Redéfinir les rôles: telle est la mission que le président du PDCI vient de confier au tout nouveau patron du Secrétariat exécutif. Guikahué devra colmater les brèches ouvertes par les premières nominations.
Dossier de feu. Tel peut être qualifiée, la mission que le président Henri Konan Bédié vient de confier à Maurice Kacou Guikahué, nouveau coordonateur du Secrétariat exécutif du PDCI-RDA. Face aux contestations soulevées par la publication de la liste des nominations, après le 12è Congrès, le patron du PDCI décide de se conformer aux desiderata de la base de son parti. Ce n’est pas un volte-face, aime à préciser le premier cercle du ‘’Sphinx’’ de Daoukro, mais une saine vision de la marche de son parti. Ainsi, c’est au tout nouveau patron du Secrétariat exécutif qu’il revient de revisiter les postes à controverse. Une tâche ardue, même si l’exécutant a le profil de l’emploi. Numéro deux du secrétariat général dissous, le cardiologue, homme de sérail, devrait pouvoir colmater les brèches ouvertes, à l’énoncé des premières attributions. Le Bureau politique, instance de toutes les convoitises, va être remodelé. Les militants n’ont eu de cesse de décrier l’actuelle mouture de cette tribune décisionnelle. Les délégations ne sont pas en reste. Bien de ses animateurs post-congrès sont combattus, avant leur prise de fonction. Des personnalités sont cataloguées proches d’un tel ou un autre.
Une véritable cacophonie à laquelle le président Bédié veut mettre le holà. «Il revient désormais au coordonateur actuel du Secrétariat exécutif, le Pr Maurice Kacou Guikahué, de reprendre totalement en main le dossier. Il vient d’être instruit à l’effet d’examiner la situation et de proposer des solutions adéquates au cas par cas. Apparemment, tout l’édifice sera retouché, excepté le Secrétariat exécutif (…)», détaille le confrère ‘’Le Nouveau Réveil’’ dans son édition de samedi dernier. Kacou Guikahué marche sur une corde raide. Comment contenter toutes ces ambitions ? Il devra jouer ferme, tant il est attendu. D’un côté, ceux qui figurent sur les listes à débats. Ils espèrent leur maintien. De l’autre, ceux qui attendent une reconnaissance de leur parti, ‘’pour services rendus’’, ou fortement cooptés par les militants. Les 400 membres du Bureau politique sont sur la sellette. C’est sûr, certains parmi eux n’auront qu’un éphémère passage dans cette instance. A moins que, comme l’affirment des voix autorisées sous l’anonymat, le Secrétaire exécutif ne conseille à son mandant, de revoir le chiffre à la hausse. Surtout que des élus sont laissés sur le carreau. Là-dessus, les secrétaires de section sont dans les starting-blocks. Cela dit, il y a fort à parier que des têtes tombent. Contenter deux camps Ce remaniement va toucher les délégués communaux et départementaux. Ici, deux obstacles sont à franchir. Kacou Guikahué va nommer de nouvelles personnalités, tant des néo-‘’élus’’ sont conspués. Il leur est reproché leur méconnaissance du terrain, et leur distance avec la base militante. Une certaine opinion au PDCI s’étonne même que d’anciens délégués soient mis à la retraite, alors qu’ils sont connus pour leur efficacité. L’autre difficulté, est le retour d’un ancien système : un seul délégué, pour de vastes zones. Il en va ainsi de Bouaké, Abobo, Yopougon et de grandes agglomérations qui, avant les assises nationales, étaient dirigées par deux, trois ou quatre délégués, comme à Yopougon. Las, les dernières décisions sont assimilées à un net recul, par des secrétaires généraux de section. A Yopougon, les élus de la base s’en sont inquiétés la semaine écoulée. Ils regrettent que, au moment où cette commune pourrait comporter plus de sept mille sections, l’animation de délégation ne se résume qu’en un unique animateur, contre quatre avant le 12è Congrès, à une période où leur parti ne comptait que… 120 sections. Un paradoxe…
A Bouaké, Daloa, Abobo, c’est la même rengaine. Le coordonateur du Secrétariat exécutif devrait, là aussi, trouver le juste milieu. Et ce n’est pas gagné d’avance. Pour l’heure, partisans et adversaires internes sont unanimes : un danger guette Kacou Guikahué. Comment contenter deux camps que rien ne devait séparer, à priori. Il faut apaiser tout le monde, et c’est le véritable challenge de l’ancien ministre de la Santé. Le cas des supporters déclarés des candidats Djédjé Mady et KB sont à trancher. Des voix s’élèvent, pour dénoncer leur mise à l’écart. Et cela, en dépit de l’appel à l’inclusion du président du PDCI-RDA. En tout état de cause, onan Bédié attend des résultats probants, à même de ramener la sérénité au sein du parti sexagénaire.
C’est aussi ce qui justifie le toilettage de l’administration du PDCI.
Guillaume KOUASSI
Le Mandat
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