Le Nouveau Courrier – par Saint-Claver Oula
L’organisation de lutte contre les conflits, « International Crisis Group » a produit un dernier rapport dans lequel elle fait des propositions pour une réconciliation sincère et un retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire. Des propositions qui, dans leur grande majorité, entrent dans la droite ligne des exigences de l’opposition ivoirienne, notamment du Front populaire ivoirien (FPI).
« Les conditions d’un dialogue constructif entre pouvoir et opposition n’ont jamais été aussi favorables qu’actuellement. La classe politique ivoirienne doit saisir cette opportunité pour trouver un accord sur au moins trois volets préalables au bon déroulement de la prochaine élection : la révision des listes électorales ; la mise en place d’une nouvelle commission électorale ; et la définition d’un meilleur statut pour le perdant de l’élection. La communauté internationale doit pousser les dirigeants politiques à dialoguer en dépêchant un facilitateur à Abidjan chargé de stimuler et d’arbitrer un dialogue sincère entre pouvoir et opposition. Depuis la fin de la crise postélectorale, les deux forces politiques les plus antagonistes du pays, le Rassemblement des républicains (RDR) au pouvoir et le Front populaire ivoirien (FPI), principal parti d’opposition, ne se sont officiellement assis face à face qu’une seule fois, en janvier dernier. Cette rencontre n’a pas débouché sur des décisions concrètes. Mais elle a montré la possibilité d’un dialogue. Comme le note une diplomate : « contrairement à ce qui se déroule dans d’autres pays africains, nous sommes dans une situation où il est envisageable de mettre les leaders politiques face à face ». La libération en août dernier de quatorze membres du FPI, détenus sans procès depuis la fin de la crise postélectorale de 2011, a ouvert une période de détente », écrit Crisis Group qui note, eu égard à certaines ruses d’acteurs politiques qui tentent de s’agripper au pouvoir, la nécessité «d’une facilitation extérieure». «La rencontre de janvier entre pouvoir et opposition a montré toute l’importance d’une facilitation extérieure dans la construction du dialogue. Elle a été rendue possible par la facilitation du président sénégalais Macky Sall.»
«La redéfinition du cadre électoral, poursuit « Crisis Group », n’est pas seulement indispensable à l’organisation d’un scrutin pacifique en 2015. Elle sera aussi décisive pour le succès des élections législatives prévues pour décembre 2016. Le retour à une Assemblée nationale équilibrée, où l’opposition est représentée, sera une étape cruciale dans la normalisation de la vie politique. Actualiser le fichier des électeurs et modifier la composition de la commission électorale ne sont pas seulement des questions techniques. Amener toutes les parties à un consensus sur la mise en place de ces réformes, et les impliquer de la même manière à toutes les étapes, sont des démarches essentielles pour arriver à des élections qui feront avancer le pays. C’est aussi pour cela que la présence d’un facilitateur est si importante.» L’organisation non gouvernementale craint également « le risque principal aujourd’hui est que les chefs du FPI boycottent l’élection présidentielle s’ils ne se sentent pas suffisamment associés à sa préparation.» « Crisis Group », après avoir noté que « la Côte d’Ivoire a hérité des années de crise d’une commission électorale qui ne correspond plus à la réalité politique actuelle et qui est dominée par la coalition au pouvoir » souhait que « cette commission doit être réorganisée dans sa totalité avec un souci d’équilibre entre les partis, ou d’indépendance totale par rapport aux partis, ce qui n’est peut-être pas réaliste dans le contexte de polarisation politique actuelle.»
Saint-Claver Oula
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