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Rescapé de l’attaque de l’avion de Soro en 2007 à Bouaké, devenu Secrétaire Général de l’Assemblée nationale de Côte-d’Ivoire depuis l’arrivée de l’ex patron des Forces Nouvelles à la tête de cette institution, Me Fakhy Konaté a tiré sa révérence ce mardi 26 novembre 2013 a Abidjan. Le décès de ce « proche collaborateur » suite à arrêt cardiaque après une longue maladie du coeur, survient pendant que le président de l’Assemblée Nationale, se trouve à l’étape cambodgienne de sa tournée asiatique prévue pour durer un mois.
Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 4 min
en dehors du mien et il me le répétait souvent. Je le nomme d’abord Secrétaire Général Adjoint avant qu’il accède avec brio au poste de SG.
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Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 6 min
Président de l’Assemblée Nationale que Me Fakhy démissionné de la Primature pour me rejoindre. En réalité il ne voyait pas son destin
Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 33 min
Je puisse entendre. Ce matin alors que Lui-Même (M. Daho) et Me Konaté N’Va Kaba Fakhy devaient débuter à ma demande une Réunion,
Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 31 min
Me Konaté Fakhy s’est à suer et a dit se sentir mal. Aussitôt le Dircab propose de reporter la Réunion. Transporter d’urgence à la Pisam
Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 28 min
Il mourra quelques minutes après son admission à la Pisam. C’est arrivé à la Pisam que mon Dircab M. Daho téléphone pour m’annoncer avec
Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 27 min
Gravité l’état critique de la santé de mon collaborateur Me Konaté Fakhy Secrétaire Général de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire.
Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 25 min
De Phnom Penh j’ai lancé dans un cri strident une supplication à Dieu. » Bon Dieu si tu m’aimes sauves moi Fakhy… Fasses que cette fois
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Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 20 min
Je suis atterré. Je suis abattu. Je pleure. Je cris ma douleur. Mon cœur se sert. Il s’étouffe. Me Fakhy n’était pas qu’un collaborateur!
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Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 23 min
Il vive afin que je voie ta manifestation. » 15 mn plus tard M. Daho mon Dircab m’annonçait la plus terrifiante et douloureuse nouvelle.
Conseiller Spécial du PM Seydou Diarra en 2003, il continuait d’être mon conseiller de l’ombre. Devenu moi-même PM en 2007 je le nomme
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Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 14 min
Et doter d’une belle plume il me rédigeait souvent des notes.Quant arriva Marcoussis.Plus ouvertement il se mît à la disposition de la CAUSE
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Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 16 min
Pour moi plus qu’il n’en fallait. Me. Fakhy et moi avons commencé à travailler ensemble d’abord dans la clandestinité depuis 2000. Alerte
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Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 18 min
Il était un Ami. Un frère.Un grand frère de Ferké. Et il prenait son rôle de Grand frère avec beaucoup de sérieux. Et de ce fait travaillait
Guillaume K. Soro @SOROKGUILLAUME 35 min
Douleur vive et cruelle ce jour lorsque mon Dircab M. Daho Bakary, par un simple coup de fil m’annonçait la nouvelle la plus horrible que
Rescapé de l’attentat du 29 Juin 2007 – Me Konaté Fakhy
: «Si Guillaume Soro avait été assassiné, le pays aurait basculé dans le chaos »
Publié le 26/06/2013
http://blogguillaumesoro.com
Maître Konaté Fakhy est le Secrétaire général de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Ancien Conseiller spécial chargé de l’identification et des élections au Cabinet du Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro, il était membre de la délégation qui allait à Bouaké le 29 juin 2007 installer les magistrats en vue de la tenue des audiences foraines. Au cours de cette mission, le Fokker 100 gouvernemental qui les transportait a été la cible d’un attentat qui a fait quatre morts. Me Konaté Fakhy qui fut parmi les blessés de cette attaque, raconte les faits comme si c’était hier, au Service de Communication du Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire (SC-PANCI).
Vous étiez dans le Fokker 100 qui a été attaqué le 29 juin 2007 à Bouaké. Comment avez-vous vécu cet évènement ?
Je suis Maître Konaté Fakhy, je suis avocat depuis vingt-cinq (25) années environ maintenant. J’étais effectivement dans cet avion, le Fokker 100 qui a été attaqué sur le tarmac de l’aéroport de Bouaké le 29 juin 2007. Je me souviens qu’en mars 2007, l’Accord politique de Ouagadougou a été signé entre la partie gouvernementale, représentée par l’ancien président Laurent Gbagbo qui était représenté à ces négociations par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Désiré Tagro. Et la délégation des Forces nouvelles dont je faisais partie à Ouagadougou, et qui était conduite par l’ancien ministre Dakoury-Tabley avec à ses côtés le ministre Alain Lobognon et l’ancien ministre Sidiki Konaté. Donc en mars 2007, cet accord a été signé. Et au terme de cet accord, l’actuel président de l’Assemblée nationale, M. Guillaume Kigbafori Soro qui était le leader des Forces nouvelles a été désigné pour occuper les fonctions de Premier ministre pour conduire la Côte d’Ivoire aux élections démocratiques que toute la communauté internationale et tous les Ivoiriens appelaient de leurs vœux. Il avait donc accepté cette mission de conduire le processus de paix. Et dans le cadre de cette mission, il avait un certain nombre de chantiers à réaliser, aux nombres desquels nous avions principalement à cette époque-là les audiences foraines à réaliser, afin de pouvoir rapprocher la Justice des populations et leur délivrer des extraits de naissance pour ceux qui n’avaient pas ces documents car les déclarations de naissance n’avaient pas été faites du tout, ou pas dans les délais légaux. Je me souviens également que peu avant cet attentat, les audiences foraines avaient débuté tant bien que mal à Abidjan et dans sa banlieue et avaient donné lieu à d’importantes violences notamment à Grand-Bassam où il y avait eu morts d’hommes. C’est dans ce contexte que le Président Guillaume Soro a décidé de déployer les magistrats sur l’ensemble du territoire pour les rapprocher des populations. Et les premiers magistrats qui devraient être installés, devraient l’être à Bouaké. Je faisais partie de la délégation qui a accompagné le Président Soro pour l’installation des magistrats à Bouaké car, j’occupais en ce moment les fonctions de Conseiller spécial chargé de l’Identification et des Elections auprès du Premier ministre Guillaume Soro, dans son Cabinet. Nous avons donc pris place à bord de cet avion.
Et contre toute attente vous subissez des tirs…
Au moment où nous nous approchions de Bouaké, plutôt que d’atterrir dans le sens Abidjan-Bouaké, l’avion s’est détourné pour aller vers le Nord pour atterrir dans le sens Katiola-Abidjan, Katiola-Bouaké. Et nous avons amorcé notre descente normalement, régulièrement. Et au moment où nous allions atterrir, tous ceux avec qui nous partagions la même cabine, c’est-à-dire les aides de camp, les personnels du protocole et puis les conseillers spéciaux dont Alain Lobognon, Soul To Soul et Méité Sindou, nous étions en train de raconter des blagues jusqu’au moment où l’avion a atterri. Et quelques instants après cet atterrissage, nous avons entendu un premier bruit assourdissant, puis un second tout aussi assourdissant. Sans savoir de quoi il s’agissait. Mais immédiatement, nous avons compris que quelque chose de grave se passait. Après ces bruits terribles, sur la banquette en face de moi où étaient assis les agents du protocole, la première vision que j’ai eue ce sont des personnes sans tête. Je voyais simplement des boyaux et du sang. Juste en face de moi, au même moment, j’ai entendu quelqu’un crier : « couchez-vous ! couchez-vous ! ». Donc nous nous sommes jetés sur le plancher. Pendant que nous étions sur le plancher, nous avons entendu tirer des roquettes, mais pas seulement des roquettes. Il y avait aussi et surtout des rafales de mitrailleuses lourdes qui arrosaient l’avion. Et j’étais couché sur le plancher avec ceux qui étaient encore vivants en ce moment-là. Évidemment, à ce stade, je ne comprenais absolument rien de ce qui nous arrivait. Je savais simplement que nous étions attaqués. Mais attaqués par qui ? Je n’en savais absolument rien. J’avais juste autour de moi des personnes qui n’avaient plus de tête et avec qui j’étais en train de plaisanter juste cinq minutes avant.
À votre avis, pourquoi a-t-on voulu abattre votre avion ?
Je dois vous dire, au moment où je constatais que mes co-passagers avaient été décapités, je me suis rendu compte que moi-même ma main gauche était complètement disloquée. Le pouce gauche était tombé sur le côté, mon annulaire gauche était broyé, toute la partie molle de ma paume avait été arrachée. Et sur mon bras, toutes les chairs avaient été arrachées. Sur mon visage, lorsque j’ai passé ma main droite, après avoir senti un souffle brûlant, elle est revenue avec du sang et de la cervelle tandis que le sang giclait de ma main gauche. J’ai détendu ma cravate et je me suis fait un garrot en me jetant par terre. J’ai serré ce garrot pour éviter que l’hémorragie ne s’aggrave. Dans quel but on attaquait cet avion ? D’après moi, on attaquait cet avion pour éliminer tous ceux qui y étaient, pour tuer tous ceux qui étaient dans cet avion. C’était évident que ceux qui nous attaquaient, avaient un seul objectif, c’était de faire exploser l’avion et de nous tuer tous à l’intérieur. Il était évident pour moi que la personne visée en premier, c’était le Premier ministre Soro Guillaume. Voici pour moi, la raison pour laquelle cet avion a été attaqué. Il est évident que le processus dans lequel le Premier ministre Soro Guillaume avait accepté de s’engager, c’est-à-dire celui d’accepter de régler à l’amiable la crise ivoirienne, celui d’accepter de rapprocher les positions des protagonistes et de permettre à la Côte d’Ivoire de parvenir à des élections, à une sortie de crise apaisée, par des élections démocratiques, il est évident que cette démarche n’était pas du goût de tout le monde. Et il était évident que s’il disparaissait brutalement de cette façon le processus allait prendre fin. Même avec le recul qu’on a aujourd’hui, je pense que c’est ce qui se serait vraiment passé. Mais pire, la Côte d’Ivoire allait sombrer dans le chaos, un chaos dont on peut imaginer ce qu’il aurait coûté en vies humaines, en destructions de biens matériels. Notamment combien ça aurait coûté pour l’existence de la Côte d’Ivoire telle qu’elle existe aujourd’hui.
Six ans après les faits, quels sentiments gardez-vous ?
Me K. F. Je porte encore les séquelles depuis six ans, et je peux vous les montrer. Chaque jour que Dieu fait, je suis obligé de faire la rééducation de ma main gauche. Donc je garde les séquelles physiques sur moi-même qui me rappellent chaque jour cet attentat que je n’ai jamais pu oublier, et que je n’oublierai jamais parce que je le vis dans ma chair. Je m’incline sur la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans cette attaque, qui est extrêmement grave. Je m’incline sur leur mémoire et je m’associe chaque jour que j’y pense, à la peine des leurs, de leurs familles, de leurs amis, de leurs connaissances, de tous ceux qui de près ou de loin, partageaient avec eux quelque sentiment que ce soit. Chaque jour que j’y pense, je m’associe à leur peine. Et aujourd’hui, qu’est-ce que je garde ? Je garde le sentiment que chaque fois qu’on est engagé dans une œuvre de Bien, il faut s’attendre à ce que des hommes du Mal tentent de vous arrêter sur le chemin de ce Bien-là. Mais qu’en dépit de toute chose qu’on peut vous faire pour vous empêcher de continuer sur ce chemin du Bien, vous devez persévérer. Car au bout de l’effort, de la persévérance, de la conviction, on parvient à ses fins lorsqu’on est sur le chemin du Bien. Beaucoup de personnes ont donné de leur vie pour que la Côte d’Ivoire parvienne aujourd’hui à l’avènement d’une démocratie. Il y a des gens célèbres. En général, quand on parle des disparus, on pense aux gens célèbres. Il y a de nombreux anonymes dont personne n’a jamais parlé. Je pense à tous ceux-là et à leurs familles qui ont donné leur vie. Il faut qu’ils sachent qu’ils n’ont pas donné leur vie en vain. Il faut que chacun d’entre nous, dans les fonctions que nous occupons à quelque niveau que ce soit, nous fassions en sorte que ceux-là n’aient pas donné leur vie en vain. C’est ce à quoi nous sommes engagés, c’est ce à quoi le Président Ouattara est engagé. Et c’est ce à quoi le Président Soro est engagé avec eux et près d’eux, tous leurs collaborateurs. Et c’est ce à quoi nous devons travailler tous les jours. J’ai donc cette pensée pour tous ceux qui ont perdu leur vie. Mais également une pensée pour tous ceux qui, chaque jour, dans l’anonymat aident pour la démocratie, aident le pays, qui travaillent d’arrache-pied pour que la Côte d’Ivoire retrouve son éclat d’antan, sa place en Afrique, sa place dans le monde. Tous ceux qui travaillent, j’ai une pensée pour eux. C’est une pensée d’encouragement pour tous. Toutes les grandes nations qui se sont construites, se sont construites sur la sueur, le sang de leurs enfants et de leurs petits enfants. Aujourd’hui, nous sommes passés par un stade. Nous souhaitons que le chemin qui s’est ouvert se poursuive. Et il se poursuit pour la réussite de tous.
Je dois dire également que j’ai une pensée, une pensée très forte pour tous ceux qui ce jour-là aussi bien personnes inconnues qu’inconnues, tous ceux qui nous ont soutenus. Je pense à toutes les autorités qui nous ont aidés à nous soigner. Ils ont sauvé des vies. Il y aurait pu avoir à la suite de cet attentat encore plus de morts. Nous, nous avons été pris en charges. Ceux qui nous ont pris en charge se reconnaîtront à travers cette interview, je leur exprime notre reconnaissance. À la suite de cela, nous avons eu un élan de solidarité exceptionnel lorsque nous étions dans un premier temps hospitalisés ici sans publicité à la Polyclinique Sainte Anne-Marie de Cocody (PISAM), un élan de solidarité sans pareil. Tous ceux qui nous ont exprimé leur solidarité de près ou de loin, j’ai une pensée de remerciements pour eux. Au-delà, nous avons été pris en charge également en dehors de la Côte d’Ivoire lorsque la situation de santé a exigé que nous soyons évacués, nous l’avons été. L’État nous a pris en charge pour nous faire prodiguer les soins qui étaient nécessaires. Tous ceux qui à un échelon ou à un autre nous ont aidés, nous ont apporté leur solidarité, nous ont apporté leur compassion, j’ai une pensée de remerciements à leur endroit. Et pour finir, je remercie le Président, alors Premier ministre. Je le remercie de n’avoir pas arrêté le processus, de n’avoir pas cédé au découragement ou à la peur, de n’avoir pas cédé à l’horreur de ce qui venait d’arriver, de n’avoir pas baissé les bras. Je le remercie d’avoir continué la lutte, d’avoir gardé le cap en dépit de ce qui est arrivé, d’avoir compris que l’intérêt de la Nation transcende les intérêts des individus, et d’avoir poursuivi. Je le remercie d’avoir eu ce courage, d’avoir eu cette vision. C’est celle-là qui nous a permis aujourd’hui d’être là où nous sommes, qui permet à la Côte d’Ivoire de rêver d’un avenir plus reluisant.
Vous, en tant que juriste, pensez-vous que tout a été fait pour retrouver les auteurs de cet attentat ?
Non ! Non ! On n’a pas besoin d’être juriste pour savoir que tout n’a pas été fait pour retrouver les auteurs de cet attentat. Si tout avait été fait pour retrouver les auteurs de cet attentat, un procès aurait été organisé, des personnes auraient été inculpées, mises en jugement, jugées, puis les juges auraient décidé de leur culpabilité ou non. Mais de ceci, rien n’a été fait. Mais on doit aller de l’avant ! Nous tous qui étions dans cet avion, et qui étions en mission pour l’État de Côte d’Ivoire, jusqu’à présent, aucun d’entre nous, de Soro Guillaume jusqu’au dernier de ceux qui étaient dans cet avion n’a reçu la moindre indemnisation, personne. Aussi bien pour le préjudice moral que les uns et les autres ont subi que pour le préjudice matériel et pour tous les autres préjudices que les familles des victimes ont pu subir, personne n’a reçu la moindre indemnisation jusqu’à ce jour. Par conséquent, je suis bien placé pour dire que rien n’a été fait. Ni pour retrouver les auteurs de cet attentat, mais encore pire pour apporter l’indemnisation matérielle et le soulagement moral aux victimes de cet attentat et à leurs ayants-droits.
On sait qu’à l’époque, l’ONU avait refusé de mettre en place une Commission d’enquête internationale pour retrouver les coupables. Pourtant, au Liban, les Nations unies se sont empressées de faire la lumière sur la mort de Rafic Hariri. Pensez-vous qu’il s’agit de deux poids deux mesures ?
Je ne vais pas porter un jugement par rapport à ce qui a été fait au Liban. Je vais porter un jugement au processus ivoirien. Je reste dans le cadre ivoiro-ivoirien. Vous vous souviendrez que depuis 2002-2003, il y a eu les accords de Marcoussis. Tout le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire a été fait avec la participation intime, je dis bien intime des Nations unies. Tout le processus a été fait. Des représentants qui ont été désignés, des personnalités des Nations unies ont été désignées pour conduire le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire, pour l’organisation des élections à travers tous les accords. Je rappellerai simplement quelques accords auxquels l’ONU a participé, l’accord de Marcoussis, les différents accords à Accra, Accra I, Accra II et Accra III, à Pretoria I, à Pretoria II. Ceux qui ont suivi le processus vont se souvenir que c’est à Pretoria en Afrique du Sud que le processus de certification a été intégré dans le processus électoral en Côte d’Ivoire. Mais nous étions seulement en 2005-2006. Soro Guillaume n’était pas encore Premier ministre de Côte d’Ivoire, que les Nations unies étaient largement impliquées. Tout le monde se souviendra que pour la désignation du Premier ministre Banny, les Nations Unies ont pris des résolutions spéciales. C’est à la suite de tout cela, de cette implication forte des Nations Unies dans le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire que Soro Guillaume est arrivé comme Premier ministre. Et c’est dans sa mission de Premier ministre qu’il était à Bouaké dans cet avion qui a été attaqué. Donc cet attentat est intervenu dans le cadre d’une mission pour laquelle l’ONU avait donné son aval, son soutien, son apport et sa participation. Dès lors, il est difficile pour les Ivoiriens qui ont assisté à la participation active de l’ONU dans l’ensemble de ce processus-là, de comprendre que l’ONU refuse pour quelque raison que ce soit, d’assurer une enquête juste. Parce que la problématique qui se pose de ne pas faire l’enquête qu’il faut, ce n’est pas une problématique liée ni à Soro Guillaume ni à ceux qui étaient dans cet avion. Cette problématique dépasse les personnalités et les personnes qui étaient dans cet avion. C’est une problématique de justice. Les Nations Unies n’ont pas cessé de prôner partout et de tout temps qu’il faut mettre fin à l’impunité. Mais pour mettre fin à l’impunité, il faut organiser des enquêtes indépendantes. Qui mieux que l’ONU peut organiser des enquêtes indépendantes ? Rechercher les présumés responsables de cet attentat et les faire passer devant les juridictions compétentes. Mais lorsque l’ONU refuse de le faire, est-elle crédible à réclamer la fin de l’impunité ? C’est la question que l’on se pose. Et on attend une réponse à cela. Nous, nous souhaitons en tant que victimes, en tant que responsables que l’exemple vienne d’En-Haut. Et pour que l’exemple vienne d’En-Haut, il faut que ceux-là même qui établissent les règles internationales les appliquent lorsque les circonstances se présentent.
Aujourd’hui la crise est derrière nous, vous dirigez les services du Parlement ivoirien, comment entrevoyez-vous le futur de la Côte d’Ivoire ?
Me K. F. J’entrevois l’avenir de la Côte d’Ivoire avec beaucoup d’espoir. Vraiment avec beaucoup d’espoir. Beaucoup d’espoir parce que la construction d’une nation passe par la mise en place de piliers forts qui dépassent les hommes, qui dépassent les individus. Et la mise en place de ces piliers forts dans une démocratie, ce sont les institutions. Et nous avons pu assister depuis l’avènement du Président Alassane Ouattara à la tête de cet État, à la mise en place de ces piliers forts que sont les institutions : la Présidence de la République elle-même, l’Assemblée nationale. En dépit des difficultés, l’Assemblée nationale s’est installée, les députés ont été élus. Aujourd’hui, nous avons 255 députés qui travaillent, et qui travaillent très bien. Donc nous avons l’Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, nous avons toutes les institutions de la République. La première chose qui a été faite, c’était de mettre ces institutions en place. Ensuite en les mettant en place, il faut les renforcer, il faut leur donner les moyens de leur politique. Et c’est ça qui est en cours. Et ça, c’est le soubassement d’une démocratie. De là où je suis, en tant que Secrétaire général, je vois tous les efforts internes et tous les efforts des partenaires de la Côte d’Ivoire pour aider la démocratie ivoirienne à se construire tous les jours. Et ça, ça crée un réel espoir. Je vois tous les chantiers qui sont les fondamentaux d’un État fort, d’un État désireux de prendre en charge le destin de son peuple. Je vois tous ces fondamentaux se mettre en place progressivement. Et ça, c’est un espoir pour moi, pour ce pays et pour ses habitants. Je vous remercie.
Interview réalisée par BAMBA Soualo
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