Mali : inculpé de meurtres et d’assassinats, Amadou Haya Sanogo a été écroué
Le général Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’État contre le président Amadou Toumani Touré en mars 2012, a été inculpé mercredi pour meurtres et assassinats puis écroué. Il avait été auditionné dans la matinée par un juge d’instruction dans le cadre d’exactions commises par ses hommes contre des militaires opposés au putsch.
Le général Amadou Haya Sanogo a été inculpé, mercredi 27 novembre, à Bamako, de « meurtres et assassinats » puis écroué.
Sanogo « a été inculpé de meurtres et assassinats, complicité de meurtres et assassinats, et placé sous mandat de dépôt », a déclaré une source proche du juge d’instruction Yaya Karembe, qui avait ordonné son interpellation et l’avait entendu dans la matinée avant de l’inculper.
« Le juge et le personnel judiciaire ont fait preuve de beaucoup de courage et d’indépendance en interrogeant et inculpant un personnage aussi puissant, a réagi Corinne Dufka, spécialiste de l’Afrique de l’ouest au sein de Human Rights Watch (HRW). Les poursuites contre Sanogo sont extrêmement importantes pour les victimes de ses crimes présumés, et représentent également un progrès tangible pour rompre le cycle de la violence, de la peur et de l’impunité qui a brisé la vie et les espoirs des Maliens depuis des années ».
Mercredi matin, plusieurs dizaines de militaires maliens s’étaient rendus à son domicile du centre de Bamako pour procéder à son arrestation et le conduire devant le juge, dans une école de gendarmerie de la capitale malienne. Selon une source au ministère de la Justice, l’ordre de l’arrêter « a été donné au plus haut niveau de l’État ».
Enquête
Une perquisition a également été menée au domicile d’Amadou Haya Sanogo. Selon une source judiciaire, la justice recherchait des éléments pour faire avancer l’enquête sur des « faits assez graves qui sont reprochés au général ».
Ancien capitaine promu général en août, Sanogo avait été convoqué fin octobre par le juge Karembe mais ne s’était pas présenté, ce qui avait provoqué l’indignation de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile.
Dans les mois suivant le coup d’État du 22 mars 2012, le quartier général de Sanogo et de ses hommes, situé à Kati, près de Bamako, avait été le lieu de nombreuses exactions commises contre des « Bérets rouges », des militaires considérés comme fidèles au président renversé, Amadou Toumani Touré. Des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile ont également été victimes des brutalités des putschistes.
(Avec AFP)
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