La face cachée de la croissance en Afrique

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Des experts économiques ont dénoncé les inégalités de revenus croissantes en Afrique bien que le continent ait enregistré des performances économiques solides au cours de la décennie passée.

Par Xinhua

Pour les experts du réservoir de pensée African Economic Research Consortium (AERC) qui s’exprimaient aux journalistes à Nairobi, la forte croissance économique ne s’est pas traduite en baisse des niveaux de pauvreté en Afrique. Le directeur exécutif d’AERC, Lemma Senbet, a déclaré que les inégalités existent dans les Etats fragiles et post-conflit, ainsi que dans les pays stables. « Cette structure salariale mal conçue engendre un besoin en politique de marché amicales. Résultat : les bénéfices de la croissance économique sont généralement ressentis par le segment de population à hauts revenus », a-t-il ajouté.

M. Senbet a indiqué que le plus grand défi pour les économies africaines était pas conséquent non pas la croissance totale mais comment atteindre une croissance inclusive. Il a indiqué que le taux actuellement du chômage des jeunes en Afrique était un indicateur clair que la croissance n’est pas inclusive. Le directeur du réservoir de pensée a révélé que l’Afrique se trouvait dans une position privilégiée car c’est une des rares régions connaissant une expansion économique.

L’AERC a comparé la croissance actuelle de l’Afrique à celle que les Tigres asiatiques ont connue dans les années 1990. « En fait, la perspective économique pour l’Afrique sub-saharienne est positive sur le long-terme car tous les indicateurs économiques de base montrent que l’Afrique s’élève », a-t-il expliqué. M. Senbet, qui est également professeur de Finance à l’Université du Maryland aux Etats-Unis, a appelé les pays africains à mettre davantage l’emphase sur la diversification de leurs économies.

« Cela signifie développer des secteurs agricoles, industriels et de service forts », a-t-il expliqué. Le modèle de croissance ne devrait pas se concentrer seulement sur les marchandises traditionnelles. L’AERC a demandé au continent de mettre en œuvre des mécanismes visant à assurer une prospérité partagée pour les générations actuelles et futures. « Une piste serait d’investir dans des fonds souverains provenant de l’exploitation des ressources naturelles », a-t-il expliqué, soulignant que la croissance économique de l’Afrique varie avec le niveau des réformes politiques, économiques et sociales. « Ceux qui ont entrepris des réformes en récoltent des bénéfices », a-t-il ajouté.

M. Senbet a noté qu’il apparaît de plus en plus en plus clair que le développement du secteur financier a un effet positif sur la croissance économique globale. L’inclusion financière garantit aux secteurs mal desservis et défavorisés un accès à des services financiers tels que les services de crédit et de dépôt. « Elle permet à tout le monde de participer à des activités qui peuvent contribuer au développement national », a-t-il indiqué, relevant qu' »elle permet également au secteur informel de s’intégrer au secteur formel ». L’AERC a ajouté que l’objectif final de l’inclusion financière est de faire en sorte que les entreprises informelles et les micro-entreprises aient une chance de devenir de grandes entreprises. Il a en outre déclaré que la hausse des coûts de la main-d’oeuvre en Chine pourrait être une aubaine pour l’Afrique.

« La région doit se positionner pour pouvoir attirer les producteurs qui seront amenés à se détourner de la Chine dans leur recherche de centres de production à faible coût », a-t-il expliqué. L’expert a appelé l’Afrique à mettre en œuvre des politiques qui favorisent la croissance du secteur privé, mettant en garde le continent contre l’adoption d’une politique de forte dépendance vis-à-vis de l’aide étrangère. « L’histoire a montré que ce n’est pas viable à long terme », a-t-il dit, ajoutant néanmoins que l’engagement de la Chine vis-à-vis de l’Afrique a donné des résultats positifs pour le continent.

« Son développement des infrastructures et ses prêts à des conditions avantageuses ont eu un impact utile et positif sur la performance économique globale », a-t-il noté. Le responsable des publications de l’AERC, Charles Owino, a fait savoir que son organisation va créer un forum pour que les universités africaines puissent collaborer à l’élaboration de normes de formation communes, ajoutant que l’analyse de la recherche axée sur la politique permet aux décideurs d’être mieux informés. « Cela apportera de la rigueur et des orientations pour l’élaboration des politiques économiques », a-t-il souligné. Il a ajouté que certains pays africains ont été victimes d’intérêts politiques et n’ont donc pas pu adopter des politiques favorables à la population en général.

Xinhua

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