Côte d’Ivoire – il faut libérer Laurent Gbagbo

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La Chronique Politique de Marc Micael

Décidément, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Laurent Gbagbo continue de soutenir l’attention de l’opinion publique à travers le monde. En Côte d’Ivoire, le seul fait d’évoquer son nom, va même jusqu’à déchainer les passions. Bientôt deux ans après sa déportation à la CPI, le constat est qu’il faille tout simplement le libérer. Les raisons :

C’était la veille. La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre: l’audience d’examen de la mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo, se tenait le lendemain. Des ivoiriens, toujours soucieux du sort de Laurent Gbagbo, se sont passés l’information. L’engouement était à son comble dans la capitale économique ivoirienne, et même au-delà. Ce qui souligne très clairement l’intérêt particulier accordé au sort du prisonnier le plus célèbre de Scheveningen par l’opinion publique, surtout par l’ensemble des ivoiriens. Des rumeurs ont même commencé à circuler à propos de cette audience. Certains abidjanais ont dit avoir reçu des sms les informant que l’homme aurait été libéré…

Pris de court, « Le Patriote », quotidien de propagande du régime au pouvoir, a voulut doucher les ardeurs ont titrant à sa une : « Pourquoi Laurent Gbagbo ne sera pas libéré ». Peine perdue. Cela n’a pas suffit à noyer l’espoir que nourrissent des millions d’ivoiriens, quant à la libération de leur leader.

L’on se souvient, que Laurent Gbagbo a été déporté, par les soins d’Alassane Ouattara à la CPI, au terme d’une guerre menée par la coalition armée Onuci-Licorne, sur demande expresse de celui-ci et de son « copain » Sarkozy, juste pour imposer le point de vue d’une communauté dite internationale, dans un contentieux électorale. Et ce, au mépris de la notion la plus élémentaire de souveraineté.
Aujourd’hui, la réalité est là, implacable : malgré la détention de Laurent Gbagbo dans les geôles de la CPI, la Côte d’Ivoire, défigurée par une crise sans précédent peine à trouver le chemin de la réconciliation. Pire, la fracture sociale s’accentue de jour en jour sous la gouvernance d’Alassane Ouattara.

Comment se réconcilier, ou avec qui se réconcilier, si au terme d’une crise qui a opposé deux camps, l’un, avec la complicité de prédateurs tapis dans l’ombre, continue d’accuser l’autre de tous les maux, alors que lui-même n’est pas exempt de tout reproche ? Comment parvenir à la cohésion quand, des criminels avérés d’un camp, celui d’Alassane Ouattara, sont en liberté et continuent de jouir, avec sa bienveillance, d’une espèce de « droit à l’impunité », alors que celui qui incarne les espoirs de l’autre camp, lui est privé de sa liberté ?

Au regard de cette justice sélective, l’on se demande bien si la détention de Laurent Gbagbo à la Haye – n’est pas – justement – un prétexte qui exacerbe la division en Côte d’Ivoire ? En d’autres termes – le sort de Laurent Gbagbo n’est-il pas intimement lié à ce qui se déroule en Côte d’Ivoire, donc un facteur incontournable pour la réconciliation si indispensable pour l’avancée ce beau pays?

« Une justice impartiale doit être la base de la réconciliation », disait – visiblement désabusé – l’ex-patron de l’Onuci (organisation des nations unies en Côte d’Ivoire), au soir de ses adieux à la Côte d’Ivoire. Il n’avait pas tort. On peut même ajouter qu’il ne peut y avoir de réconciliation tant qu’une partie du peuple est animalisée et méprisée. Alassane Ouattara ne pourra jamais mener à bon port le navire ivoirien, sinon vers des lendemains incertains, s’il s’entête à ignorer tous ceux qui soutiennent Laurent Gbagbo, son adversaire politique. La CPI n’aidera jamais la Côte d’Ivoire à retrouver la voie de la réconciliation si elle s’acharne maintenir enfermé, pour le plaisir de ses financiers, celui qui incarne l’espoir des millions d’ivoiriens, alors qu’elle-même a reconnu que le dossier d’accusation était cruellement vide.

En tout état de cause, la place de Laurent Gbagbo n’est pas à la CPI, mais ici, en Côte d’Ivoire. Sa place est en Côte d’Ivoire, pour tenir le rôle qui doit être le sien. A savoir, être un artisan de la réconciliation et de la paix ; un bâtisseur de la démocratie et de la liberté. Il faut donc qu’il soit libéré. Le dire, ce n’est ni proférer des menaces, ni influencer qui que ce soit. C’est affirmer ce qui est et ce qui doit être.

A moins que ses ennemis, n’aient déjà scellés sont sort. Sauf que cette fois et contrairement à ses prédécesseurs, ces dignes fils africains, aujourd’hui arrachés à l’Afrique, au lieu d’une mort atroce dans une cuve d’acide, ou d’une balle plantée à bout touchant dans le crane, ces esclavagistes d’une nouvelle ère, n’aient préféré le jeter pour le restant de ses jours dans leurs geôles, afin qu’il se perde à jamais dans les méandres de l’oubli de l’humanité. Ce qui serait un véritable dommage pour la Côte d’Ivoire qui n’aspire qu’à sortir du cycle infernal des crises et des tragédies. Malgré tout, osons espérer qu’il recouvre sa totale liberté, pour le bonheur des millions d’ivoiriens qui ont placé en lui leurs espoirs, mais aussi et surtout pour la Côte d’Ivoire. Osons crier à la face du monde : il faut que Gbagbo soit libéré !

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