L’Intelligent d’Abidjan
Interview / Journaliste
Ancien présentateur du journal à la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI). Hermann Aboa, à l’issue de la crise postélectorale, a connu l’exil, la prison et un licenciement professionnel. Le journaliste raconte son calvaire. S’agissant du contentieux avec la RTI, Hermann Aboa dit compter sur l’actuel Dg, Ahmadou Bakayoko, et sur la ministre de la Communication, Mme Affoussiata Bamba-Lamine pour un dénouement heureux. L’homme qui s’est reconvertit dans l’enseignement parle de ses liens avec le Front populaire ivoirien (Fpi), Sidiki Konaté, feu Désiré Tagro, l’artiste A’salfo et la journaliste Habiba Dembélé. Hermann Aboa ne manque pas de saluer des actions du Président Alassane Ouattara.
Depuis environ deux ans, Vous êtes en liberté provisoire. Comment Hermann Aboa vit cette situation qui fait de lui un demi-prisonnier ?
Hélas, je suis encore en liberté provisoire comme d’ailleurs tous les détenus suite à la crise postélectorale. Remis en liberté, j’attends personnellement ce procès pour que tout soit clarifié et que les uns et les autres aient la preuve que je n’ai pas un profil de gangster ni de « renegat». Je ne peux souhaiter cette vie à qui que ce soit. J’estime être encore en détention. Tellement c’est difficile pour moi. Parfois il m’arrive de regretter mon ancienne condition de prisonnier. Dehors, je suis un prisonnier ambulant, un véritable « demi-prisonnier », pour utiliser votre terme. Incapable devant les moindres besoins des membres de sa petite famille. Pour votre information, malgré la bonne mine affichée, je n’ai pas un toit actuellement à Abidjan. Mes trois enfants ont chacun été récupérés par des aînés. Mon épouse est obligée d’aller vivre avec son grand frère. Je squatte moi-même quelque part. Je suis entièrement dépouillé avec une famille dispersée. Comme si quelqu’un se plaisait à me voir mourir à petit feu. Peut-on vraiment être heureux de vivre cette vie de damné ? Mais j’ai le soutien de Dieu et je respire. Et je suis convaincu que demain sera meilleur pour moi et que je reconstituerai ma petite vie.
Malgré tout, Hermann Aboa, apprend-t-on, s’est fait une place dans l’enseignement. Comment le journaliste est-il arrivé à cette reconversion ?
Vous savez, se retrouver du jour au lendemain sans boulot et sans revenus, avec une famille en charge, n’est pas une expérience aisée. A la recherche de boulot, voir son dossier mis de côté, juste parce que l’on serait estampillé « pro-Gbagbo », ne laisse aucun choix. Pour ne pas perdre la main, j’avais obtenu de mon ami Théophile Kouamouo de pouvoir animer la chronique « Sans rancune » dans ‘’Le Nouveau Courrier’’. J’avoue, le caractère non partisan de cette page a été l’objet de nombreuses interprétations tendancieuses dues aux passions nées de la crise ivoirienne. J’ai donc suspendu cette collaboration. La priorité pour moi était de renforcer ma formation en attendant de voir mon contentieux avec la RTI réglé un jour. J’ai donc entrepris de reprendre les études universitaires là où les occupations à la RTI m’avaient empêché de les continuer. J’ai quelques mois après ma sortie de prison, fort heureusement, soutenu mon Master en communication et renouvelé mon inscription à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody aux fins d’achever mon Diplôme d’étude approfondie (DEA) en Géologie option Hydrogéologie devenu Master-2. Là aussi, la soutenance est pour bientôt. En attendant donc d’avoir du concret, je suis enseignant-vacataire dans les grandes écoles. Pas grande chose en terme de rémunération mais j’ai toujours eu une passion pour l’enseignement et ce break me permet de m’y essayer. Je suis enseignant-vacataire dans les filières de spécialité en Communication. Depuis un an que je m’essaie à cela, je crois que mes étudiants m’expriment une certaine admiration pour ce que je leur dispense. J’ai même eu l’honneur de participer à la correction du BTS 2013 pour la filière Ressources Humaines et Communication. C’est un plaisir pour moi de contribuer ainsi à la formation de cette jeunesse.
Soyez un peu plus explicite quand vous dites que des entreprises vous refusent du travail parce qu’estampillé « pro-Gbagbo » ?
Lorsque vous postulez à un poste vacant et que dans les coulisses vous apprenez que vous avez certes le profil qu’il faut mais qu’on ne peut prendre le risque de vous embaucher pour ce que l’on sait. Comment l’interpréter ? Il y avait même un poste de responsable en communication à pourvoir dans une structure parapublique dont le domaine d’activité concerne aussi bien mon profil d’expert en environnement en tant que spécialiste en Hydrogéologie, que mon expérience dans la communication. Je n’ai pas obtenu le poste et pourtant, j’avais deux profils pour un poste. Ce qui aurait pu être un plus pour cette structure. Voilà des exemples.
Le contentieux avec la RTI, où en est-on aujourd’hui ?
Je rappelle que j’ai été licencié au motif « d’abandon de poste constaté le 25 novembre 2011 » alors que j’étais en prison. La note de licenciement indique aussi : «votre absence confirme la pleine conscience que vous avez été coupable de graves manquements personnels pendant cette période particulièrement sensible». Mes droits n’ont même pas été correctement calculés. Juste un chèque de six cent vingt six milles (626 000) francs CFA. Même les arriérés de salaires depuis six mois jusqu’à la date de prise de cette décision unilatérale ne m’ont pas été versés. On est bien dans un cas de licenciement abusif. En janvier dernier, j’ai personnellement fait un memo de la situation au ministre de la Communication avec les collaborateurs duquel j’ai eu plusieurs séances de travail. Même si ces démarches restent jusque-là sans suite, Mme Affoussiata Bamba-Lamine m’a assuré d’une fin heureuse dans ce contentieux qui m’oppose à mon employeur. A la faveur du changement opéré à la tête de la RTI avec l’arrivée du Dg Ahmadou Bakayoko, j’ose croire que mon dossier est en train d’être traité avec minutie. Il était question que la ministre de la Communication œuvre à m’obtenir, au pire des cas, le paiement de mes droits bien calculés en tenant compte de mes arriérés de salaire et des arrangements faits avec les autres agents ayant bénéficié de la mesure de « départ volontaire ». Après plusieurs séances de travail avec son ancien chef de cabinet, le dossier est en ce moment suspendu malgré la grande disponibilité dont a fait preuve ce collaborateur du ministre Affoussiata Bamba-Lamine que je salue pour avoir permis des discussions franches. Je me dis qu’elle poursuit ses échanges avec les nouveaux dirigeants de la RTI pour trouver la solution idoine.
Votre regard, de loin, sur cette télévision qui vous a révélé au grand public ?
Je reconnais que des efforts ont été consentis et les agents, notamment les plus jeunes, semblent s’exprimer au mieux. Je suis aussi heureux que les rédactions soient fusionnées. J’avais déjà évoqué avec des amis le manque à gagner énorme lié au fait que les équipes et logistiques de reportage se dupliquaient pour un même sujet à couvrir. C’est une des décisions réalistes du nouveau directeur général. Au niveau des innovations technologiques, ça se voit à l’antenne que beaucoup de choses ont été faites notamment en ce qui concerne les habillages, le décor des studios, les concepts des productions et autres. Ce qui me laisse sur ma fin cependant, c’est bien l’absence de tribunes pour l’expression de toutes les sensibilités politiques… Les plateaux télé semblent encore pipés dans un air politicien à sens unique. Ce qui ne permet pas à la RTI de porter fièrement son titre de média d’Etat. Mais je crois et j’espère que cela viendra progressivement. Je m’oppose aussi à ceux qui pensent que sous Brou Amessan, rien n’était fait. C’est avec lui que la RTI a commencé à avoir des unités de montage de nouvelle génération.
Depuis des mois, vous êtes à la tête de l’Association ivoirienne des journalistes catholiques…
L’Association ivoirienne des journalistes catholiques (AIJC) m’est venue comme un outil pour m’aider dans ma marche avec le Christ. Il y avait un vide. Après les tentatives avortées de nos aînés Léon Francis Lebry, Patrice Douh, pour organiser les confrères catholiques, il appartenait à la nouvelle génération de poursuivre l’œuvre. Et c’est cet appel que les journalistes catholiques ont compris. Nous avons lancé le Prix Ambrose Madtha qui vient récompenser les bulletins paroissiaux et les journalistes. Ce prix dont la première édition est prévue en décembre 2014 est un peu comme « l’Ebony » de l’AIJC.
Hermann Aboa est membre du Bureau exécutif national de la Jeunesse du Front Populaire Ivoirien (JFPI). L’on ne se trompe pas en vous considérant comme un homme politique ?
C’est mon père Feu Yapi Timothée qui en 1990 a envoyé le FPI dans la région d’Alépé et à vrai dire je ne suis pas resté insensible aux valeurs défendues par ce parti avec son leader Laurent Gbagbo. J’ai été donc très vite formé à la mamelle politique du FPI. Au collège et au lycée, j’étais déjà dans des cellules de réflexion pour un projet de société qui tienne compte des préoccupations au quotidien des populations : éducation, santé, sécurité, redistribution équitable des richesses… En 2001, à la faveur du congrès de la Jeunesse du Front Populaire Ivoirien, j’ai été élu commissaire aux comptes national de la JFPI. Nous avons travaillé à apporter notre contribution jusqu’à ce que je décide d’embrasser la carrière de journaliste. Depuis 2003, j’ai commencé alors à ne plus être régulier et présent aux rencontres politiques. Et comme depuis 2001, les organes de la JFPI n’ont pas été renouvelés, je suis encore statutairement membre du commissariat aux comptes national de la JFPI qui est un organe essentiellement consultatif. Ce n’est pas une instance de décision. A présent, que je ne fais presque rien, peut-être vais-je songer à m’investir à fonds dans la politique. (Rires)… Mais j’avoue que je n’ai pas encore pris de décision. Selon moi, il ne faudrait pas complexer les journalistes qui veulent embrasser une carrière politique. Il faut juste qu’on les exhorte à bien faire leur travail dans le respect des règles.
Il y a quelques mois, des partisans de Laurent Gbagbo se sont révoltés contre des propos que vous aurez tenus à Paris lors d’une conférence. Des propos invitant en substance le FPI à travailler avec le pouvoir en place et à participer à tous les enjeux politiques. Qu’en était-il exactement ?
D’abord, je tiens à préciser que mes propos avaient été mal rapportés. Je proposais en substance à l’opposition ivoirienne d’asseoir une stratégie cohérente en vue des échéances électorales de 2015 si tant est que ces échéances constituent un objectif pour cette opposition. Et asseoir une stratégie pour moi, c’est ne plus pleurnicher sur le choc reçu le 11 avril 2011. La vérité sur le dossier Laurent Gbagbo sera située. Son cas fait déjà école et permet un certain éveil des Africains. Il n’est pas lui-même du genre pleurnichard. Il aime aller de l’avant. Comment travailler à bien cerner l’environnement électoral pour 2015 ? Avec quels moyens ? Avec quel cheval si le leader naturel restait en phase de pestiféré avec la communauté internationale ? Voici pour moi des questions essentielles à traiter sans passions pour espérer être dans le jeu en 2015. Certains n’avaient pas compris. Aujourd’hui, je me réjouis que depuis la sortie de prison de Pascal Affi N’guessan et de bien d’autres figures de proue du FPI, ces questions reviennent dans les débats. Ce sont des préoccupations réalistes que l’opposition ne peut fuir. Il faut juste quitter l’émotion et prendre son destin avec courage. L’adage dit « qui veut aller loin ménage sa monture ». J’observe comme tout le monde que le FPI s’est remis dans la marche avec l’objectif de participer aux échéances électorales de 2015 si les conditions sont bien évidemment remplies. Cela est essentiel. Qu’on le veuille ou pas, le FPI et ses alliés sont une chance pour la démocratie en Côte d’Ivoire. Cette tendance incarnée par les idéaux du Président Laurent Gbagbo a montré son savoir-faire et son amour pour ce pays. La présence active du FPI sur l’échiquier politique en Côte d’Ivoire fait exister ses adversaires de taille que sont le RDR et le PDCI-RDA. En toute démocratie, il faut un contre-pouvoir efficace et non une opposition créée et manipulée, aux ordres du régime. Je profite pour demander aux sympathisants de la cause du Président Laurent Gbagbo de ne donc pas voir des traitres partout.
Vous êtes donc pour une candidature du FPI (pas forcément Laurent Gbagbo) aux prochaines élections présidentielles ?
La direction du FPI est suffisamment mature pour prendre la décision idoine. Dans tous les cas, si les conditions sont remplies pour un scrutin équitable, je ne vois pas pourquoi un parti politique devrait s’empêcher de participer à ce rendez-vous important. Le choix du nom reviendra aussi aux militants de ce parti. Pas à moi d’indiquer ce qu’il faut faire à qui que ce soit. Je sais seulement qu’un militant discipliné doit s’aligner sur le choix de ses instances si cela est fait dans le respect des textes.
2015, pointe à l’horizon. Allons-nous voir un Hermann Aboa engagé aux côtés de son parti, le FPI, pour ces futures échéances électorales ?
Un citoyen équilibré ne fait pas un choix pour des élections à grands enjeux sur la seule base de son militantisme dans un parti politique. Il doit pouvoir apprécier les projets de société. Je suis idéologiquement pour une bonne redistribution des richesses aux populations donc plus proche des idéaux de la gauche. Cependant, je ne suis pas pour un socialisme qui s’embourgeoise sans retenue. On ne peut revendiquer être de la gauche et afficher un comportement de la droite.
Plus de deux ans après la gestion de la Côte d’Ivoire par Alassane Ouattara, quel bilan dressez-vous ?
Mon regard peut-il encore être perçu comme objectif ? Je reste sur ma faim. Les milieux internationaux ont longtemps décrit le Président Ouattara comme un spécialiste hors-pair en économie. Juste une question : une économie libérale aux prétextes de booster l’investissement et entreprendre des chantiers nouveaux exige t’elle une préférence pour les crédits à n’en point finir ? Pendant ce temps, le quotidien des Ivoiriens devient de plus en plus difficile à surmonter avec le panier de la ménagère devenu un sachet troué contenant des condiments liquides. Des factures qui grimpent et grimpent. Les prix des denrées de premières nécessités ne cessent d’augmenter. Dans un pays où l’accès à l’emploi est réservé à des privilégiés non pas sur la base unique des compétences. Beaucoup sont au chômage suite à des licenciements au prétexte fallacieux de raisons économiques. Pendant ce temps, les mêmes entreprises ont quadruplé leur effectif. Il y a des postes qui sont parfois occupés par des personnes sans qualifications. Voici des préoccupations qui me laissent un goût inachevé. Toutefois, il y a des initiatives louables en ce qui concerne certains chantiers du Président Ouattara. Je suis allé récemment à San-Pedro, j’ai vu que la côtière est plus praticable que par le passé. Il y a également l’autoroute de Grand-Bassam, l’axe Singrobo-Yamoussoukro et bien d’autres petits axes ici à Abidjan. Je suis toujours stupéfait quand certains disent que ces projets étaient déjà callés sous le Président Gbagbo. Je suis bien d’accord mais ces chantiers sont en finition sous son successeur, le Président Ouattara. Ne restons pas là à chercher à qui offrir la palme. Mais plutôt promouvoir et féliciter l’intérêt pour les populations. Gbagbo a commencé, si Ouattara termine, ça fait quoi ? Le plus important est que les populations gagnent. Même si les universités souffrent encore de sous équipements pour les laboratoires et bureaux, les sites ne sont-ils pas plus favorables aux études ? J’attends encore de voir sur les deux années qui restent.
Hermann Aboa était présenté, dans le temps, comme le filleul du ministre Sidiki Konaté. Qu’en est-il aujourd’hui de vos relations ?
Le ministre Sidiki Konaté est bien plus qu’un frère. C’est mon grand-frère. Il a fait tant de choses pour moi. Il n’était d’ailleurs pas le seul à me soutenir. Il y avait aussi Sindou Méïté et feu le ministre Désiré Tagro. Ces personnalités ont prouvé à maintes reprises qu’elles me portaient dans leur cœur. Elles ont été manifestement présentes à tout moment. Même si je ne les ai plus revues depuis trois ans, je ne pourrai dire du mal de ces personnalités. Je pleure encore le ministre Désiré Tagro. Je passe souvent saluer sa veuve. Franchement aujourd’hui, tous mes efforts pour rencontrer les grands-frères Sidiki Konaté et Sindou Meïté sont restés vains mais je crois qu’un jour ils m’accepteront à nouveau à leur table. Ils doivent être quelque peu déçus de moi pour ne les avoir pas suivis. J’espère qu’ils comprendront un jour que j’ai seulement agi en toute conscience professionnelle et que je reste leur filleul. Il y a aussi Traoré Salif A’Salfo du groupe Magic Systèm. Il reste un ami. Quand le temps le permettra, on se reverra.
La crise postélectorale aurait aussi fragilisé votre relation avec la journaliste Habiba Dembélé qui, selon des témoins, était une »grande sœur chérie » pour vous. Elle a même été le témoin de votre femme lors de votre mariage. Les choses se sont-elles améliorées avec le temps ?
Habiba Dembélé est à ce jour encore le témoin de mariage de mon épouse qui était un peu comme sa fille. Je suis peiné que nos rapports ne soient plus comme avant mais elle doit avoir ses raisons et je la comprends. Un jour viendra, l’amour filial renaîtra. J’ai vraiment apprécié qu’un jour, alors que j’étais en promenade avec mes enfants, qu’elle ait remis à chacun un billet et plaisanté avec ses petits-filleuls. C’est dire que mes prières seront progressivement entendues et que tout reviendra comme avant. Vous savez, les palabres entre une mère et son fils, ce n’est pas sur la place publique qu’on les règle. Soufrez que je n’en dise pas plus sur mes relations avec cette aînée qui m’avait adopté à la RTI. Laissons le temps au temps.
La réconciliation nationale, comment l’appréhendez-vous ?
Telle que menée actuellement, c’est un torchon. La réconciliation, ce n’est pas que des verbes, ce sont des actes à poser. C’est amener tous, à une raison en obligeant chaque camp à faire des concessions. On ne peut faire de réconciliation en ne comptant que les victimes d’un camp, qu’en ne contentant qu’une seule partie. Il faut oser pour faire de la réconciliation. Charles Konan Banny ne réussit pas parce qu’il fait trop de calculs. Il suffit de petits actes à poser. Imaginez-vous qu’un matin, Hermann Aboa, qui est – à tort ou à raison – tant méprisé par un camp et adulé par un autre, se retrouve à officier à nouveau au journal télévisé sur les antennes de la RTI. Pensez vous sincèrement que les téléspectateurs RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix) et LMP (La majorité présidentielle) bouderont le plaisir ? Prenons le cas du grand-frère Didier Bléou. C’est un excellent professionnel. Il est aujourd’hui Directeur de Fréquence 2 et je l’en félicite. Didier Bléou a été pourtant le « MC » (Maître de cérémonie, ndlr) officiel de toutes les étapes de la campagne du Président Laurent Gbagbo. Mais on voit bien qu’il continue de bien faire son travail et tout le monde lui reconnait ses mérites. Il y a l’exemple plus récent de Jhon Jay qui a retrouvé le micro. Aujourd’hui, ne serait-ce que fédérer les opinions autour de la télévision nationale, est un des actes symboles forts à entreprendre pour ne pas tourner en rond. Cela ne peut être possible à cause de l’égo et de l’orgueil de certains qui sont prêts à dire « jamais ». Pas besoin d’être un génie pour réussir lorsqu’on a mission de réconcilier. Libérer les prisonniers, suite à cette crise. Traiter tous les Ivoiriens dans le même amour, ce n’est pas des calculs interminables. Tant que les simples évidences vont sembler être des montagnes à surmonter, la réconciliation restera au point-mort.
Réalisée par Raymond Dibi
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Les commentaires sont fermés.