Le groupe Ecobank Transnational Incorporated a engagé des poursuites civiles contre David Lawson, un de ses anciens dirigeants, l’accusant d’être à l’origine des mails qui au mois de septembre dernier ont occasionné des conflits au sein de la banque, mettant aussi à mal sa réputation. L’accusation qui a été portée auprès du tribunal de première instance de Lomé, au Togo, siège de la banque panafricaine, fait ressortir que l’e-mail à l’origine de l’ouverture d’une enquête par les autorités nigérianes et qui a déclenché les récentes difficultés de la banque avait été envoyé d’un point d’accès internet généralisé (Cyber Center Access For Everyone) au Ghana. La police qui investiguait sur l’affaire aurait alors fait savoir que David Lawson a été aperçu sur la caméra de surveillance de ce cyber café, à l’heure exact où le mail a été envoyé. M. Lawson qui, avant son départ le 8 novembre 2013, occupait le poste de directeur responsable de la stratégie de groupe au sein d’Ecobank, a nié avoir envoyé le mail, accusant des responsables de l’administration de la banque, dont Thierry Tanoh, son directeur général, d’avoir piraté son téléphone et sa boite e-mail dans une quête infructueuse de preuves contre lui. « Dans le panel des faits visant à m’impliquer dans cette affaire, on retrouve des actes illégaux d’écoutes téléphoniques, de piratage d’e-mail et des intrusions dans ma vie privée », a fait savoir David Lawson, ajoutant qu’au cours des conseils de discipline, on a fait pression sur lui pour la dénonciation d’éventuels complices. Dans la foulé de cette crise interne, la banque a perdu Kolapo Lawson, le président de son Conseil d’administration. « Ces derniers mois, de très fortes pressions ont été exercées sur l’organisation et sur ma propre personne dans les médias. Celles-ci ont culminé avec des allégations, qui sont fausses, faites à la SEC du Nigéria, sur des questions relatives à la gouvernance de l’entreprise », a-t-il fait savoir au moment de son départ. Sur le plan opérationnel, la banque affiche de bons résultats. Pour les trois premiers trimestres de l’année 2013 s’achevant à fin septembre, elle a rapporté une progression « significative » de son résultat net qui, durant la période, a atteint 124,55 milliards de FCFA (250,3 millions $) L’instance judiciaire saisie siègera sur l’affaire à partir de février 2014, mais déjà cette nouvelle affaire soulève des inquiétudes au sein de l’actionnariat du groupe, selon des informations rapportées par Reuters. Celles-ci font état de ce que des responsables de la Public Investment Corporation, qui gère les fonds de pension des fonctionnaires sud-africains et qui contrôle 20% du capital d’Ecobank, aurait exprimé des inquiétudes sur les dérives que pourrait représenter la véracité démontrée des faits, aujourd’hui évoqués par les uns et les autres.
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