Côte d’Ivoire – Sakassou doit tourner la page de septembre 2002

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Quand on évoque Sakassou, c’est le siège de la royauté Baoulé. Sakassou ou ‘’sur la tombe’’ c’est bien là que la reine Abla Pokou et ses sujets s’installèrent il y a des siècles après avoir traversé le fleuve Comoé et sacrifié son unique enfant. Tel est pour l’histoire.

Mais Sakassou au plan socioculturel rappelle aussi ses danseuses d’Adjanou, cette danse purificatrice et exorciste exécutée exclusivement par des femmes initiées. A l’ère houphouetienne et de mémoire d’élève, le chef-lieu de la tribu Walèbo se confondait avec le plus illustre de ses cadres, Paul Akoto Yao longtemps ministre de l’éducation nationale. Sakassou c’était aussi son lycée moderne, l’un des joyaux de la région. Que de nostalgie sur le chemin du développement de cette ville jusqu’à l’épisode crépusculaire de 2002. C’est comme si c’était hier où j’assistais médusé, à la chute de cette chaleureuse ville un 29 septembre 2002. Nous venions de Bouaké après une journée et une nuit de marche. Sakassou encore loyaliste avant cette date était une sorte de ville de transit. On ralliait Tiébissou et les autres villes du Sud à partir de là. Dans l’attente d’un véhicule pour Tiébissou, nous sommes surpris en pleine journée par des détonations d’armes lourdes. En quelques minutes la ville tombait après maints assauts. Blottis sous les lits de l’hôpital général, nous avions entendu toute sorte de bruit d’armes dans le lointain et qui faisait trembler tout l’hôpital. La ville prise, nous avons pu sortir pour poursuivre notre chemin à pieds et regagner plus tard Yamoussoukro. Depuis cette journée de septembre, Sakassou avait perdu son lustre et n’avait plus bénéficié d’un investissement public significatif. Tout ou presque y était à l’abandon. Adduction d’eau, fourniture d’électricité, infrastructures… en déliquescence. Qui cracherait donc sur la visite d’Etat du président Ouattara ? Voilà Sakassou qui renaît avec des rues bitumées ou reprofilées, de l’eau potable, des centres de santé et des écoles réhabilités, l’électrification renforcée, l’administration préfectorale qui retrouve la dignité perdue. Il n’y avait pas mieux. On est sans doute loin des 37 milliards promis par le candidat Ouattara mais pour un début c’est prometteur. Voici le visage du nouveau Sakassou qui doit tourner la page selon l’expression d’Alassane Ouattara.

S.Debailly

L’Intelligent d’Abidjan
Titre: J-ci.net

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