Côte d’Ivoire un ex Dg de la RTI ambitionne de créer une chaîne radio et Tv privée

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Georges Wenceslas Aboké (Ancien Dg de la Rti)

L’ex-Conseiller spécial de Laurent Gbagbo et ancien Directeur général de la Rti, Georges Wenceslas Aboké, se prononce sur l’avenir du média public qui a débuté, mercredi, la célébration de son cinquantenaire.

“La Rti ne va pas mourir après la libéralisation”

Vous revenez à la Rti, le temps de la célébration de son cinquantenaire. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

D’abord retrouver cette maison me procure énormément de plaisir. C’est un endroit où nous avons passé une bonne partie de notre vie. Donc revenir dans les locaux de la Rti me fait du bien. Et célébrer les 50 ans de la boîte est une très bonne chose. Cela va permettre de jeter un regard sur le parcours du groupe et d’entrevoir le futur. J’estime que ce dernier point est le plus important. Car mon souhait est de voir la Rti sortir du carcan de média d’Etat pour devenir un média de service public. C’est pourquoi, je suis d’accord avec le thème qui a été choisi : « La Rti face aux exigences du service public et aux attentes des auditeurs et téléspectateurs ».

Vous qui avez dirigé pendant cette maison, quel bilan peut-on dresser de ces 50 ans ?

C’est pendant l’organisation de ces 50 ans que l’on pourra tirer un bilan des activités de la Rti. Nous avons été là pendant une période donnée. Et on ne peut parler que de cette époque. Mais je pense que c’est une évolution en dents de scie pour la Rti. A certains moments ça va et en d’autres, ça ne va pas. La télévision est un outil très important dans un pays comme le nôtre, car nous sortons d’une crise. Mon souhait est de voir la Rti jouer son rôle de service public et la remise en place de la cohésion sociale et de la réconciliation.

Cette commémoration intervient à l’aube du basculement au numérique et de la libéralisation de l’espace audiovisuel. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Beaucoup de gens se trompent sur la question de la libéralisation de l’espace audiovisuel. La Rti ne va pas mourir quand la libéralisation va intervenir. C’est archi-faux. La Rti a les moyens de tenir. Elle pourra s’adapter en s’appuyant sur son passé et ses moyens. Maintenant, ceux qui viendront avec de nouvelles chaînes pourront faire des propositions, car la libéralisation va permettre aux Ivoiriens de bénéficier d’une diversité de choix. Et c’est la Côte d’Ivoire qui gagne. Chacun va se battre pour être le meilleur.

V ous avez décidé de revenir avec un groupe de communication ?

Le monde des médias est comme le monde des affaires. Et nous entendons jouer notre partition. Nous sommes des hommes de communication. J’ai délibérément choisi de faire ce métier bien que j’avais d’autres sollicitations. J’ai envie de continuer dans ce domaine. Et comme je ne suis plus à la Rti, il me fallait créer quelque chose. Nous avons donc lancé un groupe de communication. Nous entendons toucher à tous les secteurs de la communication. Nous sommes dans la publicité, la production audiovisuelle. Nous venons également de sortir un magazine. Et après la libéralisation, nous ambitionnons de créer une chaîne de radio et de télévision. C’est le rêve de toute personne qui évolue dans le domaine de la communication. Dans notre cas, nous sommes un peu obligé de nous lancer dans cette nouvelle aventure.

Quel sera le positionnement de ce groupe ?

Je pense que les médias en Côte d’Ivoire doivent jouer leur rôle de service public. Malheureusement lorsqu’on prend l’échiquier de la presse, nous avons beaucoup plus de journaux d’opinion. Il faut que l’Etat oblige les médias à jouer ce rôle de service public. Dans tous les cas, c’est le futur des médias dans notre pays. C’est-à-dire qu’un jour, les lecteurs, les auditeurs et les téléspectateurs seront fatigués des médias d’opinion. Ils regarderont désormais les médias qui s’intéressent à leur quotidien. Lorsqu’on est un média de service public, on doit essayer de coller nos productions aux préoccupations des populations. C’est ce challenge que mon groupe veut relever.

Il se raconte que vous venez mener la vie dure à la Rti à travers votre groupe média ?

Notre ligne éditoriale est le service public. Notre pays a traversé des moments difficiles avec la crise. Je pense que si un média a envie de rendre service à son pays, il faut qu’il colle ses productions aux préoccupations des populations. Et je pense, et ça n’engage que moi, que les médias d’opinion ont suffisamment fait de mal à la Côte d’Ivoire. Quels que soient leurs bords.

Réalisé par Fofana Ali
L’Expression

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