Abidjan Le gouvernement ivoirien a rejeté lundi le contenu d’un rapport de l’ONU qui affirme qu’Abidjan a envoyé des agents au Ghana pour tenter d’assassiner ou d’enlever des partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo.
A ce stade, nous n’accordons pas beaucoup de crédit à ce qui a été dit, a déclaré le porte-parole du gouvernement ivoirien Bruno Koné, qui a souligné les insuffisances du document onusien.
Le rapport lui-même pointe que les experts (ne sont pas) en mesure de vérifier de manière indépendante les informations du gouvernement ghanéen, a relevé M. Koné lors d’une conférence de presse.
Cela fait deux ans et demi que le président Alassane Ouattara est au pouvoir. (…) Ce ne sont pas nos méthodes, a-t-il affirmé.
Selon le rapport, le gouvernement ghanéen a indiqué en juillet dernier aux experts chargés de surveiller l’application de sanctions internationales contre le Liberia qu’Abidjan avait envoyé des agents ivoiriens dans le but d’assassiner ou de kidnapper des militants pro-Gbagbo réfugiés au Ghana.
Les autorités ivoiriennes ont aussi soudoyé des mercenaires libériens pour les dissuader de mener des attaques contre la Côte d’Ivoire à partir du Liberia, indique ce texte.
Les autorités ghanéennes affirment avoir fait échouer au moins deux de ces missions au début 2013, ajoute le rapport. Au moins un ancien partisan de Gbagbo, qui était rentré en Côte d’Ivoire, a été enlevé et a disparu.
La Côte d’Ivoire a connu d’intenses violences en 2010-2011 après que l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo eut refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 2010 face à Alassane Ouattara.
Plus de 3.000 personnes ont péri en quelques mois. Environ 300.000 Ivoiriens ont fui le conflit et se sont réfugiés dans les pays environnants, mais 220.000 parmi eux sont revenus au pays depuis lors, selon le HCR.
Laurent Gbagbo est détenu depuis deux ans à La Haye en attente d’être jugé par la Cour pénale internationale, qui l’accuse de crimes contre l’humanité commis durant la crise post-électorale de 2010-2011.
L’an dernier, plusieurs incursions avaient été menées à partir du Liberia pour tenter de déstabiliser le gouvernement Ouattara. Sept Casques bleus avaient été tués lors de l’une d’elles en juin 2012.
Les experts précisent ne pas être en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations du gouvernement ghanéen mais ils disent avoir rencontré à Accra plusieurs anciens ministres de Gbagbo qui souhaitent rentrer au pays mais qui ont peur d’être tués.
Par contre, ils affirment avoir rassemblé des informations substantielles sur des paiements effectués, depuis mai, par Abidjan à d’importants mercenaires libériens dont Isaac Chegbo, surnommé Bob Marley, et Augustine Bush Dog Vleyee.
Les paiements, effectués par un service dépendant du ministère ivoirien de l’Intérieur, avaient pour but de recueillir des informations auprès de ces individus et de les dissuader de mener des attaques transfrontalières, précise le rapport. L’un des mercenaires a indiqué avoir reçu 8.000 dollars et d’autres 2.000 dollars, versés à Abidjan.
Selon les experts de l’ONU, les attaques transfrontalières ont certes diminué en 2013 mais ces pratiques, dont le Liberia n’a pas été informé par Abidjan, ne peuvent pas faire durablement baisser les tensions dans le pays.
(©AFP / 02 décembre 2013 21h07)
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