Mauvaise gouvernance et capitalisme de copinage
Mauvaise gouvernance et capitalisme de copinage: ECHANGEUR DE LA RIVIERA II: Ceci pourrait expliquer la lenteur des travaux!
En février 2013, sous le titre: « Route M’badon, échangeur de la Riviera II: Vers la mort de milliers d’Ivoiriens? Du faux au cœur des appels d’offres. Des tacherons à la place des experts », « L’Éléphant Déchaîné » avait publié un article sur les conditions qui ont entouré l’attribution du marché de la construction de l’échangeur de la Riviera II a une entreprise présentée comme une association d’Ivoiriens et d’Iraniens, appelée AID-SARTEM. Sauf que dans la réalité, jamais des Iraniens n’ont été associés à cette affaire. Et que ce GIE, au moment où il remportait l’appel d’offre devant des groupes mondialement connus, était un groupe fictif et n’existait pas juridiquement. Pourtant, il a pu remporter cet appel d’offres. Voici une partie de ce que « L’Eléphant Déchaîné » avait publié en février 2013 sur ce GIE. Interrogés par « L’Eléphant » sur les raisons pour lesquelles ils ont fait croire qu’il s’agissait d’un groupement iranien, ses responsables ont gardé le silence. On avait pensé qu’après la publication du dossier, les autorités allaient réagir devant cette arnaque. Mais personne n’a réagit et aujourd’hui, tout le monde voit bien qu’il y a un problème. Et selon nos sources, excédé par l’amateurisme de ce GIE, le gouvernement veut faire arrêter les travaux pour voir clair dans ce qui s’est passé. On annonce même l’arrivée de spécialistes de ce genre de travaux pour sauver la situation. Moi, je dis qu’il faut une commission d’enquête pour faire la lumière sur cette escroquerie qui s’est passée sous les yeux du bailleur, la Banque Mondiale. Et à l’insu de la Primature dirigée dirigée par Soro Guillaume?
« L’Éléphant » avait donc prévenu.
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L’appel d’offres pour la construction de l’échangeur de la Riviera 2 (un marché dont le coût est de 5,4 milliards de FCFA), on le sait, a été remporté haut la main par deux entreprises qui se sont associées pour soumissionner. Il s’agit de «AID» (Ariane Infrastructure et Développement), société anonyme unipersonnelle au capital de dix millions de FCFA, et Sartem, une entreprise qui serait associée à des entreprises iraniennes. Le problème, c’est qu’il y a quelques curiosités dans la constitution de ces sociétés. En effet, ces deux entreprises ont formé un groupement d’intérêt économique avec pour nom AID-SARTEM.
Dans une annonce légale, on peut lire ceci : «Par acte ssp enregistré à Abidjan le 20 août 2010 au registre vol 34, n° 1 78 bord 38138, DENOMME CONVENTION DE PARTENARIAT POUR LA CONSTRUCTON DE L’ECHANGEUR DE LA RIVIERA 2, il a été constitué un groupement d’intérêt économique dénommé « AID-SARTEM » sis à Abidjan Marcory, Zone 4 Bietry Boulevard Henri Konan Bédié, 18 BP 166 Abidjan 18, constitué de la Société Ariane Infrastructure Développent (AID) et la Société Africaine de Réalisation de Travaux d’Etudes, d’Equipement et de Maintenance (SARTEM).»
L’avis de constitution de ce GIE a été publié le 29 septembre 2010. Sauf qu’à cette date, «AID» n’existait pas encore comme entreprise. Puisqu’elle a été créée seulement le 14 septembre 2012 : «suivant la DNSV et les Statuts reçus par Maître BOUA Georges Christian, Notaire à Abidjan, le 14 septembre 2012 dûment enregistrés, il a été constitué une société dénommée «Ariane Infrastructure et Développement» en abrégé «AID», Société Anonyme Unipersonnelle au capital de 10000000 Frs CFA divisé en 1000 actions de 10000 FCFA chacune, toutes souscrites entièrement et libérées en totalité en numéraire par l’actionnaire unique, ayant son siège social fixé à Abidjan Cocody Riviera Golf Tour KAZAI, 1er étage, porte 285, 25 B.P. 966 Abidjan 25…»
Les résultats de l’appel d’offres portant sur la construction de l’échangeur de la Riviera 2 ont été rendus publics en début du mois de juin 2010. Et le GIE «AID-SARTEM» qui avait fait une offre moins importante (5.439.613.888 FCFA), que COLAS & BNETD (9.185.027.118 FCFA) et SBI INTERNATIONAL HOLDINGS AG (9.721. 226.370 FCFA), avait remporté le marché. Au moment où il remportait l’appel d’offres, le GIE « AID-SARTEM » était un GIE fictif.
L’avis de constitution du GIE «AID-SARTEM» ayant été publié le 29 septembre 2010 et l’acte ssp ayant été enregistré le 20 août 2010, on en déduit qu’au moment même où il remportait l’appel d’offres en juin 2010 pour la construction de l’échangeur de la Riviera 2, le GIE «AID-SARTEM» n’existait pas encore juridiquement.
Et, comme signalé plus haut, c’est seulement le 14 septembre 2012 que «AID» a été créée. Pourtant, elle a participé à un appel d’offres en 2010. Merveilleux, non ?
Le 25 novembre 2011, au lancement des travaux de construction de cet échangeur, l’ancien Premier ministre Soro Guillaume disait ceci : «Quant au choix porté sur le Groupement AID-SARTEM pour l’exécution des travaux, il nous réjouit à un double titre : c’est une marque de confiance à un groupement constitué d’une entité ivoirienne et d’une entité iranienne. C’est là un beau message de coopération Sud-Sud. La Côte d’Ivoire, faut-il le répéter, reste ouverte à toutes les bonnes volontés qui veulent s’associer à son développement et à l’épanouissement de ses populations.»
Sans doute Soro Guillaume qui était premier ministre sous Gbagbo Laurent au moment de l’attribution de ce marché de 5,4 milliards de FCFA, pourra mieux expliquer à l’ensemble des Ivoiriens, l’origine de ce miracle.
Source: Tiémoko Antoine Assalé / L’Eléphant déchainé
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