Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Francis Collomp, enlevé le 19 décembre 2012 au Nigeria, est libre après avoir réussi à s’évader lors d’une opération de l’armée nigériane contre le groupe islamiste qui le détenait.
L’annonce de cette “libération” a été faite “avec joie” dimanche en fin de matinée par François Hollande, qui était en vol pour Tel-Aviv. Le chef de l’Etat a exprimé “toute sa gratitude aux autorités du Nigeria (…) pour l’action décisive qui a été la leur, a demandé à Laurent Fabius de se rendre immédiatement au Nigeria pour accueillir Francis Collomp”.
Francis Collomp a profité d’un opération de l’armée nigériane contre le groupe islamiste qui le détenait pour s’évader samedi, selon une source proche du dossier. Il s’est enfui pendant un échange de tirs, la porte de sa cellule n’étant pas fermée. “Il a couru et s’est réfugié dans un poste de police”, a-t-on poursuivi de même source. D’après BFMTV, c’est en passant un coup de téléphone depuis ce commissariat qu’il se serait placé sous la protection des autorités françaises. Une autre source proche du dossier a affirmé que ce poste de police était à Kaduna, chef lieu de l’Etat de Kaduna dans le nord du Nigeria.
“FATIGUÉ” SELON HOLLANDE
François Hollande a pu dialoguer, dimanche, par téléphone, avec l’ancien otage. Une “conversation sereine et longue” malgré un interlocuteur qui est apparu “fatigué” au cours de laquelle le chef de l’Etat a salué le “courage” de Francis Collomp, a indiqué l’entourage du chef de l’Etat.
Dans son communiqué, le président Hollande a souligné que “la France n’a[vait] cessé de déployer tous ses efforts pour parvenir à ce dénouement heureux”. “Cette nouvelle tant attendue ne nous fait pas oublier que sept de nos compatriotes sont encore retenus en otage en Syrie, au Mali et au Nigeria”, a ajouté le chef de l’Etat, assurant que “la France continuera inlassablement à travailler pour leur liberté”.
“IMMENSE SOULAGEMENT”
Le frère de Francis Collomp a exprimé son “immense soulagement”, dimanche. “J’ai appris cette nouvelle de la bouche du président qui m’a appelé de son avion en partance pour Israël”, a déclaré Denis Collomp. “Je n’ai pas d’autre détail. Je sais seulement qu’il se trouve à Abuja (la capitale du Nigeria)”, a-t-il ajouté.
L’ingénieur de 63 ans avait été enlevé dans le nord du Nigeria le 19 décembre 2012 par une trentaine d’hommes armés dans l’Etat de Katsina. Deux gardes du corps et un voisin avaient été tués lors de ce rapt revendiqué par le groupe islamiste Ansaru, qui serait lié à Boko Haram.
Ansaru avait lié l’enlèvement à “la position du gouvernement français et des Français contre l’islam et les musulmans”, évoquant notamment l’intervention militaire en préparation dans le nord du Mali et la loi de 2011 contre le port du voile musulman intégral en public.
Lire : Boko Haram et Ansaru sur la liste américaine des “organisations terroristes”
Le groupe islamiste nigérian avait diffusé une vidéo de l’otage français. Sur cette vidéo, datant probalement de début septembre, Francis Collomp appelait le gouvernement français et nigérian à ouvrir des négociations avec le groupe en vue de sa libération. Son épouse avait déjà dit en mars, après avoir visionné une précédente vidéo, que, selon le Quai d’Orsay, son mari était toujours en vie.
Après la libération fin octobre de Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, les quatre ex-otages français enlevés au Niger en 2010, sept otages français sont actuellement détenus dans le monde. Le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram a affirmé vendredi détenir le père Georges Vandenbeusch, prêtre catholique français enlevé dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 novembre par des hommes armés dans le nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria.
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