Côte-d’Ivoire pont Konan Bédié – Les ouvriers accusent…et bloquent le chantier

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Les nouvelles provenant, ces temps-ci, du chantier du 3ème pont Henri Konan Bédié étaient satisfaisantes. Mais hier les choses se sont gâtées. Les ouvriers ont bloqué le chantier. Motifs, ils sont victimes de mauvais traitements.

Par Kuyo Anderson L’Expression

La grogne s’est emparée à nouveau du chantier du pont Henri Konan Bédié (HKB), lancé en septembre 2012. Les ouvriers ont tout bloqué dans la matinée d’hier, avant de se décider à reprendre le travail dans l’après-midi. Il a fallu des échanges assez corsés avec les responsables du chantier pour les convaincre de reprendre le boulot. Néanmoins un rendez-vous a été pris le 15 octobre, pour reparler de leurs revendications. Mais de quoi s’agit-il ? A l’origine de ce mécontentement, ‘’le mauvais traitement’’ dont ces ouvriers sont l’objet. Faible rémunération du travail, heures supplémentaires impayées, manque d’assurance maladie, deux poids deux mesures dans leur traitement et enfin la ‘’magouille’’ des entreprises sous-traitantes. Autant de maux qui ont provoqué le courroux des travailleurs dont la désolation se lisait sur les visages. « Chez nous à la maison on nous regarde, désormais, comme des travailleurs du chantier du troisième pont, donc nous sommes supposés avoir de l’argent. Malheureusement nous n’arrivons même pas à nourrir nos familles », lance un manœuvre. Payés à 1.100 Fcfa l’heure pour certains et 400 Fcfa pour d’autres, ces ouvriers n’arrivent pas, disent-ils, à percevoir correctement ce dû. Plus grave, certains, comme Saliou Touré, n’arrivent pas à faire des économies depuis près de deux ans de travail sur le chantier. « Nous n’avons pas d’assurance maladie la seule chose qu’on nous donne ici c’est du paracétamol. J’ai été malade le mois passé et je me suis soigné à 150.000 Fcfa à mes propres frais », a déploré un autre.

La foire aux sous-traitants

Mais le gros problème sur ce chantier, l’un des points de la relance économique, c’est le nombre élevé de sous-traitants et démarcheurs. « Si le gouvernement veut lutter contre la vie chère, il doit faire sortir les soustraitants du circuit des chantiers comme le pont. Il y en a tellement qu’on ne se retrouve plus. Ils retiennent tout l’argent et nous donnent des miettes. Nous voulons être payés directement par Bouygues. Parce que le sous-traitant lorsqu’il prend 8.000 Fcfa avec le concessionnaire du chantier pour vous payer, il en soustrait lui-même ses frais et finalement vous vous retrouvez avec moins de 1.500 Fcfa », a décrié Coulibaly B. Ce dernier ajoute que, suite à leur grève, les responsables ont accepté de faire passer leur prime de transport de 25.000 à 35.000 Fcfa soit une augmentation de 10.000 Fcfa. Mais quant à l’augmentation de la paie journalière rendez-vous leur a été donné pour le 15 octobre. Nos tentatives pour rencontrer les responsables du chantier, pour en savoir davantage, ont été vaines. Les vigiles de la société de sécurité Flash International nous ont interdit l’accès aux bureaux du site. «Nous avons reçu des instructions de nos responsables de ne laisser entrer aucun journaliste, nous a laissé entendre celui qui fait office de chef d’équipe. Le chantier n’est pas à son premier arrêt pour des motifs d’arriérés ou de primes. Il est donc urgent que la tutelle se saisisse du dossier»

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