On peut l’affirmer sans se tromper, tous les soutiens d’Alassane Ouattara sont, assurément, en train de le lâcher l’un après l’autre. Après les nouvelles autorités françaises qui ne sont plus disposées à regarder dans la même direction qu’Abidjan (en terme de gouvernance et de respect des Droits de l’Homme) et les organisations internationales de défense des Droits de l’Homme, Ce sont les voisins de Ouattara (le Liberia et le Ghana) qui lui tournent maintenant le dos. Et comme si ce message n’était pas suffisant pour ses soutiens, l’Onu même vient de sonner définitivement le glas de l’homme fort d’Abidjan. Cela, à travers l’acte dénoncé par les experts de l’Onu. Certainement une façon pour les experts (les mêmes qui diabolisaient Laurent Gbagbo) de dire à l’ami de Sarkozy que «nous ne sommes plus dans ta combine».
Le Dernier coup dur est le rapport sur les dozos.
Le holà de l’Onu
Depuis la crise post-électorale, tous les rapports publiés par l’Onu ont toujours été en faveur du régime Ouattara. Si bien que tous les Ivoiriens qui ne se reconnaissent pas en ce pouvoir ont toujours pensé que l’Onu roule pour Ouattara. Mais le dernier rapport en date (2 décembre 2013) apporte un cinglant démenti à cette perception des choses. En effet, des experts de l’Onu affirment que le gouvernement ivoirien a tenté de faire enlever ou assassiner des partisans du Président Laurent Gbagbo au Ghana. L’information est troublante mais elle est claire dans un rap – port d’une soixantaine de pages sur les sanctions de l’Onu contre le Liberia. Selon ce rapport, le groupe d’experts de l’Onu s’est rendu au Ghana au mois de juillet dernier, pour enquêter, sur «des réseaux pro Gbagbo soupçonnés de violer l’embargo sur les armes au Liberia.» Toujours selon le document, deux mercenaires libériens (Isaac sur nommé « Bob Marley » , et Augustine « Bush Dog » Vleyee) «ont été payés pour assassiner les Ivoiriens qui vivent en exil au Ghana et au Liberia. L’un des mercenaires a indiqué avoir reçu 8.000 dollars (3.600.000 Fcfa) et d’autres 2.000 dollars (900.000 Fcfa), versés à Abidjan.» Si Ouattara et son régime sont aujourd’hui épinglés par l’Onu, c’est que les choses sont vraiment en train de changer du côté de New York et par ricochet, en Occident.
Quand le Liberia et le Ghana tournent le dos
Ce qui est surprenant dans cette affaire, c’est le fait que ces deux pays frontaliers (le Ghana et le Liberia) ont joué un rôle important dans les informations livrées aux enquêteurs des Nations unies. Il est bon de le souligner, car si ces deux n’a – vaient pas objectivement coopéré avec les experts de l’Onu, l’information selon laquelle le régime Ouattara veut assassiner des pro Gbagbo ne serait pas sue. Puisque, le rapport souligne qu’en juillet dernier, les enquêteurs onusiens ont été édifiés sur les agisse – ments des autorités ivoiriennes au Ghana et au Libera. Puisque ce sont les autorités ghanéennes qui ont affirmé aux enquêteurs de l’Onu que le régime ivoirien a «envoyé des agents ivoiriens dans le but d’assassiner ou de kidnapper des militants pro Gbagbo réfugiés» au Ghana. «Les autorités ghanéennes affirment avoir fait échouer au moins deux missions» ordonnées par le régime Ouattara au début de l’année 2013, dit le rapport. Dans la même foulée, le Liberia a fait de même. Mme Hélène Searleaf Johnson et son gouvernement ont aussi confié aux enquêteurs de l’Onu qu’Alassane Ouattara et son régime ont franchi les limites territoriales ivoiriennes pour aller traquer leurs opposants jusque sur le territoire libérien. «Les autorités ivoiriennes ont aussi soudoyé des mercenaires libériens pour les dissuader de mener des attaques contre la Côte d’Ivoire à partir du Liberia» .
International Crisis Group
Comme pour soutenir l’isolement du régime Ouattara, l’Ong International crisis group (Icg) affirme qu’ «un consensus sur le futur cadre électoral est nécessaire et la période actuelle est favorable à une telle entente. Les conditions d’un dialogue constructif entre pouvoir et opposition n’ont jamais été aussi favorables qu’actuellement. La classe politique ivoirienne doit saisir cette opportunité pour trouver un accord sur au moins trois volets préalables au bon déroulement de la prochaine élection : la révision des listes électorales ; la mise en place d’une nouvelle commission électorale ; et la définition d’un meilleur statut pour le perdant de l’élection. La communauté internationale doit pousser les dirigeants politiques à dialoguer en dépêchant un facilitateur à Abidjan chargé de stimuler et d’arbitrer un dialogue sincère entre pouvoir et opposition.» Surtout que l’opposition n’a pas confiance au régime en place.
Tous les clignotants sont au rouge
En plus de l’environnement politique en Côte d’Ivoire qui ne rassure plus les Occidentaux, Transparency international indique que celui des affaires n’est pas non plus rassurant à cause de la corruption qui gagne du terrain. «La Côte d’Ivoire passe du 130e rang en 2012 à la 136e place sur 177 pays dans le dernier classement de l’Ong Transparency international, basée à Berlin en Allemagne. Au regard de ce document, il est clair que la corruption a empiré en Côte d’Ivoire durant l’année 2012, comparativement à l’année 2011. «Pour sa première année entière de gouvernement, le régime de l’actuel Président Alassane Ouattara n’a pas su juguler la corruption en Côte d’Ivoire, mais a plutôt favorisé son épanouissement.»
Panique à Abidjan
La Côte d’Ivoire a réagi officiellement au rapport des experts indépendants de l’Onu. Le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné attend plus de détails. «D’une part, nous n’accordons pas, à ce stade, beaucoup de crédit à ce qui a été dit. Nous attendons d’approfondir la compréhension du texte en question. Le texte lui-même révèle ces insuffisances. D’autre part, nous vous rassurons que ce ne sont pas nos méthodes…» Fait savoir le porte-parole du gouvernement Duncan. Pour sa part, le Secrétaire général de la Présidence de la République, Amadou Gon Coulibaly, dans un communiqué publié, le mardi 2 décembre, a mis en doute le professionnalisme des experts de l’Onu. «Le Gouvernement appelle le comité de sanction sur le Liberia à veiller à un meilleur choix des experts et à exiger d’eux davantage de professionnalisme et de rigueur dans la mise en œuvre de leur mandat…» . Curieuse attitude pour des gens qui ont fait confiance à l’expertise de l’Onu. Notamment lors de l’élection présidentielle de 2010. Avec la certification de Choï. Refusant la proposition de recomptage des voix faite par Laurent Gbagbo. Justement au nom de cette certification qui avait certainement, à leurs yeux, valeur divine.
Ferdinand Bailly
ferdinandbailly@yahoo.fr
Source: LG Infos
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