Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et le Rwanda ont signé samedi 30 novembre à Kampala un protocole d’accord instaurant une union monétaire entre leurs pays, préalable à la création d’une monnaie unique.
Les cinq pays d’Afrique de l’Est, réunis au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), sont engagés depuis plusieurs années dans la construction d’un marché unique qui, sur le modèle de l’Union européenne (UE), rassemblerait quelque 135 millions de citoyens, mais peine encore à se concrétiser.
Outre le principe de l’union monétaire, entériné samedi à l’occasion d’un sommet des chefs d’Etat de l’EAC, ce marché unique porte sur une union douanière, censée voir le jour dès 2014, et vise à instituer une libre circulation de la main d’œuvre, des marchandises, des services et des capitaux entre les cinq pays.
Samedi, le protocole a été signé par les présidents kényan Uhuru Kenyatta, dont le pays vient de prendre la présidence tournante de l’EAC, et ses homologues rwandais Paul Kagame, burundais Pierre Nkurunziza, tanzanien Jakaya Kikwete et ougandais Yoweri Museveni.
L’avènement d’une monnaie unique, qui, sur le modèle de l’UE, s’accompagnera de critères macro-économiques à respecter, notamment en termes de contrôle de l’inflation, ainsi que de la mise en place d’une Banque centrale est-africaine, devrait cependant encore prendre plusieurs années : l’EAC table sur une décennie.
Samedi, le président Kenyatta a dit sa confiance dans la capacité de cette union monétaire à donner un coup de fouet au commerce régional et aux investissements étrangers. « La signature du protocole d’accord d’union monétaire en Afrique de l’Est est la combinaison logique de tous nos efforts d’intégration », a-t-il déclaré après la signature. « Nous avons maintenant le cadre pour débloquer les promesses d’intégration. » « L’union monétaire va éliminer le coût lié à l’utilisation de plusieurs monnaies, réduire les coûts de transaction », a poursuivi le chef de l’Etat kényan. Le projet d’union monétaire des cinq pays, qui comptent 135 millions d’habitants, vise en outre à attirer les investissements étrangers.
La signature de ce protocole d’accord intervient alors que l’EAC est secouée depuis plusieurs mois par d’importantes tensions internes. La Tanzanie et le Burundi ont notamment ouvertement reproché aux trois autres pays de faire cavaliers seuls, en adoptant, sans eux, toute une série de projets d’infrastructures, notamment ferroviaires et pétrolières.
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