LIDER News| 21 Novembre 2013
Le 1er mai a eu lieu le 20 novembre à Abidjan. Le président de la République a signé hier un décret portant sur l’augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (smig). Selon la porte-parole du gouvernement, qui a annoncé la mesure, celle-ci obéit «à la volonté du Chef de l’Etat d’améliorer les conditions de vie populations.» Dont acte. Cette annonce, qui a certainement enthousiasmé certains travailleurs confrontés à la cherté de la vie en Côte d’Ivoire, est une bonne nouvelle à première vue. Mais cette revalorisation aura-t-elle réellement l’effet souhaité ? Si le patronat peut payer, tant mieux. Reste à voir quelles seront les conséquences sur l’emploi, le salaire moyen, le chômage, l’inflation et les cotisations sociales.
«Le salaire minimum, dans les pays en développement, est plus un salaire plafond.» Telle était la conclusion du mémoire de DEA du Pr. Mamadou Koulibaly en 1983, soutenu par des études de l’époque d’universitaires et des chercheurs du Bureau international du travail (Bit). Des études plus récentes* confirment cette assertion du président de LIDER. Dans les faits, l’on constate que les 36.000 fcfa du smig précédent étaient déjà considérés par les employeurs comme un montant maximum à payer aux travailleurs et non pas comme une base plancher.
Aussi, l’on peut constater que la hausse du salaire minimum a tendance à avoir une influence négative sur la volonté de recrutement des entreprises du secteur privé et entraîne de facto une perte d’emplois. Une étude effectuée en Amérique latine a montré que la revalorisation de 10% du salaire minimum réel a entraîné une baisse de l’emploi d’environ 1 % au Costa Rica, 3 % au Nicaragua et 10 % au Salvador.
Une chose est de prendre un décret, une autre d’en assurer l’application sélective. Il y a tellement de lois et décrets pris par Alassane Dramane Ouattara et qui ne sont pas respectés, le dernier en date étant celui interdisant d’utiliser le téléphone et le kit mains libres en voiture…
Smag
L’autre préoccupation de LIDER vient du fait qu’en Côte d’Ivoire, il y a le smig, mais également le smag : salaire minimum pour le secteur agricole. Celui-ci est traditionnellement de très loin inférieur au smig. Le gouvernement n’ayant rien dit au sujet de ce dernier, il est à craindre, en supposant que le décret soit appliqué, que la pauvreté rurale s’approfondisse plus vite que la pauvreté urbaine.
L’avenir nous situera.
A LIDER, nous privilégions des solutions visant à améliorer globalement le progrès social: La réforme foncière, octroyant les droits de propriété aux populations rurales trop longtemps spoliées et fragilisées, permettra à celles-ci, non seulement de commercer, mais également d’entrer dans le marché hypothécaire et de sortir de la précarité dans laquelle même un smig à 60.000 fcfa maintient le bénéficiaire. La simplification des régulations des affaires et de la fiscalité, ainsi que l’élimination totale de la Tva donnera un coup de fouet à l’économie et au pouvoir d’achat. La facilité d’entreprendre entrainera la création d’entreprises et donc d’emplois. Et l’allègement fiscal permettra aux entreprises et employeurs de revaloriser décemment les salaires des travailleurs, dans le respect de la liberté contractuelle.
*Documentation :
http://www.idrc.ca/FR/Programs/Social_and_Economic_Policy/Supporting_Inclusive_Growth/Pages/ResultDetails.Aspx?ResultID=101
http://www.wikiberal.org/wiki/Salaire_minimum
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