Tétché Félix, chef du village d’Ouandjuié (Agboville):
«Ces attaques peuvent aussi venir des Frci qui ne sont pas reconnues» Tétché Félix, chef du village d’Ouandjuié (Agboville):
Chef de « Ouandjuié » et secrétaire général du Conseil supérieur de la chefferie des villages du département d’Agboville, Tetchi Félix promet que la rébellion ne viendra pas de son village. Dans cet entretien, il demande que le gouvernement n’accuse pas de facto les jeunes d’Agboville dans ces attaques.
Agboville a été à nouveau attaquée. Comment avez-vous vécu ces événements ?
Nous les avons vécus dans la peur. Les attaques sont répétées, les motivations varient d’une attaque à une autre.
Quelles sont ces motivations ?
Parfois, on nous parle de racket. Il y a des rackets partout mais pourquoi c’est à Agboville que cela devient un véritable problème.
Est-ce que vos enfants ne sont pas impliqués ans ces attaques ?
Je n’en sais rien. Mais faut-il savoir que ces attaques viennent des jeunes. Ça peut venir aussi des éléments des Frci qui ne sont pas reconnus. C’est peut-être une façon de manifester leur colère. Je pense qu’il ne faut pas tout rejeter sur la jeunesse.
Que faites-vous pour mettre fin à ces attaques ?
Je ne peux pas permettre qu’une rébellion parte de mon village. Je ne peux pas permettre qu’une guerre parte de mon village. C’est pour cela qu’à mon niveau, je sensibilise les jeunes et toute la population. Et mes jeunes m’ont compris.
Et au niveau du Conseil supérieur de la chefferie des villages du département ?
Nous allons nous réunir pour voir dans quelle mesure nous pourrions aller sensibiliser la population. En attendant, je demande aux jeunes de penser développement. Il ne faut pas engager des actions qui pourraient empêcher les opérateurs économiques de venir à Agboville. Avec la menace du ministre de la Défense, beaucoup de choses vont changer.
Diaby Kader, président des Jeunes du Rdr à Agboville: «Les Frci ne sont pas des rebelles»
La responsabilité revient aux partis politiques, aux chefs des villages et aux cadres. Chacun, à son niveau, doit jouer sa partition dans cette crise que traverse Agboville. Il faut beaucoup sensibiliser les jeunes», a proposé Diaby Kader, président de la Jeunesse du Rdr. Pour lui, ce département a besoin de paix et d’emplois pour les jeunes. et non de la guerre. «Aujourd’hui, elle est déclarée zone rouge. C’est une situation inconfortable pour la population et pour les opérateurs économiques. Agboville est une ville dortoir. Nous sommes à 80 kilomètres d’Abidjan. S’il y a la paix, le développement économique va reprendre. Qu’on sorte de cette idée de belligérance pour aller au développement. Si les jeunes sont au travail, il sera difficile de les manipuler», a-t-il conseillé avant de demander aux jeunes de ne pas considérer les Forces républicaines de Côte d’Ivoire comme des rebelles. «Les Frci ne sont pas des rebelles. Tant que les jeunes ne les accepteront pas come des militaires, il sera difficile pour Agboville de sortir de cette situation», a-t-il fait savoir. Diaby Kader, pour le reste, promet, dans les jours prochains, de mener une campagne de sensibilisation pour que ces attaques estompent.
Encadré
Qui est ce commando invisible qui attaque les Frci ?
Quel est cet invisible qui attaque, depuis près de deux (02) ans, les positions des Frci ? Quel est ce serpent de mer qui tue les militaires et que personne n’arrive, pour l’instant, à identifier ? Les Frci soupçonnent les jeunes abbey d’être ces » assaillants » quand du côté des Abbey, on rejette ces accusations. Et on suspecte des ex Frci mécontentes, lésées d’attaquer les positions de leurs anciens collègues. Qui dit vrai ? Difficile de trancher tant qu’une enquête bien fouillée n’a pas situé la responsabilité de chacun des camps. Dans tous les cas, la vérité sera connue trop ou tard. D’ailleurs, comme le dit l’adage, mille (1000) jours pour le voleur, un seul jour pour le propriétaire.
Djè km
Le Nouveau Réveil
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