Pour une fois, nous sommes d’accord avec Affi N’Guessan. Lors de sa première conférence de presse après sa sortie de prison, mercredi au siège de son parti, le président du Fpi a indiqué que les fameux experts de l’Onu qui viennent de produire un rapport sur la Côte d’Ivoire n’ont pas respecté le président Ouattara. Selon lui, en insinuant que l’Etat ivoirien envoie des tueurs à gage au Ghana et dans les pays limitrophes pour éliminer les opposants, ces derniers veulent dire que la Côte d’Ivoire est devenue un Etat voyou. La question que le commun des mortels se pose après lecture du rapport des experts onusiens est de savoir si réellement ces gens qui disent avoir effectué des missions au Ghana et au Liberia parlent de la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara. Pour sûr, il leur sera difficile de convaincre le Conseil de sécurité de l’Onu qu’un homme de la trempe d’Alassane Ouattara, ancien Directeur général adjoint du Fonds monétaire international, respecté à travers le monde, quelqu’un qui a fait toutes ses études aux Etats-Unis d’Amérique soit subitement devenu un sanguinaire qui envoie des criminels dans un autre pays pourcommettre de sales besognes.
Depuis le 11 avril 2011, combien de cadres du Fpi ont été exécutés en exil par des tueurs à gage à la solde de Ouattara au Ghana ou au Liberia ? Si le chef de l’Etat ambitionnait d’exécuter ses opposants pourquoi se donnerait-il autant de mal pour leur demander de rentrer au pays. N’est-ce pas lui qui affrète des avions spéciaux de la République pour aller chercher les exilés militaires qui choisissent de rentrer? Si tant est qu’Alassane Ouattara a des tueurs à sa disposition, pourquoi perd-il alors son temps à délivrer des mandats d’arrêt et à extrader des pro-Gbagbo comme Lida Kouassi, Blé Goudé, Abéhi Jean Noel, Dibopieu et les autres ?
D’ailleurs, pourquoi se donner autant de mal pour aller exécuter les pro-Gbagbo au Ghana pendant qu’ils sont à portée de main ici à Abidjan ? A la fin de la crise postélectorale, le président Ouattara a mis le grappin sur plus d’une centaine de personnes au domicile de Gbagbo. Il a donné des instructions fermes pour qu’elles soient traitées avec dignité. Deux jours plus tard, toutes celles qui n’étaient politiquement marquées ont été libérées. Les autres ont été conduites dans différentes prisons du pays avec possibilités de venirà la Pisam en cas de nécessité de soins médicaux. Comment un président qui agit de la sorte peut-il être accusé de commanditerdes crimes? Dans une déclaration, le gouvernement a indiqué que le crime ne faisait pas partie de ses méthodes. En outre, dans une interview accordée à Rfi, le président de la République a crié son indignation face aux accusations. Alassane Ouattara est monté au créneau pour asséner que les accusations contre son gouvernement étaient abjectes, irresponsables et mensongères. Mais de toutes les réactions, il y a celle de Martial Ahipeaud, ancien leader estudiantin, qui nous paraît la plus pertinente. Il demande la mise en place d’une commission d’enquête surles révélations des fameux experts encagoulés de l’Onu. Le gouvernement ivoirien devrait s’engouffrer dans cette voie pour proposer l’ouverture d’une enquête sur la moralité et les accointances de ces experts onusiens, parce que leur rapport pue la manipulation et l’intox. A Bramakoté, on dirait même qu’ils ont « foutaise ».
MT
Source: L’Expression
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Les commentaires sont fermés.