La Côte d’Ivoire passe du 130e rang en 2012 à la 136e place sur 177 pays dans le dernier classement de l’ONG Transparence International, basée à Berlin en Allemagne. Classement complet cliquez. Le constat a travers ce classement est que la corruption a empiré en Côte-d’Ivoire durant l’année 2012, comparativement à l’année 2011. Chose paradoxale, vu le caractère mouvementé de l’année 2011 dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Pour sa première année entière de gouvernement, le régime de l’actuel président Alassane Ouattara n’a pas su juguler la corruption en Côte-d’Ivoire, mais a plutôt favorisé son épanouissement. Ce rapport est donc un désaveu cinglant aux discours anti-corruption chantés à Abidjan. La banque mondiale et le FMI en épinglant récemment le gouvernement Ouattara sur le caractère opaque du colossal Programme Présidentiel d’Urgence [300 milliards de FCFA], rejoignent les conclusions de Transparency International dans son rapport 2013.
L’Indice de perception de la corruption 2013 de Transparency International rappelle que les abus de pouvoir, les transactions secrètes et les commissions occultes continuent à faire des ravages partout dans le monde.
Plus des deux tiers des 177 pays étudiés dans le cadre de l’indice 2013 obtiennent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (pays perçu comme étant extrêmement corrompu) à 100 (pays perçu comme étant très peu corrompu).
« L’Indice de perception de la corruption 2013 démontre que tous les pays sont encore confrontés aux risques de corruption à tous les niveaux de l’administration, qu’il s’agisse de l’octroi de permis à l’échelle locale à l’application des lois et des règlements », a déclaré Huguette Labelle, présidente de Transparency International.
Indice de perception de la corruption 2013 : les résultats
Le Danemark et la Nouvelle-Zélande partagent la tête du classement de l’Indice de perception de la corruption 2013, avec une note de 91. L’Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie ferment la marche avec une note de 8 points seulement.
« Les pays obtenant les meilleurs résultats montrent que la transparence pousse les pouvoirs publics à rendre davantage de compte aux citoyens, permettant ainsi de mettre un frein à la corruption, a poursuivi Madame Labelle. Ces pays n’en demeurent pas moins confrontés à des problèmes comme les pratiques de captation par l’État, le financement occulte de campagnes électorales et le manque de contrôle des contrats publics d’envergure, autant d’éléments qui constituent des risques importants de corruption ».
L’Indice de perception de la corruption s’appuie sur l’opinion d’experts concernant la corruption dans le secteur public. L’accès aux documents administratifs et l’encadrement du comportement des élus sont des éléments déterminants pour l’obtention d’un bon score. A l’inverse, l’incapacité de l’administration à rendre des comptes aux citoyens et l’inefficacité des institutions publiques sont perçues comme des facteurs négatifs.
La corruption dans le secteur public entrave le succès des initiatives mondiales
Pour Transparency International, la corruption dans le secteur public demeure un des problèmes majeurs dans le monde, en particulier au sein des partis politiques, des services de police et de l’appareil judiciaire. L’impératif de transparence doit présider à l’action publique et à la prise de décision. Un impératif d’autant plus fondamental que les observateurs s’accordent à dire qu’il est toujours difficile d’enquêter sur les cas de corruption et d’engager des poursuites à l’encontre des responsables.
Transparency International met en garde la communauté internationale sur le danger que représente la corruption face aux efforts entrepris pour apporter des solutions au changement climatique, à la crise économique et aux situations d’extrême pauvreté. Il est primordial que les organismes internationaux comme le G20 répriment plus sévèrement le blanchiment d’argent, qu’ils invitent les entreprises à se montrer plus transparentes et qu’ils œuvrent au recouvrement des avoirs volés.
« L’heure est venue de mettre un terme à l’impunité dont jouissent certains responsables corrompus. Les failles juridiques et le manque de volonté politique ouvrent la voie à la corruption à l’échelle nationale comme à l’échelle transnationale. Nous devons intensifier nos efforts pour ne pas laisser la corruption impunie », a ajouté Huguette Labelle.
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Pour plus de détails sur l’Indice de perception de la corruption 2013, consultez #stopthecorrupt sur Twitter.
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