, c’est la grande solidarité observée au sein des 4 structures syndicales des greffiers figurant dans l’appareil judiciaire. Des structures auxquelles, il faut ajouter la mutuelle des greffiers en chef.
Notre Voie
Félix Teha Dessrait
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