C’est ce vendredi 1er novembre 2013 que tu entames , ironie ou hasard du sort en cette journée d’hommage aux disparus, ton retour définitif vers BLOLEQUIN [ouest de la Côte-d’Ivoire], le département qui t’a vu naître, vers DIBOKÉ, la terre de tes ancêtres, que dis je ? de nos ancêtres, par cette première veillée funèbre à YOPOUGON FIGAYO.
Je me rappelle comme si c’était encore hier ces années 1991, 1992, 1993 et 1994, ces années de lutte au niveau syndical au niveau de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire(FESCI), avec le soutien sans faille de la toute puissante Centrale Dignité que tu dirigeais. Oui, je me souviens de nos nombreuses réunions à votre ancien siège d’ABOBO habitat, de celles qui ont continué ensuite à votre siège à ADJAME. J’étais le 1er étudiant de BLOLEQUIN, du Canton BOO dans les hautes instances de la FESCI et j’étais fier de savoir que mon aîné de BLOLEQUIN, du Canton BOO dirigeait cette puissante centrale qui luttait pour la dignité des travailleurs.
Cher aîné, ta vie a été pleine et ton passage sur cette terre des hommes aura été des plus remarqués et ne s’oubliera pas de si tôt. Les gens pourront épiloguer, les gens pourront pinailler, les gens auront été contre ou avec tes idées, les gens auront été contre ou avec tes actes, ce qu’on retiendra, c’est que tu n’es pas passé inaperçu sur cette terre des hommes et c’est le plus important. Personne ne peut faire l’unanimité autour de lui, autour de ses idées et autour de ses actes. Même le Christ, notre sauveur, envoyé par le tout puissant sur terre pour nous sauver, a été incompris, combattu et tué, à plus fortes raisons, nous, les êtres humains. Et comme l’écrit Antoine de Saint EXUPERY « l’essentiel dans cette vie sur terre n’est pas d’avoir existé ou vécu, c’est d’avoir marqué son époque, d’avoir marqué son passage ». De ce point de vue, cher ainé, tu peux partir tranquille, tu peux t’en aller le cœur et l’esprit légers car tu as été une icône, un esprit qui aura marqué en définitive ton passage. Or les esprits ne meurent jamais, les icônes ne disparaissent pas comme cela.
Toute la région du Cavally, tout BLOLEQUIN, tout le Canton BOO réalisent déjà cette énorme perte de ta disparition, cette énorme perte de ton départ et ne cesseront de te pleurer.
Les commentaires vont fuser de partout selon les différentes positions, les interprétations vont jaillir de partout selon ce que les gens voudront atteindre, les actes vont être posés de partout, des interrogations vont fuser de partout, mais tout cela sera parfois loin de la vérité que seul Dieu détient, lui qui voit tout, entend tout et sait tout. C’est lui seul qui t’a mis en mission sur cette terre des hommes, et c’est lui seul qui a décidé de te rappeler maintenant à lui, en ce moment et dans ces conditions.
Vas combattant des droits des citoyens, ton jeune frère, combattant de la liberté sait que Dieu t’a déjà pardonné tes pêchés d’humains et t’a déjà accepté auprès de lui pour un repos éternel mérité, loin des tintamarres de cette vie sur terre, toi qui refusait de t’accorder un repos, absorbé que tu étais par tes obligations de combattant.
Au moment où tu entames ce dernier voyage sans retour, je voudrais présenter toutes mes condoléances les plus attristées à ton épouse, à tes enfants, à ta famille biologique et politique, à tous tes camarades de la Centrale DIGNITE, mais aussi à tes camarades du monde Syndical. Beaucoup de courage aux populations du Cavally, de BLOLEQUIN, du Canton BOO mais surtout de DIBOKÉ, eux qui sont éprouvés ces dernières années par la disparition de hauts cadres parmi leurs enfants.
Vas combattant et que la terre de DIBOKÉ qui t’a vu naître, te soit légère afin que tu y reposes en paix à jamais.
Adieu cher aîné, Adieu Combattant.
Ton jeune frère JEAN BLE GUIRAO DEBADEA Ex SG de la FESCI, Secrétaire Général Adjoint II en charge de l’Organisation et de la Mobilisation de l’UDPCI, Vice-président du Conseil Régional du CAVALLY
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