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Éric Olele, cardiologue à l’hôpital de Bois-Bernard, est ivoirien. Comme beaucoup de spécialistes africains, il a fait ses études en France et a fini par exercer ici. Mais depuis deux ans, il emmène une délégation de médecins à Abidjan pour animer les journées Cœur et urgence qu’il organise avec l’association arrageoise Avenir et coopération, dont il est le président. Un échange entre spécialistes de là-bas et d’ici. Mais aussi l’occasion d’aider des Ivoiriens malades…
La Côté d’Ivoire, Éric Olele y est né, et l’a quittée avec son aide puisque le gouvernement a financé ses études de médecine en France. Il a voulu revenir au pays, mais finalement, il est venu exercer ici, à Bois-Bernard. Depuis, il y retourne régulièrement pour rendre visite à sa famille.
Mais l’an dernier, c’est dans un autre contexte qu’il a pris l’avion pour Abidjan : pour les journées Cœur et urgence qu’il organise avec l’association arrageoise dont il est le président, Avenir et coopération. Une première qu’il a décidé de réitérer cette année. « On part le 3 novembre pour les journées qui ont lieu du 6 au 9 à Abidjan », explique Béatrice Poly, responsable du secrétariat cardiologie à l’hôpital privé de Bois-Bernard, coordinatrice de l’opération au travers de sa société courrièroise BABevenment.
Ainsi 21 Français (cardiologues, gynécologues, chirurgiens cardiaques, pédiatres, spécialistes de l’échographie, urgentistes) vont s’envoler pour Abidjan. « Il y a deux volets dans ce projet, explique le Dr Olele. Le volet scientifique : les praticiens vont partager leurs connaissances. C’est un véritable échange car aujourd’hui, 80 % des médecins de là-bas sont formés ici. En France, on a des moyens colossaux. En Côte d’Ivoire, ils doivent se contenter de ce qu’ils ont. Nous, nous sommes peut-être habitués à faire avec trop de choses. Eux perdent de leur savoir-faire par manque d’équipements. La différence ne se fait que sur l’expérience. » Alors le spécialiste bois-bernardin insiste : « c’est un vrai échange. Un échange heureux. On ne dénonce rien, on partage, on discute, on apprend les uns des autres ».
Le deuxième volet est « humanitaire. On part d’ici avec du matériel (cinq pacemakers et un défibrillateur automatique implantable). Ce n’est évidemment pas du matériel usager, ce sont des laboratoires qui nous les offrent (sachant qu’un pacemaker coûte 2500euros un DAI 10 000) ». Et ces six stimulateurs cardiaques vont profiter à des Ivoiriens qui n’ont pas d’assurance ni les moyens de s’offrir ces équipements. « On opère toujours à deux, un médecin d’ici, un de là-bas et on fait les gestes ensemble. Il y aura donc six opérations et on a déjà 25 personnes sur la liste d’attente. Ce sont les médecins de là-bas qui doivent sélectionner les candidats, souvent les plus jeunes. Ce sont des gens sur le fil qui vont mourir si nous n’intervenons pas. »
Un projet mûrement réfléchi puisque « ça fait 10 ans que je veux faire ça, reprend Éric Olele. Mais les années précédentes, le climat politique ivoirien était délétère. C’était dangereux. On n’est pas des Robin des Bois, on ne part pas à l’aventure, ni au casse-pipe. Je veux que ça reste un échange heureux ». Il a donc attendu que la stabilité revienne là-bas pour partir. Résultat : des souvenirs incroyables. « C’est une expérience inoubliable et très enrichissante. Les contacts avec les médecins, les gens, je ne m’attendais pas à ça. Ils ont un cœur gros comme ça. C’est si fort que c’est difficile à exprimer », lance Béatrice Poly, marquée à jamais par ce projet.
Et pour le Dr Olele, est-ce une manière de rendre un peu à un pays qui lui a tant donné ? « Non, ce n’est pas une dette, ni par compassion. C’est l’État de mes origines, de mes liens, de mes attaches… Mais je fais ça surtout pour une population attachante, mais qui a peu de moyens. » Il aimerait d’ailleurs pérenniser ce projet et l’organiser tous les deux ans.
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