Le négociant britannique Armajaro a décidé de bouder la nouvelle récolte du cacao en Côte d’Ivoire. Motif de la brouille : la sous-évaluation des coûts de transport par les autorités ivoiriennes.
La campagne cacaoyère 2013/2014 en Côte d’Ivoire s’ouvre sur une bonne nouvelle pour les planteurs de cacao en Côte d’Ivoire. Le prix d’achat qui leur est garanti passe de 725 F CFA (environ 1,1 euro) le kilo de cacao à 750 F CFA (environ 1,4 euro). Pour le négociant Armajaro, en revanche, l’heure n’est pas à la fête. Pour la société britannique, cofondée par Anthony Ward et dirigée notamment par Loïc Folloroux (fils de Dominique Ouattara, Première dame de Côte d’Ivoire), le pays a perdu de son intérêt depuis la réforme entrée en vigueur il y a un an.
Réformes
En effet, le Conseil café-cacao, l’organe public de régulation de la filière café-cacao ivoirienne, a été rétabli en 2011, après une décennie de libéralisation du secteur, marquée notamment par des scandales financiers et une baisse du pouvoir d’achat des producteurs. Aussi, depuis 2012, le Conseil vend par anticipation près de 3/4 de la récolte nationale de cacao. Cette réforme a fortement bénéficié aux planteurs qui, moins soumis à la loi du marché, reçoivent au minimum 60 % du prix CAF (coût, assurance, fret) – contre moins de 50 % en moyenne entre 2003 et 2011.
Marge
Les négociants en cacao estiment pour leur part que le barème de la filière défini par le CCC sous-estiment les charges de transport entre le champ et l’usine. Ce qui réduit la marge des opérateurs et oblige les exportateurs à payer un surcoût pouvant dépasser 4 %. Lors de la campagne 2012-2013, Armajaro avait acheté 50 000 tonnes de cacao dans le pays. Et le cacao reste l’un des principaux contributeurs du PIB (14 %) et des recettes fiscales (16,3 %) de la Côte d’Ivoire.
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