A malin, malin et demi – la réponse des partis de l’opposion du CPD méprisés par le FPI

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K. DAPA Donacien Chroniqueur Indépendant

Le FPI s’en prendra à lui-même si la Concertation nationale est mort-née.

D’égoïsme en égotisme, le nombrilisme de ce parti compromet l’unité de l’opposition. A qui la faute ? A la sotie de M. Danon Djédjé et ses camarades de l’ex-direction intérimaire, nostalgiques du « dialogue direct ».

1- « Appelons le peuple ivoirien et les forces vives de la nation à ne pas se laisser distraire » ;

2- « Invitons le Gouvernement à la vigilance pour éviter de ramener la Côte d’Ivoire dans la situation de belligérance » ;

3- « Invitons toutes les organisations démocratiques et tous les démocrates à s’inscrire dans les objectifs et la mission du Cadre Permanent de Dialogue (CPD) pour reconstruire notre pays, reconstituer le tissu social et l’unité nationale afin de rétablir définitivement la paix dans notre pays et aboutir à une vraie réconciliation nationale ».

Telles sont les idées maitresses et courageuses de l’opposition fondatrice du CPD contenues dans la déclaration qui suit.

Les partis membres du Cadre permanent de Dialogue se sont réunis hier, pour s’épancher sur la situation sociopolitique et faire le point du dialogue républicain. Nous vous proposons ici la déclaration qui a sanctionné cette rencontre.
Sortis très meurtris et profondément divisés de la longue crise sociopolitique notamment la crise postélectorale, les Ivoiriens aspirent aujourd’hui à être de nouveau rassemblés sur la base des valeurs de justice, d’égalité et de démocratie.
C’est pourquoi, au moment où notre pays amorce une nouvelle phase de sa vie politique, la participation et le concours de tous à la reconstruction de notre patrie sont des impératifs pour reconstituer le tissu social et l’unité nationale afin d’aboutir à une vraie réconciliation que les Ivoiriens appellent de tous leurs vœux.
C’est pour atteindre cet objectif majeur pour le devenir de notre pays que les 27 et 28 avril 2012, à l’initiative du Gouvernement, s’est tenu à Grand -Bassam, un conclave qui a réuni le Gouvernement et les partis politiques de l’opposition, en vue de relancer le dialogue pour la réconciliation nationale et la paix .
Au cours de ce conclave, le Gouvernement et les Partis Politiques de l’opposition ont convenu notamment de la mise en place du Cadre Permanent de Dialogue (CPD), «une plate-forme d’échanges, de réflexions, de propositions et d’actions en vue de l’amélioration des relations et de la consolidation de la confiance entre le Gouvernement et les Partis Politiques de l’opposition ».
En outre, les Partis Politiques de l’Opposition ont clairement identifié des questions d’urgence que le Gouvernement s’est engagé à examiner. Il s’agit, entre autres :

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-De la libération des prisonniers issus des rangs de l’Opposition ;
-Du retour des exilés ;
-De la libération des domiciles occupés et la restitution des biens confisqués ;
-De la suspension de l’exécution et l’annulation des mandats d’arrêt;
-Du dégel des avoirs ;
-De l’élaboration d’un statut de l’opposition et du financement des Partis Politiques ;
-De l’accès de tous aux medias d’Etat ;
-Du respect de la liberté d’expression et de manifestation ;
-Des questions électorales dont la recomposition de la Commission Electorale Indépendante (CEI);
-De la lutte contre l’impunité dans notre pays ;
-De la question du foncier etc.

Ainsi, depuis le conclave de Grand Bassam, les Partis Politiques de l’Opposition membres du Cadre Permanent de Dialogue (CPD) sont-ils engagés avec le gouvernement dans ce processus de dialogue politique, visant à :

– tirer les leçons de la grave crise postélectorale vécue par notre pays;
-construire un environnement qui rompt avec la violence, l’état de belligérance, les injustices, la mauvaise organisation des élections ;
-identifier les questions devant faire l’objet de concertation ;
– veiller à la mise en œuvre effective des questions sur lesquelles un consensus est intervenu ;
-œuvrer au raffermissement des relations de confiance entre le Gouvernement et les partis politiques de l’Opposition ;
-faire une revue périodique des avancées qui ont été obtenues sur les différentes questions ;
-faire l’examen de l’évolution de la situation sociopolitique nationale en vue, au besoin, d’alerter le Gouvernement et les partis politiques de l’Opposition sur les situations susceptibles de mettre à mal la paix et le processus de réconciliation nationale ;
-faire toutes propositions utiles pour la consolidation de la paix, du processus de réconciliation, de la liberté et de la démocratie
-doter le dispositif légal ivoirien d’un statut clair de l’opposition afin de redonner droit au débat démocratique sur la base des sensibilités politiques et idéologiques ;
-renforcer non seulement les acquis démocratiques, mais aussi, consolider et enraciner la culture démocratique en Côte d’Ivoire par la mise en place ou le renforcement d’institutions démocratiques fortes en vue de mettre définitivement fin à la situation de belligérance.
Dans cette optique, s’investissant avec vigueur dans ces discussions, les Partis Politiques de l’opposition membres du C.P.D ont formulé des critiques et fait des propositions constructives qui ont abouti à des acquis significatifs, notamment :

– La libération de prisonniers ;
– Les projets de lois portant financement des partis politiques et statut de l’Opposition ;
– le retour de nombreux exilés ivoiriens ;
– le respect de la liberté d’expression et une amorce d’accès de l’opposition aux medias d’Etat ;
Les Partis Politiques de l’Opposition membres du CPD signataires de la présente déclaration, se félicitent de l’initiative du Gouvernement de convoquer, à court terme, un séminaire de réflexion pour aborder et approfondir, sans fioritures, des questions fondamentales restées jusque-là en suspens, notamment :
– Les questions électorales dont la refonte de la Commission Electorale Indépendante (CEI), la révision de la liste électorale et le découpage électoral sur des bases objectives ;
– Les questions judicaires et sécuritaires.
-Les questions foncières et celles liées à la nationalité.
Ces problèmes sont des préoccupations majeures pour le devenir de notre pays
En conséquence, nous, Partis Politiques de l’Opposition membres du CPD, signataires de la présente déclaration :

1- Appelons le peuple ivoirien et les forces vives de la nation à ne pas se laisser distraire ;

2- Invitons le Gouvernement à la vigilance pour éviter de ramener la Côte d’Ivoire dans la situation de belligérance ;

3- Invitons le Gouvernement à procéder à la mise en œuvre sans délai des points ayant fait l’objet d’un accord au cours des réunions du C.P.D

4-Invitons toutes les organisations démocratiques et tous les démocrates à s’inscrire dans les objectifs et la mission du Cadre Permanent de Dialogue (CPD) pour reconstruire notre pays, reconstituer le tissu social et l’unité nationale afin de rétablir définitivement la paix dans notre pays et aboutir à une vraie réconciliation nationale.

Ce qui induit :
La refonte totale de la Commission Electorale Indépendante devenue caduque, car, conformément à l’article 53 nouveau de la loi relative à la CEI, sa mission devait prendre fin dès la proclamation des résultats des élections législatives. Ainsi, la CEI est-elle devenue non seulement illégale et illégitime, mais elle continue encore à faire le lit à la belligérance dans notre pays. Il convient donc de la recomposer sur la base du principe de la parité:

-La révision et la mise à jour de la liste électorale ;
-La confection de manière consensuelle d’un découpage électoral sur la base de critères objectifs.
-La lutte contre l’impunité
-La réforme de l’armée, afin qu’elle soit un facteur et un élément de cohésion nationale.
-L’organisation d’élections libres, justes et transparentes en Octobre 2015, dans un environnement de paix et de sécurité

5-Demandons à la communauté internationale, de veiller à l’application et au strict respect de toutes les normes qui garantissent la démocratie en Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 04 Octobre 2013

Les Partis Politiques de l’Opposition membres du CPD

Ont signé :
Pour le RPCI
Professeur Bamba Moriféré
Président
Pour LIDER
Professeur Mamadou KOULIBALY
Président
Pour le CAP-UDD
M. COULIBALY Gervais
Président
Pour le MNC-Alternative
M. Kabran Appia
Président
Pour L’UDCY
M. MEL Eg Théodore
Président
Pour le RPP
N’Goran Bertin GANIN
Secrétaire Générale
Pour Le R.P.C-Paix
Henriette LAGOU
Présidente
Nous avions écrit et prévenu les dirigeants du FPI. La réaction du CPD au nombrilisme du FPI nous a donné raison.

En persistant à réclamer « un dialogue direct » solitaire et égoïste avec le pouvoir, tout en rejetant le Cadre Permanent du Dialogue (CPD), le FPI ne froisse-t-il pas la main tendue des onze partis de l’opposition, membres du CPD ?

Mais enfin, avec qui la direction du FPI compte-t-elle organiser avec succès la concertation nationale dénommée « Etats Généraux de la République », qui elle, n’est pas un cadre égoïste?

A trop vouloir être le nombril de tout ce qui respire sur cette terre de Côte d’Ivoire, on indispose finalement ses propres amis par l’étalage de son égo démesuré et méprisant.

Une question aux dirigeants du FPI : l’action du CPD a-t-elle contribué oui ou non à la détente actuelle, matérialisée par la libération de M. Affi N’guessan et ses compagnons ?

Le FPI est-il concerné par les discussions sur le statut de l’opposition ou non ?

La thématique du retour des exilés concerne-elle le FPI ou non ?

Si ces sujets brulants et conjoncturels concernent également le FPI, pourquoi ne pas conjuguer les efforts en vue de leur aboutissement rapide, de sorte que l’idée « des états généraux de la République » chère au FPI puisse prospérer et emporter l’adhésion de tous?

Autre observation à l’endroit du facilitateur M. Ahoussou Jeannot.

Si l’élaboration d’un « nouveau contrat social » apaisant (une nouvelle constitution) est l’objectif des salutaires « Etats généraux de la République », la définition et la conception des termes de référence doit être l’affaire d’un comité scientifique national et consensuel, et non l’affaire unilatérale d’une formation politique, fut-il le FPI.

A vouloir confier à un seul parti politique la rédaction des termes de référence de la Concertation Nationale, c’est corrompre et réduire le débat qui se veut national à un dialogue bilatéral entre le pouvoir et un seul parti politique, alors que tous les acteurs politiques sont des « parties prenantes » et non des faire valoir, selon la belle formule de M. Sangaré Aboudramane, de la direction du FPI.

Le dialogue bipolaire entre le Président Laurent Gbagbo et M. Soro Guillaume a montré ses limites, en ce sens que des acteurs tels que le PDCI, le RDR l’UDPCI et le MFA, ne sentant pas concernés par l’accord de Ouagadougou, ont tous travaillé assidument à son échec retentissant.
Cette malheureuse expérience n’est donc plus à reproduire en Côte d’Ivoire !
Raison pour laquelle, le gouvernement doit imaginer un cadre inclusif et unique de dialogue avec l’opposition plurielle.
Le FPI doit le comprendre ainsi afin de réunir un large consensus sur l’avenir commun de tous les organismes constitués de ce pays.
Dire péremptoirement et avec une rare suffisance que « le Cadre Permanent de Dialogue (CPD) n’est pas pertinent », ne peut qu’isoler le FPI.

K DAPA Donacien
Chroniqueur Indépendant.
dapadonacien@yahoo.fr

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